De Macky Sall à Ousmane Sonko, la régulation des réseaux sociaux est un combat qui semble impossible à gagner par les autorités. Et pourtant, l’arsenal juridique nécessaire est bien en place au Sénégal.

De Macky Sall à Ousmane Sonko, la régulation des réseaux sociaux est un combat qui semble impossible à gagner pour les autorités. Pourtant, l’arsenal juridique nécessaire est bien en place au Sénégal.

À l’image d’une hydre, ce fabuleux serpent mythologique dont la tête renaît chaque fois qu’on la coupe, les dérives sur les réseaux sociaux semblent être un mal impossible à éradiquer.

Un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, malgré la volonté exprimée des autorités de mettre un terme à ces abus.

Véritable fléau des temps modernes, les réseaux sociaux sont utilisés comme des armes de destruction massive. Attaques personnelles, diffamations, atteintes à la vie privée, insultes, fake news… tout y passe, souvent sous couvert de l’anonymat.

Selon le Premier ministre Ousmane Sonko, qui a abordé le sujet en recevant les élèves lauréats du Concours général 2024, « Les réseaux sociaux ont démocratisé la prise de parole et la circulation de l’information, mais ont aussi facilité l’expression de certains qui, dans des situations idéales, n’auraient jamais eu voix au chapitre.

Nous sommes tous interpellés par ce phénomène qui peut détruire une société, car il amplifie la haine.

Cela nous interpelle tous, et je puis vous assurer que notre gouvernement sera intransigeant sur cette question. »

Ces propos du chef de gouvernement s’ajoutent à ceux de l’ancien Président sénégalais, Macky Sall. À maintes reprises, ce dernier a alerté sur les dérives des réseaux sociaux, tout en prônant une régulation sévère.

« Nous ne pouvons pas laisser un outil aussi puissant que les réseaux sociaux ignorer toutes les lois et laisser les fake news gouverner le monde », affirmait-il dans un entretien avec Jeune Afrique.

Il assimilait les réseaux sociaux à un « cancer des sociétés modernes » et à « une peste mondiale », ainsi qu’à « une menace pour la sécurité et pour la paix mondiale ». Macky Sall avait promis de mettre fin à ces abus. « Pour des questions de respect de la concorde nationale et de la dignité des personnes, on ne peut pas laisser les gens sous couvert de l’anonymat passer leur temps à insulter gratuitement des citoyens honnêtes.

Ce n’est pas possible, et nous y mettrons un terme clairement.

Aucune société organisée ne peut accepter ce qui se passe aujourd’hui chez nous. Cela doit cesser, d’une manière ou d’une autre », avait-il déclaré en recevant les Cahiers de doléances des organisations syndicales, le 3 mai 2022.

Présidant l’ouverture de la semaine du numérique, qui s’est tenue du 16 au 20 mai 2023 à Dakar, Macky Sall a encore abordé le sujet : « Nous devons faire face au défi des réseaux sociaux. Nous assistons aujourd’hui à une dérive sans précédent sur les réseaux sociaux avec la manipulation et les fake news qui y sont distillés à foison.

J’en appelle à la responsabilité individuelle de chaque Sénégalais pour un usage utile du numérique, fondé sur le respect des droits et devoirs de chacun.

L’État veillera à ce que notre pays tire le meilleur parti des avantages du numérique. Il assumera également ses responsabilités face aux effets pervers dans le respect strict de nos lois et règlements. »

L’ancien chef d’État du Sénégal avait également profité de la cérémonie d’inauguration de l’état-major de la Gendarmerie nationale et de la Direction de la Justice militaire pour attirer l’attention sur la préservation de la quiétude des citoyens et de la stabilité nationale.

« Nous vivons quotidiennement l’ampleur de la montée des périls, comme le terrorisme, le trafic de drogue, la piraterie maritime, etc.

Mais aussi le phénomène mondial des visages malveillants des réseaux sociaux, qui sont une nouvelle forme de perturbations de l’ordre public et de déstabilisation nationale. »

« Il faut passer à l’acte et faire appliquer le Droit »

Emmanuel Diokh, juriste spécialiste en Droit des TIC (Technologies de l’information et de la communication), rappelle que le Sénégal dispose depuis 2008 des instruments nécessaires pour traiter toutes les questions relatives au discours sur les réseaux sociaux et sur l’internet en général.

« Les insultes ou calomnies sur les réseaux sont prises en compte par des textes comme la loi sur les données personnelles et la loi.

socialnet

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