Des populations des communes de Cayar et de Diender (ouest) ont protesté, lors d’un rassemblement tenu mercredi, contre un projet d’exploration et d’exploitation de zircon à mettre en œuvre dans leur terroir.

“Nous nous opposons catégoriquement à [ce projet] parce que [nous sommes dans] une zone à vocation horticole”, a soutenu Mbaye Ndoye, le président du Collectif pour la défense des intérêts de la zone des Niayes.

Le projet d’exploration et d’exploitation de zircon – le zircon est une pierre précieuse souvent utilisée en bijouterie – est une initiative prise “au détriment des producteurs horticoles”, selon M. Ndoye.

La zone des Niayes, dont font partie les communes de Cayar et de Diender, génère une bonne partie de la production horticole nationale. Le projet minier pourrait détruire cette activité économique, a prévenu Mbaye Ndoye.

L’activité horticole génère “209.500 emplois directs et indirects” dans cette partie du pays, a-t-il argué, ajoutant que le projet d’exploitation de zircon présenté aux populations à la gouvernance de Thiès n’aura pas besoin de 100 employés.

“En termes de chiffre d’affaires, les récoltes de pomme de terre génèrent 10,5 milliards de francs CFA”, a argué Mbaye Ndoye, laissant entendre que, pour les populations, l’horticulture est plus avantageuse que la future mine de zircon.

Le Collectif pour la défense des intérêts de la zone des Niayes estime que les communes de Cayar et de Diender sont “déjà victimes” de l’exécution de plusieurs projets de l’État.

Selon ses membres, l’autoroute prévue entre Dakar et Saint-Louis occupe une bonne partie des terres des deux communes.

L’extension du pôle urbain du lac Rose et les installations industrielles en vue de l’exploitation du pétrole et du gaz grignotent aussi les terres de Cayar et de Diender, disent-ils.

“Résilier purement et simplement [le projet minier], s’il le faut”

Le projet d’exploitation de zircon va détruire l’habitat d’animaux sauvages de la zone des Niayes, selon Mor Ndoye Diop, un membre de la Fédération des agropasteurs de Diender, une organisation réunissant des habitants de quatre communes.

“Qu’allons-nous devenir si nous octroyons plus de 200 hectares à un projet d’exploitation de minerais lourds ?” s’est demandé Mbaye Ndoye.

Les communes de Cayar et de Diender soutiennent le mouvement de protestation, selon Ibrahima Guèye, le secrétaire municipal de Cayar.

La mairie de Cayar a déjà exprimé son opposition à l’affectation de terres au projet minier, a-t-il dit en s’exprimant au nom des deux communes concernées.

“Les maires sont sur le qui-vive et demandent à l’État de revoir le projet et de le résilier purement et simplement, s’il le faut”, a ajouté Ibrahima Guèye.

“Les deux maires ont réitéré leur engagement ferme [à se mettre] aux côtés des populations pour défendre leurs intérêts”, a assuré M. Guèye.

Selon lui, les conseils municipaux de Cayar et de Diender ont déjà fait part de leur désapprobation, concernant le projet minier, dans des lettres adressées aux pouvoirs publics, au ministère des Mines et de la Géologie notamment.

Lors d’une réunion administrative consacrée à cette initiative de l’État, à la gouvernance de Thiès, ils ont réitéré leur refus, selon le secrétaire municipal de Cayar.

L’APS a tenté de faire réagir les autorités administratives locales chargées du projet minier, sans y arriver.

aps

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