Pour lutter efficacement contre la pollution des déchets plastiques dans les océans, le Sénégal a initié, en collaboration avec l’ambassade de France et les partenaires privés, le projet «Sunu Plastic Odyssey». Cette idée fait suite au stationnement du bateau Plastic Odyssey sur nos côtes au mois de mars 2023.

Cette volonté de lutter contre la pollution des déchets plastiques qui est un véritable fléau contre la planète, l’économie et la santé des populations, notamment en Afrique de l’Ouest, s’est matérialisée mardi par la cérémonie de lancement au Port autonome de Dakar où se trouve cette unité.

«Les objectifs très ambitieux de ce projet, c’est de lutter contre la pollution plastique, faire émerger une filière industrielle de recyclage au Sénégal, faire travailler des jeunes et des femmes, créer des emplois verts et enfin sensibiliser les populations, notamment les enfants, à l’impact de la pollution plastique et des solutions pour y répondre», a informé Mme Christine Fages, l’ambassadrice de France à Dakar.

Un concept qui est très apprécié par le ministre de l’Assainissement et des collectivités locales qui a présidé la cérémonie de lancement de cette usine. «J’ai beaucoup apprécié le concept de ce projet qui est un projet non seulement de traitement de déchets qui posent problème à l’échelle planétaire, mais aussi qui vient avec une option d’industrialisation.

Qui dit industrialisation, par rapport à la nouvelle vision des nouvelles autorités du Sénégal, comprend que nous sommes sur un axe qui nous préoccupe. Industrialiser pour créer des emplois, pour faire développer notre économie.

Une question aussi importante, une question environnementale concernant la gestion des plastiques.

Vous comprenez par là tout l’intérêt que nous avons d’être présents. Au-delà de l’amitié, de la coopération, c’est bien un projet que nous trouvons réel et pertinent», a déclaré le ministre. A l’en croire, ce projet entre en droite ligne avec les orientations du pouvoir. «Vous avez certes constaté les quelques sorties que nous avons eues à faire concernant la gestion des déchets.

Ce sont des communications que nous avons mises en phase avec une volonté ferme de trouver une solution pérenne pour ce qui concerne la gestion des déchets plastiques, mais surtout par une approche d’une unité industrielle de transformation des déchets plastiques», a-t-il ajouté.

Pour le ministre de l’Assainissement, on ne doit pas se limiter seulement à défendre le secteur des déchets. «Il nous faut à travers ces procédés, à travers ces orientations, faire de la valorisation des déchets une réalité et que ça puisse contribuer au développement de ce pays», a-t-il suggéré.

Et face à une pollution plastique alarmante et un taux de chômage élevé chez les jeunes, le projet «Sunu Plastic Odyssey» apporte une solution pragmatique et innovante de soutien à la filière du recyclage.

Ainsi, «ce projet déploie des micro-usines low-tech, conteneurisées et opérées par des entrepreneurs locaux pour transformer les déchets plastiques en ressources précieuses, tout en créant des emplois et en stimulant l’économie locale».

Selon Ibrahima Diagne, chargé de développement du projet «Sunu Plastic Odyssey», «dix micro-usines conteneurisées seront mises en place avec des entrepreneurs sénégalais pour transformer les déchets plastiques en produits finis utiles tels que des pavés, des tuiles et des planches pour faire du mobilier urbain ou pour tout autre usage.

Ces installations permettront de créer des emplois locaux et de valoriser les déchets plastiques collectés.

Ces 10 unités emploieront en tout 150 personnes et recycleront 4000 tonnes de plastique chaque année», a-il informé. D’après toujours lui, il est prévu un volet de formation professionnelle et insertion.

«Il est prévu de co-construire, en partenariat avec le 3Fpt, des formations certifiantes aux métiers du recyclage, ainsi que d’installer un FabLab à l’Ecole polytechnique de Thiès.»

L’enjeu, indiquent les initiateurs, «c’est de préparer des jeunes sénégalais à occuper les emplois de cette filière en pleine expansion, que ce soit à des postes d’ouvriers, de cadres ou d’ingénieurs».

En plus du volet sensibilisation et éducation, ce projet prévoit aussi «de capitaliser sur l’inauguration des micro-usines en région et sur la venue du bateau Plastic Odyssey en 2025 pour communiquer sur le «péril plastique» et sur les solutions. Enfin, 500 poubelles pédagogiques de tri seront déployées. 5000 enfants et citoyens seront touchés par ces actions», a-t-on annoncé

En tout cas, l’Etat du Sénégal et l’ambassade de France s’engagent à accompagner cette initiative qui pourrait être stimulée et élaborée dans toutes les autres régions du pays.

lequotidien

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