En plus du soutien apporté au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, l’Union économique et monétaire ouest-africaine va mettre en place un Fonds crédit culture dont la vocation est «de structurer et d’accompagner les entreprises et industries culturelles et créatives en vue d’accroître leurs performances et d’évaluer leur impact dans les économies des pays membres».
– C’est l’une des récompenses les plus convoitées au Gala des prix spéciaux du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Cette année encore, l’Union économique et monétaire ouest-africaine a été au rendez-vous. Quatre prix d’une valeur totale de 20 millions de francs Cfa ont été distribués à des réalisateurs des pays membres.
Et c’est pour célébrer ces lauréats que l’organisation régionale a dédié une soirée spéciale aux cinéastes primés, à savoir le réalisateur sénégalais Abdoul Aziz Basse qui a remporté le prix du meilleur court métrage documentaire, le Malien Fousseyni Maïga pour le meilleur long métrage documentaire, les Burkinabè Ismail Compaoré pour le court métrage fiction et Dani Kouyaté pour son long métrage fiction Katanga, la danse des scorpions.
Ainsi, le président de la commission n’a pas manqué, dans son allocution, de rappeler les actions de l’Uemoa en faveur de la culture.
«La Commission de l’Uemoa, au-delà du Fespaco, accompagne plusieurs autres manifestations culturelles de promotion du cinéma.
Nous pouvons citer notamment le Festival international de court métrage dénommé Clap Ivoire, dédié aux jeunes réalisateurs de l’Union, qui se tient chaque année à Abidjan en Côte d’Ivoire, et le festival «Films de femmes» à Dakar, qui fait la promotion des films des réalisatrices de l’Union», a souligné le président Abdoulaye Diop.
Pour aller plus loin dans ce soutien, Abdoulaye Diop annonce l’opérationnalisation prochaine du Fonds crédit culture-Uemoa.
«Ce fonds ne sera pas un fonds classique, mais un fonds d’investissement alternatif à impact dont l’objectif global est de structurer et d’accompagner les entreprises et industries culturelles et créatives en vue d’accroître leurs performances et d’évaluer leur impact dans les économies des Etats de l’Union.
Compte tenu de sa spécificité et de son caractère innovant, l’opérationnalisation du Fonds crédit culture-Uemoa prend du temps, mais la commission, convaincue que le développement global du secteur de la culture au sein de notre espace en dépend, poursuivra ses efforts jusqu’à sa concrétisation.»
M. Diop, qui espère voir ce fonds opérationnel avant la prochaine édition du Fespaco, annonce qu’il va mobiliser des ressources conséquentes au service de la culture. «Le Fonds crédit culture qu’on va mettre en place, dans les montages que nous sommes en train de faire, ce sont des financements importants qui devront être à la disposition de la commission pour financer le secteur de la culture de façon générale.
Je crois que là où nous en sommes, à ce prochain Fespaco, si le fonds n’est pas en place pour déjà commencer les financements, il devrait être achevé, en tout cas du point de vue du dispositif», explique le président de la commission.
«En ce qui concerne l’enveloppe, pour le moment, je ne peux pas avancer les chiffres, vous comprendrez un peu. Mais nous travaillons sur des choses d’envergure.
Si c’était pour faire un Fonds crédit à 100, 200, 300 millions, ce n’était pas la peine.»
En dehors de ces appuis au cinéma dans l’espace Uemoa, l’organisation régionale s’est aussi investie dans le secteur des droits d’auteur. A ce niveau, l’Uemoa intervient dans le domaine de la propriété des droits d’auteur et droits privés.
«Nous intervenons, nous mettons en place des textes pour permettre aux acteurs, aux chanteurs, à tout ce monde de la culture de vivre de son art. Et dans ce sens, nous avons adopté, il n’y a pas longtemps, des textes majeurs qui devront permettre, une fois tout cela mis en place, à ces acteurs de pouvoir vivre de leur art.»
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