«Les habitants de Mbour IV sont très fatigués. Ils vivent dans la promiscuité, dans l’incertitude totale depuis plus d’une trentaine d’années. Des pères de famille et mères de famille sont décédés laissant derrière eux une kyrielle de problèmes à leur progéniture. Des familles souffrent, endurent, peinent jusqu’à présent à recevoir leurs actes d’attribution. C’est vraiment frustrant.

Cela a même affecté la cohésion sociale.» Ce cri du cœur émane du Collectif des occupants de Mbour IV, à Thiès, qui réitère son souhait au président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et au Premier ministre, Ousmane Sonko, de «respecter le principe de la continuité du service».

Plus de 9 mois d’attente.

Ce dimanche, les habitants de Mbour IV, à la faveur d’une grande Assemblée générale, suivie d’un point de presse, pour «mieux partager les nouvelles orientations de la gestion du foncier définies par l’Etat du Sénégal», se sont mis à genoux pour, juste, solliciter du Président Diomaye Faye et de son Pm Ousmane Sonko, un «traitement spécifique définitif» aux problèmes spécifiques qui taraudent leur esprit.

Le chargé de communication dudit collectif, Aliou Badji, rappelle que la spécificité du problème de Mbour IV mérite véritablement un traitement spécifique pour permettre à tous les occupants de réaliser le rêve d’avoir une maison. Le collectif, dans ses démarches pacifiques, participatives et inclusives, a toujours accompagné et aidé les autorités locales, administratives et les chefs de services techniques dans leurs missions de contrôle, de veille et d’alerte.

Ce rôle de facilitateur joué avec courage, loyauté et dignité a permis aux techniciens du foncier de faire un travail remarquable au niveau du site déjà occupé.

Les habitants de la zone attirent l’attention du président de la République et de son Premier ministre sur la situation en cours dans cette zone : «Les problèmes de spoliations foncières ont été notés, évoqués exclusivement dans la zone réservée à la Nouvelle Ville de Thiès. Tandis que dans le site déjà occupé à restructurer et régulariser (135 ha) et celui réservé aux lotissements d’extension de Mbour IV (176 ha), aucune dérive ou pratique nébuleuse n’a été relevée ou signalée ; rien du tout.»

Un acquis qu’ils demandent, solennellement, au président de la République de «consolider au profit exclusif des populations de Mbour IV», rappelant que «le décret de déclassement de Mbour IV et celui de la Nouvelle Ville de Thiès n’ont pas les mêmes contenus. C’est totalement différent».

Il rappelle que Mbour IV a connu trois pathétiques séries de démolitions sur le même site sans avis préalable du service des Eaux et forêts/

_en 2009 ; de la mairie de Thiès-Ouest,

_en 2014 ; la Dscos, en 2021.

Des «épisodes tristes, pathétiques, horribles», une «souffrance inédite».

Aussi, il souligne que c’est à l’issue de cette douloureuse épreuve des démolitions de 2021 que le collectif, en parfaite collaboration avec les victimes, a engagé un huissier de justice pour recenser minutieusement les personnes impactées, suivi d’un rapport succinct établi à cet effet.

Malgré les séries d’arrestations, d’intimidations et de répressions tous azimuts, le collectif des habitants de Mbour IV, droit dans ses bottes, rappelle avoir porté la voie des négociations avec courage et détermination jusqu’à la prise de décision de l’ancien président de la République, Macky Sall, de signer le décret n°2022-1441 du 25 juillet 2022 portant déclassement de 484 ha de la forêt classée de Thiès pour les besoins de la régularisation de la situation des occupants de Mbour IV et d’harmonisation de l’urbanisation des zones polarisées.

Cette superficie (484 ha) est répartie en trois sites et est bien délimitée par des coordonnées géographiques (UTM – WGS84 – 28N) :

_«le site déjà occupé à restructurer et régulariser (135 ha)» ;

_«le site réservé aux lotissements d’extension de Mbour IV (176 ha)» ;

_«les sites réservés à l’extension de la Zac de Thiès (173 ha) traités au niveau de l’Urbanisme».

Pour donner suite aux dispositions réglementaires de gestion de l’assiette foncière, la Commission régionale de conservation des sols, composée de la Gouvernance, de la Préfecture, des collectivités territoriales et de tous les chefs de service technique (Urbanisme, domaines), avait impliqué positivement les membres du Bureau exécutif du Collectif des occupants de Mbour IV dans le processus et la dynamique de restructuration et de régularisation du site déjà occupé et celui réservé aux lotissements d’extension de Mbour IV qui couvrent respectivement 135 hectares et 176 hectares.

C’est ainsi que des stratégies participatives et inclusives ont été mises sur pied pour faciliter l’activité dévolue aux techniciens du foncier :

_«l’exploitation du Plan général de lotissement de Mbour IV dans les 135 ha ciblés» ;

_«l’identification des détenteurs de lettres d’attribution et d’actes de vente dans la Zone du lotissement de 2006 pour un éventuel recasement dans les 176 ha dédiés» ;

_«le recensement, dans la transparence, de tous les propriétaires terriens (maisons habitées, maisons en construction, les peines et soins ou encore les espaces appelés terrains nus)»…

Maîtrisant bien la configuration de cette partie de terre déclassée, le collectif des occupants de Mbour IV avait fait un pré-recensement couvrant la zone du lotissement de 2006, celle des maisons démolies qui n’ont pas été prises en compte par l’Huissier de justice et la partie nouvellement lotie allant jusqu’au quartier Route de Dakar-Extension pour permettre aux services techniques de mieux asseoir les fondamentaux de leur plan de travail préalable.

Lequotidien

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