La zone des palmiers, située dans la commune de Djignaky, département de Bignona, connaît un regain de tension depuis lundi soir. À l’origine, des hommes armés de fusils et non identifiés ont fait irruption dans le village de Mongone, situé à la lisière de la forêt de Diakaye (quartier général des combattants du Mfdc du front nord), où se mariait un combattant du Mfdc repenti.

D’après des sources concordantes du journal Le Témoin, à leur arrivée, les assaillants ont demandé à voir le nouveau marié. Mais ce dernier, qui avait déjà eu vent de ce qui se tramait contre sa personne, avait déjà quitté les lieux.

Les assaillants ont ainsi rassemblé les populations qui étaient en fête pour leur dire l’objet de leur visite avant de se fondre dans la nature.

Alors que les habitants pensaient que les assaillants avaient quitté les lieux, l’informateur de nos confrères confie que des détenteurs d’armes (les assaillants présumés de la veille) ont pris position sur l’axe menant au village de Bitibity tôt mardi matin et ont ouvert le feu sur « l’horaire » c’est-à-dire le bus qui assure la liaison entre ce village et Bignona.

Le bilan fait état de plusieurs blessés qui ont été tous acheminés au centre de santé de Diouloulou, renseigne la source.

Informée de cette situation, l’armée est aussitôt intervenue. Ce qui a provoqué des échanges de tirs entre elle et les assaillants qui erraient encore dans la zone. D’après un habitant, de fortes détonations étaient entendues. Selon lui, aucune activité ne s’est déroulée dans tout le secteur mardi matin.

Les populations, qui n’avaient plus vécu ce genre de situation depuis longtemps, prises de panique, ont préféré se terrer chez elles en attendant un éventuel retour au calme.

Qu’est-ce qui peut bien expliquer ce regain de tension dans cette zone où les combattants du Mfdc (ceux de Diakaye) qui y disposent de bases ont déposé les armes depuis le mois de mai dernier ?

Un responsable du Mfdc, qui travaille pour un dépôt définitif des armes, indique que certains combattants de cette faction de Diakaye sont toujours contre cette idée. Plus grave, ils demandent à leurs frères qui ont accepté de remettre leurs fusils aux parties garantes des accords signés avec le gouvernement de quitter le maquis car ne faisant plus partie du Mfdc.

« Vous savez, nous sommes divisés quant à l’idée de déposer les armes. Certains de nos frères n’ont pas adhéré à la décision prise de remettre nos armes à l’Etat afin de favoriser un dialogue apaisé qui nous permettra de sortir de la crise.

Ces éléments de ce camp étaient partis avec leurs armes.

Ce sont eux qui demandent aujourd’hui à leurs camarades qui avaient suivi nos instructions de remettre leurs armes et quitter la brousse car n’étant plus du Mfdc. Donc, ce sont des gens qui sont déterminés à naviguer à contre-courant de tous les accords que nous avons signés avec le gouvernement », explique ce responsable du mouvement indépendantiste.

Vont-ils tenter d’amorcer un dialogue avec les réfractaires pour les amener à de meilleurs sentiments ?

« Pour l’instant, nous ne pouvons rien dire à ce sujet. Nous cherchons d’abord à mieux comprendre les choses pour savoir la conduite à tenir. Mais j’avoue que c’est une affaire très complexe qui doit être examinée avec beaucoup de précautions pour éviter de tomber dans un piège.

Mais quelle que soit la situation, on ne devrait pas s’en prendre à la population qui est innocente », répond l’interlocuteur du journal.

Aux dernières nouvelles, une source qui suit la situation de près a renseigné au correspondant du journal Le Témoin, que les affrontements entre les assaillants et l’armée avaient considérablement baissé d’intensité. Les tirs avaient presque cessé.

pressafrik

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