Le drame de l’émigration irrégulière et ses décomptes macabres se poursuit au Sénégal. En atteste le chavirement d’une pirogue à Saint-Louis, qui a fait 26 morts et 21 rescapés avant-hier, mercredi 28 février 2024. Face à la recrudescence des départs, le gouvernement avait validé, en juillet dernier, sa Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière. Mais, toujours est-il que cela n’a pas encore arrêté les départs.

Malgré le renforcement de la surveillance en mer, la route migratoire des Canaries connaît un net regain d’activités au départ des côtes sénégalaises. Le phénomène de l’émigration irrégulière a fini par décimer beaucoup de jeunes au Sénégal.

Avant-hier, mercredi 28 janvier 2024, une pirogue ayant quittant Joal vendredi dernier a chaviré à Saint-Louis.

Le bilan (provisoire) fait état de 26 morts, dont plusieurs corps repêchés et des rescapés évacués au Centre hospitalier régional de Saint-Louis, par les éléments des Sapeurs-pompiers et les agents du Service d’assistance médicale d’urgence (Samu).

Ce chavirement de pirogue vient s’ajouter à la longue liste des drames au large du Sénégal depuis des mois.

Déjà le lundi dernier, 26 février, la Marine nationale avait annoncé que son patrouilleur de haute mer, le «Walo», avait intercepté une pirogue transportant 154 candidats à l’émigration irrégulière dont 5 femmes et un mineur. Toujours en ce mois de février, notamment le 11 dernier, la vedette «Lac Retba» de la Marine nationale a effectué un sauvetage en mer de 85 candidats à l’émigration irrégulière à bord d’une pirogue en situation de détresse.

En début novembre dernier, une embarcation, transportant plus de 300 jeunes, partie de Bargny, a chaviré après avoir quitté la ville dans la nuit du samedi 4 à dimanche 5 novembre.

Après avoir traversé la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, l’embarcation a heurté un rocher, selon son capitaine. Le bilan faisait était de 275 jeunes portés disparus en mer, de 25 migrants sauvés. Un drame de plus dans la récente recrudescence de l’émigration irrégulière. Le 6 septembre dernier, le Patrouilleur de haute mer de la Marine nationale avait intercepté 118 migrants irréguliers, au large de Saint-Louis.

Sur la longue liste des drames en mer, on note également que plus de 60 migrants ont perdu la vie à bord d’une pirogue partie du village de pêcheurs de Fass Boye début juillet et retrouvée le 15 août dernier au large du Cap-Vert.

Sur cette saignée en mer, il y a la mort de 18 migrants en juillet dernier.

Une pirogue transportant des migrants avait échoué à Ouakam. Ainsi, plusieurs corps sans vie avaient été repêchés par les sauveteurs appuyés par des pêcheurs locaux. Selon le ministère de l’Intérieur, 18 corps sans vie ont été retrouvés, 3 rescapés et plusieurs candidats à la migration irrégulière sont portés disparus.

Face à l’ampleur de ces drames à répétition, le gouvernement a présenté, en juillet dernier, un plan de lutte sur 10 ans de l’émigration irrégulière.

Il s’agit de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière qui a pour objectif de «réduire drastiquement le phénomène de l’émigration irrégulière à l’horizon 2033». Il devra ainsi permettre un renforcement de l’accès à l’éducation et à la formation, un soutien à l’entrepreneuriat pour la création d’emplois, mais aussi par une meilleure gestion des frontières.

En effet, il faut noter que des femmes se lancent maintenant dans l’émigration irrégulière et elles partent avec leurs enfants qui comptent parmi les victimes du phénomène.

sudquotidien

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