Des chercheurs suggèrent que ce n’est pas l’accumulation des plaques amyloïdes qui est responsable de la maladie d’Alzheimer, mais que leur pathogénicité est la conséquence d’une production plus faible d’un oligomère amyloïde soluble dans le liquide cérébrospinal. 

La maladie d’Alzheimer, dont c’était la journée mondiale le 21 septembre dernier, n’est toujours pas curable. Les recherches se poursuivent et les échecs cliniques semblent se succéder, parsemés de quelques notes d’espoir. Nous avons souvent évoqué, sur Futura, les débats existants au sein de la communauté scientifique à propos de l’hypothèse dominante de la physiopathologie de cette maladie neurodégénérative. Les symptômes seraient dus à l’accumulation d’une protéine que nous produisons tous – la protéine Bêta amyloïde – mais qui, avec le temps, devient de moins en moins soluble. La plupart des hypothèses alternatives se concentrent sur ce qu’ils pensent être une cause plus primaire de la maladie comme l’hypothèse virale ou l’accumulation de lysosomes. Mais l’hypothèse proposée par cette nouvelle étude parue dans le Journal of Alzheimer Disease analyse le problème dans un sens peu usuel.

Un processus de perte

Le postulat de départ de ces chercheurs est de dire que les maladies neurodégénératives se traduisent par une perte (de neurones, de capacités cognitives) et ils pensent que cela se traduit également au niveau physiopathologique. En partant d’associations connues sur de larges cohortes suggérant que malgré la présence pathologique de plaques amyloïdes, la présence suffisante d’oligomère soluble, l’amyloïde bêta 42, protège apparemment les personnes de la maladie. Pour confirmer leurs résultats, ils ont voulu vérifier cela chez une population prédisposée génétiquement à accumuler des plaques amyloïdes dans le cerveau.

L’amyloïde bêta 42, un oligomère protecteur ?

Dans leur cohorte, plus de 40 % des individus étaient prédisposés génétiquement à avoir une augmentation de l’accumulation des plaques amyloïdes dans leur cerveau sur trois ans. Les chercheurs démontrent que, chez ces mêmes individus, le taux de protéine amyloïde bêta 42 est associé aux meilleurs résultats en matière de dégradation de la cognition évaluée par un test standardisé. En somme, la présence de cet oligomère dans le liquide cérébrospinal semble être associée à un plus faible risque (-81 à -33 %) de déclin cognitif sur trois ans malgré l’accumulation de plaques amyloïdes.

Quelles conséquences pour la recherche ?

Si ces résultats ne sont certainement pas suffisants pour remettre en cause le bien-fondé de la recherche sur les plaques amyloïdes, selon les auteurs de l’étude, cela vient ouvrir la voie pour considérer d’autres pistes de traitement, par exemple, afin d’agir sur le taux de cet oligomère pour l’accroître. Plusieurs essais cliniques de phase 1 et 2 sont en cours et étudient actuellement les effets du vaccin contre la tuberculose sur les marqueurs pathologiques d’Alzheimer, dont la protéine bêta amyloïde 42. La preuve ultime que la recherche clinique sur Alzheimer poursuit, est bien celle de trouver un traitement qui, agissant sur un ou plusieurs facteurs, ralentirait ou mettrait fin au processus accéléré du déclin cognitif, conduisant aux symptômes terribles que l’on connaît : perte de mémoire, de fonctions exécutives, de capacités motrices et le décès.

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