La stratégie Yewwi-Wallu a été payante, mais son maintien reste un grand défi. Aujourd’hui, l’intercoalition semble être au bord de l’implosion, même si les leaders essaient coûte que coûte de sauver la face, d’après nos informations.

L’inter-coalition Yewwi-Wallu ou PDF, comprenez par-là « Plan Déthié Fall », qui a signé une percée significative lors des précédentes Législatives du 31 juillet 2022 avec un total de 80 députés, tend tout droit vers l’implosion. Un responsable a déjà admis à Seneweb que « les problèmes commencent pour l’inter-coalition », sans entrer dans les détails. Mais, il nous revient qu’en dépit des pourparlers qui se poursuivent sur la posture à adopter dans la nouvelle Législature, des voix discordantes se sont élevées en interne revendiquant divers groupes parlementaires.

Des brouilles internes qui auraient d’ailleurs poussé le Pape du Sopi, Me Abdoulaye Wade, à calmer le jeu. « Nous ne devons pas nous laisser divertir par des personnes qui cherchent à nous désunir pour casser le formidable élan et la nouvelle dynamique née de la victoire de l’alliance Wallu-Yewwi Askan wi au soir des élections législatives du 31 juillet 2022 », a-t-il écrit, dans une lettre adressée, mercredi soir, à ses militants et sympathisants.

Même s’il est encore possible de sauver la face au niveau de l’hémicycle, le compagnonnage va subir un sacré coup en 2024. Ainsi, lors de cette élection présidentielle, l’intercoalition se retrouvera «inéluctablement» avec deux, voire trois candidats. C’est du moins ce que réclament certains responsables qui envisagent des «candidatures éclatées» en vue de rogner sur la coalition présidentielle pour pouvoir se retrouver, enfin, au second tour comme c’était le cas en 2012 lors du duel Macky Sall-Abdoulaye Wade.

Pour les raisons de cette division, des responsables de ladite entité, qui ne veulent pas être pessimistes, se montrent quand même plus réalistes.

D’abord, Karim Wade, qui espère une loi d’amnistie, fait focus sur 2024. D’ailleurs, réagissant au retour triomphal de Wallu Sénégal à l’issue du scrutin du 31 juillet, le secrétaire général national adjoint du Parti démocratique sénégalais (Pds) avait déclaré, à travers un communiqué, que « nous sommes déterminés à répondre sans délai aux attentes quotidiennes de notre peuple et à mettre toute notre énergie à réconcilier l’Assemblée nationale et les citoyens, en privilégiant, dans tous nos actes, l’intérêt général dans l’éthique et la transparence ». Non sans annoncer que « dès les prochains jours, nous nous mobiliserons pour le vote de lois nécessaire afin de rebâtir, sans esprit de revanche, un Sénégal réconcilié avec lui-même où la jeunesse, dont il faut saluer l’engagement au cours de la campagne électorale, aura de nouvelles et bonnes raisons de croire en son pays et de le servir avec rigueur et avec enthousiasme ».

Position mitigée de Barthélémy Dias

Idem pour l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, qui, une fois amnistié, déciderait d’abattre ses ultimes cartes politiques lors de ces élections présidentielles de 2024, comme le souhaitent en tout cas des militants et cadres de Taxawu Sénégal.

Quid du leader de Pastef, Ousmane Sonko ? Il sera sans doute candidat. Face à la presse, ce mercredi, Guy Marius Sagna, élu député sous la bannière de Yewwi askan wi, a déclaré que la dynamique électorale notée depuis les élections locales « est un processus qui a pour but de faire de Ousmane Sonko, le cinquième président du Sénégal en 2024. Telle est ma position ».

Réagissant, en outre, aux bruits de couloir sur une supposée mésentente, l’activiste et néo-politicien a également tenu à préciser que la charte de la coalition Yewwi Askan wi stipulait que les organisations membres devaient aller ensemble aux élections locales et législatives mais avaient le droit d’avoir un candidat pour la présidentielle ». Un rappel qui confirme la fragilité de l’alliance.

Pour dire donc qu’en 2024, des figures comme Barthélémy Dias feront face à un dilemme cornélien. Ce dernier s’est déjà montré évasif sur ce sujet. « Si c’est pour parler de 2024, j’imagine que c’est à cela que vous faites référence, je le répète, encore une fois, mon candidat reste Khalifa Ababacar Sall », déclarait Barthélémy Dias, dans un entretien avec la 2STv, à la fin de la dernière campagne électorale.

Alors qu’invité de l’émission Faram Faccé sur la Tfm, un mois plus tard, l’actuel maire de Dakar avait déjà plébiscité la candidature du leader de Pastef. « Si je me présente en 2024, je pourrais effriter les chances d’Ousmane Sonko d’être président et cela ne serait pas élégant de ma part puisqu’il a soutenu ma candidature à la mairie de Dakar », avait-il fait savoir, confirmant qu’«Ousmane Sonko sera candidat à la Présidentielle de 2024».

En attendant, ils se penchent sur le choix du candidat au poste de président de l’Assemblée nationale.

seneweb

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