La presse sénégalaise est-elle en train de perdre ses lettres de noblesse ? Tout semble le prouver. Depuis quelques jours, l’apparition d’une nouvelle classe d’hommes politiques et des patrons de presse politiciens en sont les principaux responsables. Ces nouveaux types de leaders politiques ont fait des techniciens de l’information, leur nouvelle cible. Ousmane Sonko et sa clique semblent manœuvrer toute cette horde. Leur mission, mettre tous les journalistes dans leur petit cercle de fanatiques.

La presse sénégalaise vit ses pires moments. Depuis l’arrivée de Macky Sall et Ousmane Sonko dans l’espace politique, les journalistes sont devenus des cibles ambulantes. Ils sont calomniés, insultés et traités de tous les noms d’oiseaux. Leur tort : refuser de jouer le jeu d’une certaine classe politique. Le dernier leader à se lancer dans cette entreprise dangereuse est Barthélémy Dias. Invité à la TFM, le maire de Dakar s’est permis de faire le procès de la presse.

presseAprès les attaques de Barth, c’est Ousmane Sonko qui s’est lancé dans son jeu favori, tirer sur toutes les personnes qui ne roulent pas avec lui ou qui ne sont pas dans son équipe. Le leader du parti des patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) accuse certains patrons de presse de rouler pour le pouvoir. Lors de la conférence de presse des leaders de Yewwi, l’homme qui avait enlevé le micro de la RTS, a insulté toute la presse sous le regard complices des confrères qui ont assisté à cette conférence.

Mais Sonko et ses amis pointent du doigt ces milliers de journalistes qui, du matin au soir, ne font que leur travail en toute impartialité. Il n’hésite pas à descendre toute personne qui n’abonde pas dans le même sens que lui. Après la riposte de Babacar Fall, on a vu le marabout soi-disant chroniqueur de Walf, Cheikh Bara Ndiaye s’en prendre au journaliste de la RFM. Une très mauvaise image de la télé de Sidy Lamine Niasse transformée en quartier général des pro-Sonko. « Franchement Walf n’est plus la télé des sans voix. Désormais c’est la télé de Ousmane Sonko », déplore un taximan trouvé aux abords du Rond-Point 6.

Les sénégalais qui voient ainsi Walfadjri sont devenus nombreux. Faut dire que le directeur de la télé ne manque pas d’excuses pour faire le procès de toutes les personnes qui ne roulent pas pour le patriote en chef. Et Ousmane Sonko est amnésique sinon il aurait dit aux Sénégalais que des journalistes comme Pape Alé Niang ne cesse de faire sa promotion au détriment du gouvernement finissant de Macky Sall.

Pape Alé Niang

D’ailleurs, c’est cette attention particulière de Pape Alé pour Sonko qui a poussé les patriotes à aller massivement vers Dakar Matin. Et pourtant ce journaliste ou ce patron de presse semble ne pas faire partie des patrons de presses corrompus ou qui roulent pour un politicien. Pourtant, il tresse les lauriers au leader de Pastef en descendant Macky et ses ministres. Quelle démagogie !

Aux premières heures de l’affaire Sweet Beauty, Babacar Touré de Kéwoulo était le premier à prendre la défense de Sonko. Il a, dans ses investigations fantaisistes, tenté d’éventrer le complot. Et jusqu’à présent, il nage dans les eaux des patriotes pour tenter de bénéficier des bonnes grâces de l’armée virtuelle de Sonko. Ce sont ces genres de journalistes qui oublient les règles de la neutralité journalistique, qu’on tente de nous vendre comme étant les meilleurs dans ce métier. Meilleur pour qui ? Si ce n’est pour les patriotes.

Sonko, qui accuse les patrons de presse d’être corrompus, a sûrement oublié son média de propagande : Jotna. Mais on a tous compris pourquoi cet acharnement sur la presse. Si Sonko et Barth font tout ce tapage, c’est pour convertir tous les journalistes en petit soldat aux ordres du Président Ousmane Sonko (PROS). Ce, pour combattre le régime en place. Non ! La presse ne sera le bras armé d’aucun politicien.

Il faudrait que cette nouvelle opposition sache qu’elle ne détient pas le monopole de la parole. La presse sénégalaise continuera de jouer son rôle de quatrième pouvoir. Ce quoiqu’il advienne. La contradiction est l’essence même de la vie. Si ces personnes pensent arriver un jour au pouvoir, ils doivent déjà commencer à s’habituer à la critique. Car la presse est là et elle sera là avec toute sa puissance…

Xibaaru

Part.
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