Les bateaux européens sont considérés comme les principaux auteurs de la crise que connait la pêche au Sénégal à travers un pillage des ressources halieutiques. Causant ainsi une raréfaction du poisson dans les eaux du Sénégal. Une accusation que réfute l’Union européenne qui dit que les bateaux européens ont un impact «minime» sur la pêche au Sénégal.

Après la publication de la liste des bateaux de pêche présents dans les eaux sénégalaises, la polémique ne cesse d’enfler. Une réévaluation des accords de pêche liant le Sénégal et l’Union européenne est promise par le Président Bassirou Diomaye Faye pour, dit-il, rétablir une souveraineté.

Le ministère des Pêches a rompu lundi avec «l’opacité» caractérisant de longue date le secteur en publiant une liste de navires autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises.

Elle répertorie 132 navires industriels sénégalais, 19 européens et plus de 17 mille 400 pirogues artisanales.

Si les navires de pêche étrangers sont accusés de «précariser» la pêche artisanale, l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal s’en défend énergiquement. Il a assuré, lors d’un point de presse tenu mercredi, que les bateaux européens avaient un impact minime sur le secteur de la pêche dans ce pays.

C’est une manière de répondre aux accusations selon lesquelles la crise que connait le secteur au Sénégal est due à la présence étrangère dans les eaux nationales.

«L’accord en vigueur depuis 2019 entre l’Union européenne et le Sénégal, et qui prend fin cette année, représente moins d’1% de la pêche au Sénégal», a déclaré l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, lors d’une conférence de presse sur le partenariat Ue-Sénégal.

Récemment élu, le Président Faye avait promis de réévaluer les accords de pêche existants.

En Conseil des ministres mercredi, il a appelé à la révision du Code de la pêche maritime et son application rigoureuse, l’audit du pavillon sénégalais et la révision des accords et licences de pêche.

Un nouvel accord à négocier
Celui signé avec l’Ue expire en novembre prochain. S’il reconnaît que cet accord suscite «beaucoup de perceptions différentes au Sénégal», le diplomate ajoute que «l’Union européenne n’a rien à cacher». «L’accord de partenariat de pêche durable est public, transparent et disponible. Vous y trouverez tout», appuie-t-il.

Confrontés à la concurrence des bateaux-usines étrangers, chinois, européens ou russes, auxquels certains acteurs de la pêche imputent la raréfaction du poisson, les quelques 50 mille pêcheurs sénégalais travaillent essentiellement sur des pirogues traditionnelles.

«Les pêcheurs européens sont autorisés à pêcher un quota de 10 mille tonnes (par an) au titre des accords de pêche. Ils en pêchent 3 mille (alors que) la totalité des prises au Sénégal est de 400 mille tonnes par an», indique M. Pisani.

«L’accord est encadré par des scientifiques européens et sénégalais», insiste le diplomate. Ils évaluent la ressource.

«Et les Européens ne pêchent que les stocks excédentaires et seulement deux variétés que ne pêchent pas les Sénégalais, à savoir le thon et le merlu noir», selon le diplomate.

«En application de ces accords pêche, l’Union européenne paie une redevance à la fois pour les licences de pêche mais aussi pour pouvoir encourager la politique sectorielle, une activité de coopération qu’on a avec le gouvernement du Sénégal à hauteur de 900 mille euros par an (plus de 591 millions F Cfa).

Au total, l’Union européenne, chaque année, paie à l’Etat du Sénégal environ 1 million 700 mille euros (Plus d’1 milliard 118 millions F Cfa) en échange de cette pêche», fait-il savoir.

Il faut savoir que la pêche fait vivre directement ou indirectement environ 600 mille Sénégalais pour une population d’environ 18 millions.

lequotidien

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