C’est avec la dernière énergie que les habitants des localités de Cayar, Keur Abdou Ndoye, Ndiokhop Guedj, Diamaguène et Mbawane, regroupés au sein du Collectif «Taxawu Cayar», ont exprimé, dans une déclaration de presse, le dimanche 10 décembre 2023, leur «colère légitime» contre la «situation injuste et invivable que nous sommes en train de subir depuis l’implantation de l’usine de farine et d’huile de poisson dénommée Touba Protéine Marine (ex-Barna Sénégal)».
En effet, déplorent les contestataires, «ladite usine persiste dans la dégradation de notre environnement et de notre cadre de vie par l’émission d’odeurs insupportables et le déversement d’eaux usées au niveau du Lac Mbawane qui est d’importance capitale pour les populations des localités précitées, plus particulièrement les agriculteurs et les éleveurs de la zone.
Le Lac Mbawane est maintenant totalement pollué et cela a porté un grand préjudice aux populations riveraines».
Une «agression de l’environnement et du cadre de vie des populations» qui est, aux yeux du coordonnateur dudit collectif, Mamadou Lèye, «une infraction manifeste du Code de l’environnement». Selon lui, «l’usine agit en totale défiance vis-à-vis des populations de la commune de Cayar et des autorités communales, et continue de violer l’Arrêté municipale n° 0004 du 18/01/2023 interdisant tout déversement d’eaux usées dans la zone du Lac Mbawane».
Il s’offusque du fait que «le promoteur de l’usine continue ses pratiques d’intimidation et de lobbying, rendant le climat social tendu».
M. Lèye rappelle que le Collectif Taxawu Cayar a introduit une action judiciaire auprès du juge des référés pour demander que soient gelées les activités de l’usine à cause de ses déversements au niveau du Lac de Mbawane avec ses conséquences désastreuses sur l’environnement et le cadre de vie des populations de Cayar et des localités environnantes.
Ainsi, Mamadou Lèye et ses camarades interpellent les autorités compétentes pour que «soit produite l’ordonnance de jugement que les avocats du collectif attendent pour vider le contentieux qui nous oppose à l’usine Touba Proteine Marine».
Taxawu Cayar remarque que, «malgré les actions d’intimidation menées par l’usine avec l’accusation de nos fils de braquage, la population reste aujourd’hui plus que déterminée.
Cayar ne peut plus cohabiter avec ce promoteur irresponsable et non respectueux des droits des communautés locales et se dresse pour exiger le droit à un environnement sain comme nous le garantit la Constitution de notre pays». Les habitants exhortent les autorités compétentes à fermer l’usine ou bien «à la délocaliser immédiatement afin de préserver la santé, la paix sociale et la stabilité» car, avertissent-ils, «la situation peut dégénérer à tout moment».
lequotidien