Les agents contractuels du ministère de la Santé et de l’Action sociale, ex-employés du projet ISMEA (Investir sur la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent), dénoncent un retard prolongé dans le paiement de leurs salaires.

Face à cette situation jugée « inacceptable », ils annoncent une cessation temporaire de travail à partir du 26 février 2025, menaçant de poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

Un retard salarial jugé illégal

Selon le collectif des agents contractuels, leurs contrats, signés en novembre 2024 et effectifs depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, n’ont toujours pas donné lieu au paiement du premier salaire du mois de janvier.

Une violation du Code du travail sénégalais, rappellent-ils, notamment de son article 115 qui impose un paiement des salaires au plus tard huit jours après la fin du mois de travail.

« Le salaire est un droit sacré.

Nous travaillons souvent dans des conditions extrêmement difficiles, dans les zones les plus reculées du pays.

Ce retard est une injustice que nous ne pouvons plus tolérer », déclare Dr Ousmane Diba, porte-parole du collectif.

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Des professionnels en première ligne

Le projet ISMEA avait permis de recruter 889 agents de santé qualifiés pour renforcer le système sanitaire dans des régions où les indicateurs de santé étaient les plus alarmants : Kaffrine, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor.

Parmi eux, 35 médecins généralistes, des pédiatres, des techniciens en biologie médicale, 400 sages-femmes, 399 infirmiers d’État, 18 pharmaciens, ainsi que des techniciens en maintenance hospitalière et des nutritionnistes.

Leur travail a contribué à améliorer significativement la prise en charge des patients et à réduire les déserts médicaux. À titre d’exemple, la mortalité néonatale à Ziguinchor a chuté à 9 pour 1 000 naissances vivantes, contre une moyenne nationale de 23 pour 1 000.

Un appel aux plus hautes autorités

Malgré leur engagement et les progrès réalisés, ces agents contractuels se disent régulièrement confrontés à des retards de salaire. Une situation qui, selon eux, nuit à leur moral et à leur capacité à subvenir aux besoins de leurs familles.

En conséquence, le collectif annonce un arrêt temporaire de travail dès le 26 février 2025, avec maintien du mouvement jusqu’au paiement effectif des salaires.

Ils interpellent directement le président de la République et son Premier ministre Ousmane Sonko pour une prise en charge rapide de leur situation.

Ils demandent, en plus du paiement immédiat de leurs arriérés, une intégration officielle dans la fonction publique, conformément aux engagements pris par l’État dans le cadre des accords avec la Banque mondiale pour la mise en œuvre du projet ISMEA.

« Nous restons ouverts au dialogue, mais nous exigeons des solutions concrètes », conclut le porte-parole du collectif.

Emedia

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