Le poste de santé d’Adéane, rattaché à la Direction régionale de Ziguinchor, couvre les villages d’Adéane et de Tambacoumba. Sur une population de 6146 habitants, l’équipe médicale y mène des activités de vaccination, de consultations curatives et de planification familiale, avec des résultats probants. «Au début, il y avait une forte réticence des populations vis-à-vis de la planification familiale, car elles n’avaient pas compris les bienfaits de cette méthode», explique Abdoulaye Dabo, infirmier-chef de poste.
Grâce à des formations, des causeries et l’implication des chefs de village, des imams et des jeunes, les mentalités ont évolué. «Aujourd’hui, le taux de planification familiale a dépassé les 75%, contre 39 à 40% auparavant», se félicite-t-il.
Aujourd’hui, il y a les impacts positifs qui se font sentir avec moins de malnutrition infantile, moins de maladies chez les femmes et une meilleure gestion de la santé familiale.
«Les pères de famille ont vu la différence en faisant moins de dépenses à l’hôpital, avec des enfants moins malades et des femmes en meilleure santé», se réjouit M. Dabo. Cependant, cette réussite se heurte à des contraintes logistiques majeures. «Le bâtiment principal est vieux et mal adapté. On n’a qu’une salle d’observation avec quatre lits, ce n’est pas digne d’un poste qui peut enregistrer jusqu’à 50 accouchements par mois», déplore-t-il.
Le problème d’évacuation est encore plus préoccupant.
Le poste ne dispose d’aucune ambulance fonctionnelle. «L’ambulance qu’on utilisait est tombée en panne depuis longtemps. Parfois, je suis obligé d’utiliser mon véhicule personnel ou de recourir aux transports clandestins pour évacuer les urgences à Ziguinchor, située à 35 km», confie l’infirmier.
Cette situation est particulièrement critique lors d’accouchements compliqués, d’Avc ou de cas de diabète aigu.
«Il nous faut absolument une ambulance pour sauver des vies», lance-t-il comme appel. Malgré cela, le poste d’Adéane enregistre un taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié estimé entre 86 et 87%.
Ce résultat est dû à l’engagement bénévole des relais communautaires, des Asc et des «Badiénou gox».
«Ce sont des gens qui n’ont rien à gagner, mais qui agissent par amour pour leur communauté. Il faudrait qu’ils soient appuyés, formés et motivés davantage», plaide l’infirmier-chef de poste.
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