2023 a été une année d’exploit dans le domaine de la santé avec la première greffe rénale du pays entre donneurs vivants pour le traitement de l’insuffisance rénale. Une opération réalisée au sein de l’hôpital militaire de Ouakam. Il est en est de même pour le traitement endovasculaire d’un anévrisme cérébral réalisé sur deux sujets à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba.

Au niveau du front social, cette année a été plus ou moins mouvementée hormis les tensions notées dans l’exécution de la généralisation des indemnités de logement à tous les fonctionnaires de l’Etat. Dans le secteur du travail, une légère augmentation des salaires dans le secteur privé a été adoptée en juin et les élections de représentativité des centrales syndicales ont vu la percée de la Fgts-B.

Contrairement à l’année 2022, la présente année a été moins mouvementée dans le domaine de la santé.

Elle a été marquée par deux exploits donnant ainsi l’espoir à des centaines de patients dans la prise en charge des pathologies chroniques longtemps absentes dans l’offre de soins du pays. Aujourd’hui, la transplantation rénale est une réalité dans le pays. La première greffe rénale a été réalisée à l’hôpital militaire de Ouakam (HMO) en fin novembre et trois personnes ont été prises en charge au cours de cette pratique pendant deux jours.

Une réussite, selon les acteurs, qui ouvre de nouvelles perspectives et redonne espoir aux nombreux Sénégalais qui souffrent d’insuffisance rénale et qui auront désormais le choix entre les séances de dialyse et la greffe rénale. L’année compte aussi une autre prouesse avec le premier traitement endovasculaire d’un anévrisme cérébral qui a pris en charge deux patients.

L’intervention a eu lieu le 20 décembre dernier à l’hôpital Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba, grâce à la neuroradiologie interventionnelle.

Selon la Direction des établissements de Santé au ministère de la Santé et de l’Action sociale, « il s’agissait d’un anévrisme géant de la terminaison carotidienne droite associé à une fistule carotido-caverneuse chez un adulte jeune de 30 ans qui habite à Touba et pour qui la chirurgie classique était impossible». Une intervention rendue possible grâce à l’accompagnement de l’équipe du service de neurologie interventionnelle du CHU de Caen, en France, et de l’équipe locale.

A la suite de ces exploits, le ministère de la Santé et de l’action sociale a annoncé la poursuite de pareilles interventions dans le pays.

Dans le cadre des perturbations du système sanitaire, les scandales ne sont presque pas notés cette année dans la prise en charge des patients, à l’instar des fameux fonds Covid-19. Toutefois, dans le cadre de la maintenance, les pannes continuent de faire parler d’elles. Un problème qui peine à trouver solution. Et cette situation a été notée un peu partout dans les régions comme Saint-Louis, Matam à l’intérieur du pays où les malades effectuaient des voyages de région en région pour se prendre en charge au scanner et faire d’autres analyses de biologie médicale.

Autre fait qui perdure dans le système de santé, la disponibilité parcellaire de certains intrants dans la prise en charge des maladies chroniques qui peut être fatale aux patients. Au niveau du climat social, l’année 2023 a été plus ou moins aussi problématique hormis les tensions notées dans l’exécution de la généralisation des indemnités de logement à tous les fonctionnaires de l’Etat.

Pour Cheikh Seck de la Fédération des syndicats de la santé (F2S), l’évaluation des activités dans ledit secteur demeure une suite logique du plan de développement sanitaire que l’Etat sénégalais a étalé sur une dizaine d’années. « Par rapport aux indicateurs, l’Etat du Sénégal a donné beaucoup de moyens. Si on voit l’évolution du cliché, on se rend compte qu’il y a eu beaucoup d’investissements en termes d’achat de matériels pour relever le plateau technique.

Le problème qu’on se pose, c’est celui de l’utilisation de cet argent et de l’efficience dans le cadre des indicateurs sanitaires ».

Et d’ajouter : « aujourd’hui si on prend le cadre de la prise en charge des maladies chroniques que ce soit le diabète où il y a un développement fulgurant des cas, l’insuffisance rénale, même s’il faut reconnaitre que beaucoup de centres de dialyse ont été construits et pratiquement beaucoup de structures sanitaires disposent de centre de dialyse, ils manquent souvent des réactifs, des intrants pour la prise en charge correcte de ses malades »

Pour le spécialiste de la santé, en termes de diagnostic, des efforts sont en train d’être consentis.

« Dans le cadre de la gestion des scanners, quoique toutes les régions en disposent, il y a dans certaines structures où on a mis des scanners qui n’ont même pas fonctionné six mois et qui tombent constamment en panne.

Il est important de revoir les procédures de marché pour le matériel médical » a-t-il fait comprendre. Rappelons aussi que cette année a été aussi marquée par le changement des régions médicales qui sont érigées en directions régionales de santé pour une meilleure prise en charge du déroulement de la politique sanitaire du pays.

Gestion des épidémies

Pour l’année 2023, le Sénégal a connu deux épidémies dont celle de la Dengue et de la fièvre Crimée Congo. Concernant la première, dans la dernière mise à jour le 8 septembre 2023, le ministère de la Santé a rapporté trois nouveaux cas confirmés et aucun nouveau décès de dengue. Au total, 52 cas confirmés et aucun décès de dengue ont été signalés dans huit des 14 régions du Sénégal.

Quant à la seconde, le Sénégal a enregistré deux cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) dont un décès selon le chef de la division surveillance épidémiologique au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Boly Diop.

Elections de représentativité des centrales syndicales

La Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts-B) reste la percée de ces élections de représentativité des centrales syndicales des travailleurs qui se sont déroulées le 12 décembre dernier. Les camarades de Mballo Dia Thiam vont siéger pour la première fois à la table des négociations nationales et internationales.

Une prouesse annoncée par la commission chargée de ces élections pour le compte de la publication des résultats provisoires. La Fgts_B passe avec plus 10%.

L’autre centrale qui poursuit sa progression, demeure la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal force du changement (Cnts—Fc) de Cheikh Diop, elle quitte la 4ème place pour occuper la 3ème longtemps tenue par la Confédération des syndicats autonomes (Csa) reléguée à la quatrième place. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) de Mody Guiro concerne la 1ère place ainsi que l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (Unsas) de Mademba Sock la 2ème place.

En plus de ces élections de représentativité, les centrales syndicales ont réussi à faire évoluer les salaires dans le secteur privé. Ainsi, l’Etat du Sénégal a acté la revalorisation générale de tous les travailleurs du privé.

sudquotidien

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