Nonobstant les diverses révisions des taux directeurs intervenues en réponse aux pressions inflationnistes, la dynamique haussière de l’offre des crédits bancaires observée au cours des dernières années s’est maintenue en 2023.

Les crédits consentis à la clientèle ont cru de +12,2 % pour ressortir à 7651,64 milliards de FCFA à fin décembre 2023 contre 6 820,08 milliards de FCFA en 2022.
 
Leur amélioration est essentiellement imputable à l’accroissement des engagements à court terme (+32,0%).
Elle été atténuée toutefois par la contraction des crédits accordés à long terme (-8,5%) et ceux à moyen terme (-4,8%). Les crédits à court terme sont les engagements de la clientèle d’une maturité inférieure à 2 ans, ceux à moyen terme de 2 à 10 ans et ceux à long terme au-delà de 10 ans.
Suivant la maturité, les crédits à court terme s’élèvent à 3 764,97 milliards en 2023 contre 2 851,93 milliards de FCFA en 2022.
Ceux à moyen terme sont passés de 3 126,88 milliards en 2022 à 2 976,76 milliards de FCFA en 2023. Les crédits à long terme ont également décéléré avec un volume de 572,63 milliards en 2022 à 523,69 milliards FCFA à fin décembre 2023.  Les crédits en souffrance ont bondi de 62,60% en se situant à 333,648 milliards en 2023 contre 205,22 milliards de FCFA.
Les crédits de location financement, généralement destinés à l’acquisition de biens et d’équipement pour des investissements productifs (crédit-bail ou leasing), ont enregistré une diminution de 17,10% avec une valeur de 52,55 milliards en 2023 alors qu’ils ont été évalués à 63,41 milliards de FCFA en 2022.
Une analyse tendancielle montre que le taux de pénétration du financement par leasing a connu un net recul dans le portefeuille des établissements de crédit, en passant de 1,07% en 2021 à 0,93% en 2022 avant de se situer à 0,69% pour l’année 2023. 
 
La faible contribution du marché de crédit-bail au financement de l’économie et de l’investissement témoigne de la prégnance d’un certain nombre d’obstacles à prendre en compte par les acteurs.
Parmi ces obstacles, il y a en effet le réseau commercial très limité, et une méconnaissance du mécanisme par les utilisateurs, d’une part, et d’autre part, le manque de vulgarisation du crédit-bail par les bailleurs, les coûts élevés des charges et frais liés au contrat, et enfin, l’exigence de garanties supplémentaires auprès des preneurs.

L’analyse de la structure des crédits bancaires en 2023 met en évidence une prédominance des crédits à court terme (49,20%), suivis de ceux à moyen terme (38,90%) ; les crédits à long terme ressortent avec une faible proportion (6,84%). 

Comparé aux autres pays de l’UMOA, la concentration du marché du crédit demeure faible au Sénégal en 2023 comme en atteste l’indice HERFINDAHL-HIRSCHMANN (IHH) qui ressort avec une valeur estimée à 668. Les autres places bancaires enregistrent un niveau de concentration plus élevé : Guinée- Bissau (1797), Niger (1278), Mali (1231), Bénin (1209), Burkina (1134), Togo (1114), Côte d’Ivoire (893).
 
En effet, plus l’IHH d’un marché est élevé, plus le marché est concentré entre un petit nombre d’acteurs revêtant ainsi des risques de situations d’oligopoles.

On distingue 3 situations : IHH < 1 000 (secteur peu concentré) ; 1 000 < IHH < 2 000 (zone intermédiaire, secteur moyennement concentré) ; IHH > 2 000 (secteur concentré, zone de risques importants).

Lejecos Magazine

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