Le ministre sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), Daouda Ngom, a annoncé vendredi 22 novembre 2024 à Bakou, en Azerbaïdjan, que le Sénégal s’engage activement pour élargir ses structures accréditées au Fonds vert climat et au Fonds d’adaptation aux changements climatiques.
Cette initiative vise à renforcer la capacité du pays à accéder à des financements internationaux pour lutter contre les effets du changement climatique.
L’élargissement des structures accréditées pour une meilleure mobilisation des financements climatiques
M. Ngom a précisé que, au-delà du Centre de suivi écologique (CSE) et de La Banque agricole (LBA), deux structures déjà accréditées au Fonds vert climat et au Fonds d’adaptation, le Sénégal prévoit d’inclure d’autres institutions dans ce processus. Il a mentionné spécifiquement le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) ainsi que le Fonds de garantie des investissements prioritaires du Sénégal (FONGIP).
« Nous avons mené des séances de travail avec les responsables de ces fonds environnementaux afin de discuter de l’élargissement de la base des structures accréditées au Sénégal », a-t-il indiqué, soulignant la pertinence et l’utilité de ces discussions pour l’avenir du pays.
Le ministre a aussi rappelé que, dans l’ensemble de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), seulement cinq structures sont actuellement accréditées pour accéder aux deux principaux fonds climatiques internationaux. Deux de ces structures, à savoir le CSE et la Banque agricole, sont situées au Sénégal. Cet élargissement envisagé permettrait d’accroître la participation du pays aux financements internationaux nécessaires pour mettre en œuvre des actions efficaces contre les changements climatiques.
Retour sur une participation fructueuse à la COP 29
Lors de son entretien avec les journalistes, Daouda Ngom a fait un bilan très positif de la participation du Sénégal à la COP 29 qui s’est tenue à Bakou, du 11 au 22 novembre 2024. Selon le ministre, cette conférence a permis d’établir des liens stratégiques avec d’autres ministres africains et de discuter de divers sujets, dont la gestion des ressources en eau, notamment autour de la Falémé, un affluant majeur du fleuve Sénégal, avec son homologue du Mali, et de la vallée du fleuve Sénégal avec le ministre mauritanien.
M. Ngom a également participé à des discussions enrichissantes avec Ibrahima Cheikh Diongue, directeur exécutif du Fonds de réponse aux pertes et dommages, et avec Abdulla Balalaa, ministre adjoint des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, responsable de l’Énergie et du Développement durable. Ces échanges étaient principalement axés sur la préparation de la Conférence des Nations unies sur l’eau, prévue en 2026, qui sera co-présidée par le Sénégal et les Émirats arabes unis.
Des événements parallèles et un engagement sur le financement climatique
Outre ces rencontres bilatérales, le stand du Sénégal a également accueilli plusieurs « side events » ou événements parallèles du 13 au 20 novembre 2024. Ces événements ont porté sur des thématiques cruciales telles que l’amplification des contributions nationales en matière d’adaptation aux changements climatiques, la finance climatique et l’opérationnalisation du Fonds pour les pertes et préjudices.
Le ministre Ngom a souligné le rôle essentiel des négociateurs sénégalais dans ces discussions et leur engagement actif dans les négociations climatiques.
« Cette COP a été très bénéfique pour le Sénégal », a répété le ministre, en mettant en avant les efforts déployés pour faire avancer les négociations, notamment en ce qui concerne le financement climatique. Cependant, il a précisé que le principal point de désaccord demeure l’absence d’un accord financier chiffré pour le financement de l’action climatique mondiale, notamment pour les pays en développement.
Un appel à un financement climatique renforcé pour les pays en développement
Le ministre a exprimé l’espoir que les négociations en cours puissent aboutir à un accord financier favorable aux pays en développement. En effet, le financement climatique reste un enjeu majeur pour ces pays, qui appellent à un renforcement des engagements financiers des pays développés, responsables historiques du réchauffement climatique.
Le nouvel objectif quantitatif collectif (NCQG) sur le financement climatique, discuté lors de la COP 29, pourrait permettre d’atteindre un objectif de 1,3 milliard de dollars US par an de financement de la part des pays développés, afin de soutenir les actions de lutte contre le changement climatique dans les pays vulnérables.
Conclusion sur la COP 29 et les défis à venir
La COP 29, bien qu’elle ait pris fin sans un texte final consensuel chiffré, a permis des avancées notables sur plusieurs fronts, en particulier sur le financement climatique. Les pays en développement continuent de plaider pour une augmentation significative de l’aide financière pour faire face aux impacts du changement climatique. Le Sénégal, avec son engagement à renforcer ses structures nationales accréditées au financement climatique,
s’impose comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique et dans l’élargissement de la coopération internationale.
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