Depuis la crise sanitaire de la Covid-19, la filière avicole sénégalaise traverse une période de bouleversements sans précédent. Entre les crises sanitaires touchant la volaille, la flambée des coûts des intrants (aliments, médicaments vétérinaires) et les impacts des dérèglements climatiques, les défis s’accumulent.

À cela s’ajoutent des conséquences importantes sur les consommateurs, notamment la hausse des prix des produits avicoles et une insécurité alimentaire accrue.

L’aviculture sénégalaise, qui a connu un essor important au cours des deux dernières décennies, est aujourd’hui en quête de résilience.

La stratégie 2025-2029, mise en avant par les autorités et acteurs de la filière, se concentre sur une transformation structurelle pour répondre aux crises actuelles.

Cette transformation vise notamment à :

_Accroître les productions avicoles pour atteindre une consommation moyenne de 8 kg de viande blanche et 106 œufs par habitant et par an d’ici 2029 ;

_Améliorer la productivité grâce à des techniques modernes et à des infrastructures adaptées ;

_Réduire la dépendance aux importations en développant une souveraineté nationale en œufs à couver et en intrants stratégiques comme le maïs et les vaccins.

La santé animale constitue l’un des talons d’Achille de la filière.

Les épidémies, telles que la grippe aviaire, continuent de menacer les élevages, aggravées par une biosécurité souvent insuffisante. Cela entraîne des pertes économiques importantes pour les producteurs et une raréfaction des produits avicoles sur le marché, augmentant ainsi leur coût pour les ménages.

Les prix des aliments pour volaille, des vaccins et des équipements modernes atteignent des niveaux inaccessibles pour de nombreux éleveurs. La dépendance aux importations, combinée à l’instabilité des marchés internationaux, freine l’expansion de la filière et pousse certains acteurs à abandonner leur activité.

LES IMPACTS DES DEREGLEMENTS CLIMATIQUES

Les perturbations climatiques, telles que les sécheresses prolongées et les inondations, affectent la disponibilité des ressources agricoles nécessaires à la production avicole. Ces conditions accentuent la volatilité des rendements et renforcent les incertitudes pour les producteurs.

LES CONSEQUENCES SUR LES CONSOMMATEURS

Pour les ménages sénégalais, ces crises se traduisent par une hausse des prix des produits avicoles, limitant l’accès à une source importante de protéines. Les populations rurales, particulièrement vulnérables, sont les plus touchées. L’insécurité alimentaire et nutritionnelle s’intensifie, mettant en lumière la nécessité d’une réponse rapide et coordonnée.

Pour sortir de cette impasse, le Plan stratégique 2025-2029 prévoit plusieurs axes d’intervention.

Il est ainsi question de : Renforcement de la compétitivité avec le soutien aux aviculteurs locaux à travers des crédits adaptés et des formations professionnelles ; Amélioration des infrastructures par la construction d’unités modernes de reproduction et de production.

Mais aussi il est prévu la mise en place des mesures ardues de protection de la filière.

Il s’agit de lutter contre les importations frauduleuses et encadrement sanitaire renforcé. En outre, il faut l’Inclusion de l’aviculture rurale : développement de modèles adaptés pour améliorer la résilience et la rentabilité des exploitations villageoises.

Malgré les obstacles, «l’aviculture sénégalaise possède des atouts pour se relever : une forte demande nationale, des opportunités d’exportation dans la région ouest-africaine, et un potentiel d’innovation technologique», informe le document élaboré par l’Interprofession Avicole du Sénégal (IPAS).

La réussite du Plan stratégique repose toutefois sur un engagement politique ferme, des financements adaptés et une coopération renforcée entre les secteurs public et privé.

L’avenir de l’aviculture sénégalaise dépendra de sa capacité à surmonter les crises actuelles et à opérer une transformation structurelle profonde.

Si ces défis sont relevés, la filière pourrait devenir un pilier de la souveraineté alimentaire et un moteur de croissance économique, au bénéfice des producteurs comme des consommateurs.

sudquotidien

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