Lors d’une session d’interpellation citoyenne organisée hier par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), le candidat de la Coalition «Kamah 2024» a exposé en détail son programme pour réformer le système éducatif du Sénégal. Boubacar Camara promet une éducation gratuite jusqu’à l’âge de 25 ans et tout sera financé par un fonds «revolving» de 8000 milliards de francs Cfa.

Le candidat de la Coalition «Kamah 2024», Boubacar Camara, se définit comme un partisan de la rupture dans l’ordre et la stabilité dont le Sénégal a besoin.

Et hier, à l’occasion de la session d’interpellation citoyenne organisée par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep), Bou­bacar Camara a pointé du doigt les maux qui affligent l’éducation sénégalaise, notamment la baisse du taux de réussite aux examens et concours, les effectifs pléthoriques dans les salles de classe et le non-respect des accords gouvernementaux avec les syndicats, conduisant à des grèves syndicales et à un quantum horaire d’enseignement non atteint.

«Le système éducatif du Sénégal souffre encore de beaucoup de maux.

Nous sommes confrontés à une crise profonde. Le gouvernement a jusqu’ici failli à sa responsabilité en ne fournissant pas les ressources nécessaires pour résoudre ces problèmes fondamentaux. Ils n’ont jamais mis l’argent là où il faut», a déclaré Boubacar Camara.

Pour remédier à cette situation, le candidat à la Présidentielle propose dans son programme de construction économique et sociale du Sénégal «Tabax», une éducation gratuite jusqu’à 25 ans, financée par un fonds revolving de 8000 milliards de francs Cfa, ainsi qu’une éducation obligatoire jusqu’à 16 ans dans tous les réseaux scolaires, y compris les daaras.

Boubacar Camara insiste sur le fait que l’Etat doit prendre en charge l’éducation afin de promouvoir un capital humain épanoui, acteur du dévelop­pement.

«Nous pensons que l’éducation doit être prise en charge par l’Etat avec les financements innovants à partir de nos ressources naturelles. Nous devons repenser le financement de l’éducation. On va changer le statut de la Fonction publique.

On n’aura plus cette notion de fonctionnaire qui est totalement dépassée.

Et je vous dis que si je ne réussis que ça, je pourrai mourir tranquille», a affirmé avec conviction, Boubacar Camara, qui prévoit dans son programme de créer à court terme 3 facultés de médecine, notamment à Mbour, Saint-Louis et Kédougou.

Un autre point crucial qu’il a abordé, concerne la promotion des langues nationales dans les espaces scolaires et universitaires, ainsi que dans les médias et les rencontres officielles. «Les langues nationales, il a été démontré avec les systèmes-pilotes ici mis en place, qu’il est plus facile de comprendre certaines choses quand c’est dit dans nos langues nationales.

C’est du sérieux. Gérer un Etat, ce n’est pas du cinéma», fait-il savoir.

En ce qui concerne la scolarisation des filles, le candidat de la Coalition « Kamah 2024» préconise l’adoption d’une loi d’orientation pour garantir que toutes les filles entre 3 et 18 ans soient intégrées dans le système éducatif. «La scolarisation des filles est un enjeu économique et social majeur.

Nous devons tout mettre en œuvre pour garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles, en abolissant les barrières sociales et culturelles qui les empêchent d’aller à l’école», a insisté Boubacar Camara.

Avant de poursuivre : «C’est un enjeu du suivi de notre population.

On n’est pas suffisamment nombreux et il faut encore que les gens puissent avoir des enfants dans les meilleures conditions, qu’on ait suffisamment de monde pour exploiter ce que nous avons.» Enfin, Boubacar Camara a abordé la question de la privatisation de l’éducation, soulignant que l’enseignement public devrait être gratuit et que les droits d’inscription et les frais supplémentaires devraient être éliminés.

«Je ne conçois pas un droit d’inscription pour un pays sous-développé qui a les moyens de financer l’éducation.

Des droits d’inscription, les fournitures à payer, c’est impossible et ça va être supprimé», a-t-il prévenu, tout en précisant également qu’il n’y aura aucune menace sur l’école privée. «Les gens qui veulent aller à l’école privée, ils vont y aller s’ils ont les moyens, s’ils le préfèrent.

Tout le monde connaît l’histoire. L’école privée s’est développée au détriment de la décadence de l’école publique. Et il faut aussi organiser toute cette intervention des enseignants dans les écoles privées», a-t-il conclu.

lequotidien

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