L’ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) compte être dans les starting-blocks en 2024. Aminata Touré prépare déjà ses proches, amis et soutiens à la Présidentielle de 2024. Elle les engage à se lancer, dès maintenant, à la collecte des parrains. En attendant, les contre-performances électorales de la 2ème Pm de Macky Sall poussent à s’interroger sur ses poids politique et électoral.

La course à la Présidentielle de 2024 semble bien lancée. A peine la XIVème législature a-t-elle été installée, avec tout ce qui l’a accompagnée en termes de secousses, que l’ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) s’y prépare déjà. Il y a lieu même de se demander si Mme Aminata Touré ne pense pas à cette échéance en se maquillant.

Cette dernière est, de toute façon, déterminée à être dans la course lors de la prochaine échéance électorale majeure du pays. Sa décision, d’en découdre avec le Président Macky Sall, est un élément qui motive sa posture à saisir ce qu’elle considère comme sa chance d’accéder à la magistrature suprême. Tout cela transparaît dans une note adressée à ses partisans et dont Le Quotidien a obtenu copie hier. Et une phrase. Une petite phrase. Une seule phrase… Elle résume, à elle toute seule, cette posture de combat. Toute une hargne à vouloir en découdre avec le camp d’en face. En début de texte, l’ex-Première ministre déclare à l’attention de ses amis et soutiens, après les avoir remerciés «pour (leur) amitié et (leur) engagement sans faille à (ses) côtés» : «Nous allons devoir rapidement passer à la phase active en vue des échéances politiques de 2024.»

L’ex-Pm ne voit aucun autre horizon que 2024
La mobilisation des troupes est donc sonnée pour ce membre de la nouvelle Assemblée nationale. Le fait de se voir délester par le chef de la Coalition Benno bokk yaakaar (Bby), Macky Sall, de la candidature à la présidence de l’Assemblée nationale, au profit du maire de Richard-Toll, Amadou Mame Diop, a irrité Mimi Touré. Au point qu’elle ne voit aujourd’hui aucun autre horizon que la Présidentielle de 2024. Et c’est dans ce sens qu’elle se lance déjà à la course à la collecte de parrains. Une liste de parrains qu’elle voudrait bien sécuriser. D’autant qu’elle ne dit pas autre chose à l’attention de ses partisans : «Il faudra que chacun d’entre nous s’engage à mettre en place ses sections Mimi2024 sur le terrain avec la fiche qui sera partagée. Une fois remplie, elle sera sécurisée dans la base de données nationale.»

Suffisant alors pour faire dire à la potentielle candidate à la Présidentielle de 2024 ceci : «Ainsi, nous serons bien préparés pour la collecte de parrainages l’année prochaine.» Elle connaît bien cet exercice, pour avoir coordonné le Pôle parrainage du candidat sortant, Macky Sall, à la dernière Présidentielle de 2019, et la collecte des parrains des listes de la Coalition Benno bokk yaakaar aux Législatives du 31 juillet dernier.

Mimi Touré, quels poids politique et électoral ?

Mais, on ne peut manquer de s’interroger sur la capacité de mobilisation de l’ex-garde des Sceaux, ministre de la Justice du Président Macky Sall. Il suffit d’interroger le parcours électoral de celle qui est surnommée la «dame de fer», pour se demander quelles sont les forces qui sont derrière Mimi Touré. Va-t-elle jouer à fond la carte de la victimisation pour engranger le maximum de suffrages possibles ? Mobilisait-elle au sein et au-delà de l’Alliance pour la République (Apr) ? Y a-t-il des responsables du parti présidentiel qui se réclament d’elle ou qui revendiquent une proximité avec elle ? Est-elle suivie par des militantes et responsables de cette formation ou de Bby ? Va-t-elle embarquer dans sa nouvelle aventure, une importante colonne de jeunes de la majorité ?

Quelle liste de frustrés ou de déçus du «Macky», l’ex-Pm détiendrait-elle pour croire que son étoile brillera au soir du scrutin présidentiel de 2024 ? Un chapelet d’interrogations auxquelles il faudra trouver des réponses durant les prochains jours, semaines et mois nous séparant de cette importante échéance électorale pour le pays. Mais, pour le moment, sa première défaite, sous les listes de Benno, à Grand-Yoff, aux élections locales du 29 juin 2014, n’aide pas à voir une éclaircie dans la grisaille. Puisqu’à ce niveau de l’évolution de la carrière de cette ancienne responsable du Mouvement pour le socialisme et l’unité (Msu) de feu le Président Mamadou Dia et d’And jëf/Pads, dirigé alors par Landing Savané, on remarquera que l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, à partir de son fief politique, l’a écartée de son chemin pour sa réélection à la tête de la capitale.

Une défaite face à Khalifa Sall qui avait amené le locataire du Palais de l’avenue Roume à se débarrasser de sa deuxième cheffe du gouvernement, non sans accrocs.

Chemin faisant, Mimi Touré ne s’est pas, pour autant, découragée. Puisqu’elle ira s’installer dans sa ville d’origine, Kaolack, pour se faire apparemment une base politique. Elle finira par se rabibocher avec son leader politique, Macky Sall. Mais la mayonnaise n’a pas pris au Saloum, où elle n’accroche pas les électeurs. Car être tête de liste nationale de la coalition présidentielle lui fait perdre même le scrutin dans son bureau de vote, à Kaolack.

Malgré tout cela, celle qui veut s’opposer à une éventuelle troisième candidature du Président Macky Sall au scrutin présidentiel de 2024 ou au futur candidat du camp présidentiel, ne peut s’empêcher de décliner sa conviction. Aussi, ses amis, proches et soutiens voient-ils celle qui croit en son étoile leur faire remarquer : «Comme nous le savons, la politique, c’est le terrain et la communication qui est bien portée par vous tous en ce moment.» Tout en ne s’empêchant de prier pour sa victoire future. Le temps fera vraiment son œuvre !

Mimi parle demain
On pourrait y voir plus clair et en détails avec la députée Aminata Mimi Touré, demain. Puisque, d’après Seneweb, elle tiendra à 15h 30, un point de presse au restaurant le Gondolier, sis à Yoff-Virage. L’ex-Première ministre, qui est en froid avec le président de la République, va certainement s’exprimer sur son avenir politique et sa posture au sein de l’Hémi-cycle, indique le site d’information.

Le 12 juillet dernier, lors de l’installation de la nouvelle législature, Aminata Touré avait quitté à la surprise générale, le Parlement, refusant de participer à l’élection du président de l’institution.
lequotidien

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