Le président de la Fédération africaine des descendants de tirailleurs sénégalais Gaye Para ne décolère pas face aux propos du ministre conseiller, qui a qualifié les tirailleurs de « traîtres ». Il réclame des sanctions du président Diomaye
Publication 24/12/2024

La fureur gronde au sein de la communauté des descendants de tirailleurs sénégalais. Dans un entretien accordé ce mardi 24 décembre 2024 à Radio France Internationale (RFI), Gaye Para, président de la Fédération africaine des descendants de tirailleurs sénégalais, a annoncé son intention de porter plainte contre le ministre conseiller Cheikh Oumar Diagne suite à ses propos controversés sur les tirailleurs.

« Nous allons porter plainte, nous allons faire des pétitions, nous allons continuer, même quitte à faire des marches », a-t-il déclaré avec véhémence, visiblement meurtri par les déclarations du ministre conseiller qui a qualifié les tirailleurs de « traîtres ».

La colère de Gaye Para est d’autant plus vive que ces propos émanent d’un membre du gouvernement : « C’est un ministre qui a parlé. Il a défié les tirailleurs sénégalais, il a craché sur leur mémoire », s’est-il indigné au micro de RFI.

L’affaire prend une dimension internationale, comme le souligne le président de la Fédération : « L’ensemble des États m’ont appelé, les Gabonais, les Maliens, les Guinéens, et jusqu’à la Centrafrique ».

Le timing de cette controverse ajoute à l’indignation du président de la Fédération. « Il n’y a même pas 15 jours, le président et le Premier ministre honoraient la mémoire des tirailleurs », rappelle-t-il, pointant la contradiction flagrante entre l’hommage officiel rendu lors du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye et les propos du ministre conseiller.

Face à cette situation, Gaye Para réclame des sanctions immédiates, invoquant le « Jubanti » (rendre des comptes), un des pans du slogan du président Bassirou Diomaye Faye.

« On ne peut pas être dans un gouvernement qui honore ces tirailleurs sénégalais et travailler dans ce gouvernement, être un ministre de ce gouvernement et continuer à critiquer », martèle-t-il.

Le président de la Fédération annonce également la mobilisation des historiens pour rétablir la vérité : « Les historiens, les comités scientifiques qui ont organisé la mémoire de ces tirailleurs, en l’occurrence le professeur Mamadou Diouf, on attend sa version », précise-t-il, soulignant la nécessité d’un débat scientifique sur cette page d’histoire.

Cette controverse, qui intervient quelques jours après que Cheikh Oumar Diagne a affirmé sur Fafa TV que les tirailleurs « étaient préoccupés par l’argent qui était à l’origine du massacre de Thiaroye », continue d’alimenter le débat sur la mémoire coloniale au Sénégal, plaçant le gouvernement dans une position délicate face à la colère grandissante des descendants de tirailleurs.

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