La présidente de la Coopérative des producteurs de sel de la région de Fatick a réussi à trouver avec le conseil départemental un accord lui permettant à sa structure de continuer ses activités de production de sel, malgré les restrictions annoncées par ladite collectivité territoriale, concernant cette filière.

A cet effet, Marie Diouf a confié que « nous allons nous organiser davantage pour disposer les papiers demandés par les autorités locales pour rentabiliser la filière et accroître notre chiffre d’affaires », a assuré Mme Diouf.

La coopérative et le conseil départemental ont trouvé un consensus à la suite de cette décision. Il s’agit de disposer des documents dûment signés par la collectivité territoriale pour poursuivre l’exploitation du sel, la « principale source de revenus » des membres de la structure que dirige Marie Diouf.

Rappelons qu’en novembre 2023, le conseil départemental de Fatick a annoncé une suspension des activités d’exploitation du sel, dans le but de réglementer l’occupation du domaine public maritime et fluvial.

Cheikh Kanté qui s’exprimait dans un communiqué avait écrit : « conformément aux conclusions du conseil présidentiel de développement tenu le 17 novembre à Fatick, le président du conseil départemental informe les populations du département, plus particulièrement les producteurs de sel, de la suspension des activités d’exploitation du sel ».

Selon son président, le département procédait en même temps à « l’annulation de toutes les autorisations délivrées par les communes, concernant l’occupation du domaine public maritime et fluvial », précisant que « cette mesure ne s’applique pas à tout producteur disposant d’une autorisation dûment établie par le conseil départemental ou l’ex-conseil régional de Fatick ».

« Il est recommandé aux exploitants de sel de se rapprocher des services du conseil départemental pour régulariser leurs autorisations, afin d’éviter de s’exposer à des sanctions », avait ajouté M. Kanté.

Un « manque d’organisation collective »

De l’avis de Marie Diouf, la Coopérative des producteurs de sel de la région Fatick et le conseil départemental vont ensemble aménager des aires de stockage du sel et mener des actions de préservation de l’environnement.

Elle a signalé que « les GIE (groupements d’intérêt économique) et les opérateurs économiques intervenant dans la filière [sel] emploient une main-d’œuvre majoritairement féminine d’environ 6.000 personnes ».

« La quasi-totalité de la main-d’œuvre des marais salants est rémunérée à la journée », a rappelé Mme Diouf, ajoutant que les producteurs de sel ont pris des « engagements » avec les banques et doivent les honorer.

Les productions familiales de sel de la région sont fragilisées par le « manque d’organisation collective », a signalé le commerçant Souleymane Diouf, vendeur de sel au marché central de Fatick.

« Les petits producteurs de sel artisanaux sont en difficulté », a observé M. Diouf.

« La production de sel génère d’importants revenus pour les acteurs de cette filière. Nous devons travailler de manière professionnelle et arrêter l’informel. De cette façon, on peut assurer la distribution et procéder à des exportations », a recommandé le commerçant.

La décision du conseil départemental pourrait priver de revenus les producteurs et les centaines – voire des milliers – de travailleurs journaliers qui tirent leurs revenus de l’exploitation du sel.

VivAfrik

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