Au moment où tous parlent de moraliser la vie publique, les différents mouvements ne se gênent pas pour utiliser les vieilles ficelles pour affaiblir leurs adversaires.

 A 3 jours des élections législatives, les manœuvres politiciennes ne cessent pas, au contraire. En dehors des invectives et des calomnies pour discréditer et affaiblir ses adversaires, les débauchages des responsables et des militants, même des personnes sur les listes, continuent de plus belle. Avant-hier, c’est des membres du Mouvement Pass pass, inscrits sur la coalition Bunt Bi, qui ont décidé de démissionner de manière collective de ladite coalition et de ses listes. Avec eux, sont également partis le Mouvement Acd/Sakhal Yaakaar, le Mouvement Sunu Senegaal Naat (Ssn), ainsi que le Parti républicain démocrate du Sénégal.

Ces mouvement ont annoncé un point de presse pour les jours à venir, afin d’expliciter leur décision. En attendant d’en savoir plus, on peut déjà se demander comment le Mouvement Bunt Bi pourrait se relever de ce coup dur. Et s’il lui arrivait d’avoir des élus, étant donné que ces transfuges de la dernière heure ne seront plus retirés des listes, quelle position pourraient défendre lesdits élus ?

En dehors de Bunt Bi, la Coalition Naataangué Askan Wi est également de connaitre des moments difficiles. En deux jours, elle vient de perdre deux de ses têtes de listes sur les législatives aux départementales. MM. Cheikh Diop, tête de liste départementale de la coalition pour Saint Louis, et Ndéné Guèye, tête de liste pour le département de Mbacké, ont quasiment dans les mêmes formules, annoncé avoir décidé de rejoindre la coalition Benno Bokk Yaakaar.

On pourrait de demander quel apport pourrait être le leur à quelques jours du scrutin. Une question qui va se poser également en ce qui concerne le ralliement de Bes Du Niak et de son leader Mansour Sy Diamil, à Benno, pour laquelle ils appellent à voter, tout en précisant que cela ne signifie pas adhésion. Un autre gros poisson à avoir rejoint la coalition au pouvoir est Mayoro Faye, ci-devant porte-parole du Pds. Il a préféré militer à Saint-Louis, aux côtés du maire Mansour Faye. Son ancien camarade de parti et ancien président de groupe parlementaire, Cheikh Mbacké Bara Doli, déçu, comme Djamil Sy, de ne pas se trouver à une position éligible sur la liste commune Wallu-Yewwi, a décidé de claquer la porte et d’appeler à voter contre ses anciens amis.

Les électeurs pourront se faire leur propre religion, d’autant que la coalition Yewwi Askan Wi ne se prive pas non plus de faire dans le débauchage des transhumants.

L’un des plus importants et des plus visibles est l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane, qui en plus de démissionner de son poste de Pca de Petrosen, a décidé de rejoindre Yaw, pour lequel il a appelé à voter. Ousmane Sonko à Ndar, a appelé tous les électeurs à suivre son exemple. Avant l’universitaire, des chefs de villages peuls de Linguère avaient profité du passage de la caravane de Sonko dans leur localité pour déclarer avoir changé d’allégeance en quittant Benno pour rejoindre Yaw.

La morale de l’affaire est que, au moment où tous les politiciens et leurs soutiens parlent de moralisation de l’action politique, les vieilles méthodes du temps de Senghor continuent d’être utilisées pour non pas séduire les citoyens, mais plus pour affaiblir l’adversaire. Pourtant, l’histoire politique du Sénégal a largement démontré que les transhumants n’ont jamais été d’un apport décisif sur l’issue d’une consultation électorale. A titre d’exemple, le ralliement de dernière minute de Djibo Ka à Abdou Diouf, entre les deux tours, n’avait pas empêché le Président sortant de perdre largement la présidentielle de 2000.

lequotidien

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