Il est d’usage de dire que «la musique est jalouse». Non ! rétorque l’artiste-chanteuse Fatoumata Diarry Fall, plus connue sous le nom d’artiste de Ridia Na. En citant son propre exemple, l’artiste et responsable de la communication d’une organisation internationale vient démentir cet adage.

Elle s’appelle Fatoumata Diarry Fall à l’état civil, mais dans sa vie d’artiste, elle est plus connue sous le nom de Ridia Na. La chanteuse sénégalaise est à elle seule, un démenti de cet adage qui veut que la musique soit une activité jalouse qui ne peut être associée avec aucune autre. Respon­sable de la communication d’une organisation internationale à Dakar, Ridia Na est arrivée à allier sa passion et son désir d’accomplissement professionnel.

«Je suis responsable de la communication dans une organisation internationale, titulaire d’une licence en marketing et communication et d’un master communication management.

Quand j’étais étudiante, je travaillais et j’étais musicienne à la fois, et c’était plus difficile. Certains jours, je descendais de mon travail et j’allais à Saly, avant de rentrer pour reprendre mon boulot le lendemain. La vie d’artiste, c’est un autre monde. Mais j’incite les musiciennes à se former à un métier. Ça permet d’être autonome avant de pouvoir vivre de son art», décline-t-elle dans un entretien téléphonique. A la tête de son orchestre Djinguily, l’artiste explique que de toute façon, les plus grands artistes du monde ont un métier à côté.

«Soit ils ont une boutique, soit un atelier ou autre chose. C’est au Sénégal qu’on dit que la musique ne peut être alliée à autre chose.

Mais moi, je pense que c’est un monde où on doit porter plusieurs casquettes», explique l’artiste en donnant également l’exemple son guitariste, un «grand monsieur que la musique a amené un peu partout dans le monde». Démontant une certaine croyance au Sénégal disant que «la musique est jalouse est qu’on ne peut l’associer à autre chose», Ridia Na de s’appesantir sur les «dures réalités du showbiz» qui ne permettent pas aux musiciens de vivre normalement de leur art.

C’est aussi ce qui devrait les pousser à s’adapter pour porter «plusieurs casquettes», comme l’impose l’évolution des choses dans le monde. «Comment vivre de son art ? Si un artiste ne joue pas beaucoup, comment va-t-il vivre de son art ? Les droits télé sont quasi inexistantes. Il n’y a que les prestations live qui te permettent de gagner quelque chose avec la Sodav.

Mais c’est un paiement qui se fait annuellement», indique l’artiste-chanteuse. C’est l’amour qu’elle a pour l’art et la culture qui a pesé sur la balance pour faire d’elle une musicienne. Ridia Na a démarré sa carrière officiellement en 2015.

Prochain album
Après huit ans de présence sur la scène musicale, c’est le moment de s’arrêter pour faire une évaluation avant de poursuivre son chemin. «Je suis en progrès de manière continue et sans relâche. Tout ce que je sais faire, c’est me challenger davantage et mettre la barre très haut», mentionne Ridia Na qui, compte à son actif un album, Delta, sorti en 2019. Maintenant le curseur est mis par Ridia Na sur la production d’un deuxième album en gestation avec lequel elle compte réserver une surprise à ses fans. «Un deuxième album est en cours et sera dévoilé très prochainement.

J’y travaille d’ailleurs avec le groupe Jam avec qui je collabore et qui est connu pour ses live-jazz-music au Sénégal et dans la sous-région.

Il y a des thèmes assez intéressants pour inciter à un changement de comportement, pour une vie meilleure et une prise de conscience sur les problèmes socioculturels. L’album sera composé de 8 titres et bien sûr il y aura des featuring à découvrir. Vous les découvrirez pour très bientôt. Gardons quelques surprises de mon deuxième bébé (Rire). Nous espérons mettre sur le marché ce deuxième album en fin d’année 2023, s’il n’y a pas de chamboulement.

Et, il faut dire que jusqu’ici, tout va comme prévu», souligne-t-elle. «Sortir l’album cette année et porter le drapeau du Sénégal à l’international comme artiste-chanteuse, auteure et compositrice à travers les festivals et concours», c’est ce à quoi tend l’artiste-chanteuse qui compte, à travers ses pérégrinations musicales, faire découvrir aux autres pays que le Sénégal dispose d’un riche patrimoine musical.

«Je veux faire partie des artistes qui feront savoir que chez nous, au Sénégal, il y a bien plus qu’un ou deux genres musicaux et que les artistes sont assez engagés sur de bonnes causes et utilisent leurs voix pour conscientiser aussi», ainsi parle l’artiste chanteuse qui travaille aussi sur un projet Ep intitulé Elle, et composé de 4 chansons, sur lesquelles elle dit dénoncer les violences sexuelles et les mutilations génitales que subissent les femmes et jeunes filles en Afrique, ainsi que la non-scolarisation des filles.

Musique exotique
Parlant de son premier album Delta, elle souligne que celui-ci est composé d’une douzaine de titres, entre autres Bintu Bintu, Man Ak Yaw, Beet Nga Ma, Delta, Filles des sables, etc. Ce premier album a eu un écho favorable même s’il n’a pas eu la promotion qu’il devait avoir, bloqué qu’il a été par la pandémie du Covid-19. «J’ai reçu de très bons retours là-dessus et pas mal d’encouragements aussi vu le choix musical, qui demande beaucoup de travail, de patience et de persévérance.

Mais il faut reconnaître que la promotion de l’album n’a pu se faire comme il se doit. On n’a pas misé sur le boost, on n’a pas mis de l’argent pour la promotion à cause d’un avenir incertain. Nos sources de financement étaient bloquées à cause de la pandémie et il y a des tournées qui n’ont pu avoir lieu à cause du Covid-19.

Je devais faire des tournées nationale et internationale qui ont été annulées», renseigne l’artiste qui s’est bien approprié l’afro-pop et le jazz. Deux genres musicaux exotiques aux yeux de l’écrasante majorité des mélomanes sénégalais dont la plupart d’entre eux sont plus portés vers le mbalax que tout autre genre musical. «Certes nous sommes dans un pays où le mbalax domine, mais cela ne veut pas dire que les autres genres musicaux n’ont pas leur place.

Il y a un public mélomane, de vrais connaisseurs qui aiment et s’identifient à d’autres genres que le mbalax. Mais j’avoue qu’ils ne sont pas aussi nombreux. J’ajouterais à ceux-là, ceux qui aiment les bons sons, les belles voix et les textes riches et sensés. Ils aiment l’afrobeat, le pop et le jazz. C’est largement suffisant pour les artistes qui touchent une cible internationale et pas locale.

Pour mon cas, je ne me plains pas, bien qu’il y ait du chemin à faire», argumente Ridia Na qui est, dit-elle, dans l’incapacité d’avancer un chiffre lorsqu’il s’est agi de lui demander ce que ce premier album lui a permis de gagner en termes de vente. «Je ne saurais vous dire exactement vu qu’on est aussi sur les plateformes de téléchargement dont les ventes continuent jusqu’à présent, mais en termes de support physique, on en avait produit juste 500 qu’on a pu écouler vite fait grâce aux fans», souligne-t-elle.

Ridia Na a marqué de son empreinte la dernière édition du Festival de jazz de Saint-Louis en Off avec le groupe Jam. Engagée à fond dans l’autonomisation des femmes et l’éducation des filles, elle indique que ce qui lui tient à cœur, c’est de voir les femmes et les filles «briller dans leur secteur d’activité», comme elle est en train de faire dans le domaine de la musique.

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