Le bureau de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) basé à Dakar vient de mettre en place un Réseau des écrivains, intellectuels, activistes, artistes et chercheurs africains contre le racisme et toutes les formes de discrimination. Selon Tabue Nguma, chef du secteur des sciences sociales et humaines du Bureau régional de Dakar, l’Afrique est étrangement très absente de la discussion du racisme et des discriminations, et pourtant, il est difficile de comprendre la trajectoire du continent sans mobiliser ce concept de race.

Le Réseau des écrivains, intellectuels, activistes, artistes, cinéastes et chercheurs africains contre le racisme et toutes les formes de discrimination a vu le jour ce mercredi à la Maison des cultures urbaines de Ouakam (Mcu). Ce réseau est né d’une réflexion au sein de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

«Comme vous le savez, l’Unesco travaille quasiment depuis les années 60 sur les questions du racisme, des discriminations, sur lesquelles l’organisation a accéléré le travail après l’assassinat de George Floyd», a souligné Tabue Nguma, chef du secteur des sciences sociales et humaines du Bureau régional de Dakar. Selon lui, à travers ce réseau, les écrivains, intellectuels, activistes, artistes, cinéastes et chercheurs africains pourront ainsi inviter les acteurs les plus dynamiques pour ensemble définir un plan de travail sur lequel ils vont s’engager dans les années à venir. «Et installer ce réseau au Sénégal a une résonance particulière», a soutenu Tabue Nguma.

Pour le chef du Bureau régional de l’Unesco à Dakar, la question du racisme est très importante, et le Sénégal joue encore une fois un rôle très important, surtout avec la production de la musique urbaine, particulièrement le rap. «On a d’abord envie de commencer par le Sénégal, parce qu’on pense qu’il y a un tissu qui est extrêmement dense. On pense aussi qu’on peut fédérer autour de l’université Cheikh Anta Diop qui a un réseau de chercheurs de grande qualité.

Mais partir du Sénégal servira aussi de pilote pour étendre le projet au Mali, à la Côte d’ivoire et au Congo», précise M. Nguma, annonçant la participation du réseau au prochain Forum mondial contre le racisme, et à la célébration du 30e anniversaire des personnes mises en esclavage qui sera organisée par l’Unesco à Sao Paulo au Brésil. «C’est que l’Afrique est étrangement très absente de la discussion du racisme et des discriminations. Et pourtant, il est difficile de comprendre la trajectoire du continent sans mobiliser ce concept de race.

Donc, il était important pour nous en quelque sorte de ramener, de réactiver les réflexions africaines et la position des Africains autour de cette question», a-t-il dénoncé.

Comme l’atteste bien l’Unesco dans un message retentissant du Programme à l’horizon 2030, bien que des progrès importants aient été réalisés dans de nombreux domaines, les sociétés demeurent en proie à la discrimination, au racisme et aux inégalités. Et pour l’organisation, aucun de ces défis «complexes» et «multiformes» de «notre» époque ne peut être relevé efficacement sans «inclusion».

L’organisation rappelle également que le monde est de plus en plus interconnecté, mais cela ne veut pas dire que les individus et les sociétés vivent réellement ensemble. Pour l’Unesco, les souffrances éprouvées par des millions de pauvres, de femmes, de jeunes, de migrants et de minorités privées de leurs droits, révèlent cette réalité.

Une perspective africaine vue par des Africains
Mamadou Dramé, professeur à la Faculté des sciences et technologies de l’éducation et de la formation de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Fastef), pense qu’avec l’Unesco, ce réseau fonctionnel pourra aider les Africains à lutter contre le racisme et toutes les formes de discrimination en Afrique et dans le monde. «Ce cadre d’échanges va nous permettre de nourrir la réflexion sur ces questions, à savoir le racisme et la discrimination dans une perspective africaine, du point de vue d’Africains», explique M. Dramé.

D’après lui, ce réseau est important, parce qu’il peut servir de relais pour les autres réseaux qui vont se former un peu partout en Afrique. «C’est une première, mais l’ambition n’est pas seulement de s’arrêter au Sénégal, c’est véritablement d’avoir une ouverture sur l’Afrique», indique M. Dramé.

De manière précise, dira Mamadou Dramé, l’objectif du réseau est de créer un cadre d’échanges pour des universitaires, activistes, artistes et plusieurs acteurs qui n’ont pas forcément l’opportunité de se rencontrer et d’échanger sur des thématiques.

«Pour l’Unesco, c’est important de lancer ce réseau en 2023, de mettre ensemble les différents acteurs pour aboutir à des documents de plaidoyer que nous pouvons proposer aux Etats membres et qui pourront servir en tant que documents de référence pour faire avancer la lutte contre le racisme et la discrimination sous toutes ses formes», a indiqué Mamadou Dramé, rappelant que c’est important d’avoir un réseau, mais c’est encore plus important de l’animer comme il le faut.

Lequotidien

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