Le 28 juin 2024 en Afrique du Sud, le danseur étoile Guillaume Diop, de l’Opéra de Paris, était sur la scène du Joburg Theater, avec la danseuse Monike Cristina, pour une représentation très remarquée de La Belle au bois dormant. Une occasion pour la star française de découvrir «un pays qui l’a toujours fasciné» et de ravir le public local et les amateurs de cet art.
Le danseur étoile Guillaume Diop, de l’Opéra de Paris, est en représentation en Afrique du Sud où il interprète La Belle au bois dormant. Sa venue au ballet de Johannesburg est le fruit d’une rencontre sur Instagram avec la danseuse Monike Cristina. Un coup de cœur professionnel qui s’est transformé en projet commun. Guillaume Diop rêvait de venir en Afrique du Sud pour découvrir le pays. C’est le public qui est désormais heureux d’avoir fait sa rencontre.
«L’Afrique du Sud est un pays qui m’a toujours fasciné»
Leur seule apparition sur scène suffit en effet à déclencher des applaudissements. Le public est ravi de voir la danseuse Monike Cristina et de découvrir le Français Guillaume Diop. «C’est en partie pour lui qu’on est là ce soir, s’extasie un spectateur. Il est sensationnel : ses sauts, ses jetées, sont magnifiques.» Une autre explique : «Quand j’ai vu son style, j’ai pensé à La Chronique des Bridgerton [une série télévisée adaptée d’une série de romans, Ndlr].
Oui je sais, c’est ridicule, mais c’est mon premier ballet ! (Rires).
J’ai vraiment aimé sa technique, nette et précise. Les deux danseurs ensemble étaient si beaux et harmonieux.» Le pari de Guillaume Diop, de s’évader un court instant de l’Opéra de Paris et de s’intégrer à une nouvelle compagnie, est payant. Ce succès, il le doit à sa rencontre avec son binôme, Monike Cristina. «Il y a beaucoup de coups de cœur sur cette danseuse puisque c’est important aussi de bien s’entendre avec une danseuse, glisse Guillaume Diop.
On s’écrivait souvent et je voyais que c’était une très bonne personne et une excellente danseuse.
Et l’Afrique du Sud est un pays qui m’a toujours fasciné. Donc, ça réunissait plein d’éléments qui étaient intéressants pour moi, pour ma carrière et pour mon évolution artistique également.» Monike Cristina, la belle au bois dormant, a formulé un vœu auprès du directeur du Ballet de Johannesburg : que Guillaume Diop revienne chaque année.
«Dès qu’il a atterri, il est allé à Soweto travailler avec les élèves»
Ce dernier, nommé Etoile de l’Opéra de Paris en 2023, à l’âge de 23 ans, fait sensation dans le milieu de l’Opéra. Un milieu qu’il bouscule, lui, le métis, fils d’un père sénégalais et d’une mère française. Il avait signé un manifeste en 2020 intitulé «De la question raciale à l’Opéra de Paris», pour éveiller les consciences sur la persistance de certaines discriminations. En venant à Johannesburg,
Guillaume Diop a aussi rencontré des jeunes danseurs de Soweto.
Un échange culturel là aussi gagnant-gagnant pour Elroy Fillis-Bell, directeur du Ballet de Johannesburg : «Dès qu’il a atterri, il n’est pas allé répéter, mais il est allé à Soweto travailler avec les élèves. Et il a été impressionné par leur niveau technique.
C’est important que les gens comprennent que les écoles du Ballet de Johannesburg ne sont pas des ateliers découverte, mais ce sont de véritables centres d’excellence qui prodiguent un enseignement de haute qualité autour du ballet et qui sont installés dans des townships comme Soweto et Alexandra ou dans un quartier comme Braamfontein.
Il s’agit vraiment de prodiguer une formation de haute qualité dans des endroits qui sont proches des élèves.»
Elroy Fillis-Bell poursuit : «Pour Guillaume, c’était important de travailler avec des élèves qui lui ressemblent, et j’ai saisi cette opportunité pour lui libérer du temps afin qu’il puisse échanger avec ces jeunes danseurs, pour qu’eux aussi puissent rencontrer un danseur qui leur ressemble, même si nous avons la chance d’avoir une grande diversité au Ballet de Joburg. Mais, pour eux, c’était agréable de voir un danseur français qui leur ressemble et qui vient au studio travailler avec eux.»
Rfi
