Barthélémy Dias, l’ancien maire de Dakar, convoque la presse cet après-midi dans un hôtel de la capitale. Si l’affiche annonçant cet événement ne dévoile pas les sujets qui seront abordés, le timing de cette intervention ne passe pas inaperçu.
Cette sortie intervient peu après que la Cour d’appel a rejeté son recours contre sa révocation, une décision validée par le Préfet du département de Dakar, comme l’a précisé son avocat, Me Pouye.
Cette prise de parole s’inscrit dans une période marquée par des tensions politiques et judiciaires.
En parallèle de son propre combat juridique, l’affaire des gardes du corps impliqués dans les événements de « Samm Sa Kaddu » continue de faire parler. Le Tribunal de Grande Instance de Saint-Louis a rendu son verdict ce lundi 6 janvier : parmi les 80 accusés, 55 ont été acquittés.
Cependant, 25 prévenus ont été condamnés, avec des peines allant de trois mois à trois ans de prison ferme.
Par ailleurs, huit accusés ont écopé de six mois avec sursis, tandis que d’autres ont reçu des peines de prison allant jusqu’à deux ans, dont une partie ferme.
La tragédie de Bassirou Diop, décédé en détention, a conduit le tribunal à prononcer l’extinction de l’action publique en ce qui le concerne.
Ces poursuites faisaient suite à des violences survenues lors de la campagne des législatives anticipées du 17 novembre 2024, où des accusations de « coups et blessures volontaires », « vol avec violence » et « détention illégale d’armes » avaient été portées.
Barthélémy Dias et la perte de son mandat
Barthélémy Dias vit une situation personnelle délicate depuis sa destitution en décembre 2024. Le président de l’Assemblée nationale, El Hadj Malick Ndiaye, a officialisé sa radiation après sa condamnation dans l’affaire Ndiaga Diouf, liée à des événements survenus en 2011.
Cette condamnation, devenue définitive, a également entraîné sa démission du conseil municipal, actée par le préfet de Dakar. Selon les articles L.29, L.30 et L.277 du Code électoral sénégalais, cette décision découle directement des dispositions concernant les personnes privées de leurs droits civiques.
Face à ce qu’il qualifie de « règlement de comptes » politique, Barthélémy Dias ne baisse pas les bras.
Il a annoncé son intention de porter l’affaire devant la Cour suprême, espérant faire annuler les décisions relatives à sa radiation de l’Assemblée et à sa destitution de la mairie. Ses avocats travaillent actuellement sur les recours, qui devraient être déposés dans les jours à venir.
Cette conférence de presse pourrait donc être l’occasion pour Barthélémy Dias de préciser sa stratégie et de réaffirmer sa position face aux multiples épreuves qu’il traverse.
senego