Le ministère de la Culture et du patrimoine historique vient de mettre en place un incubateur destiné à devenir un «haut lieu de sélection» et de formation des porteurs de projets culturels.
L’incubateur, dénommé «Dal’ug xeltu ak kom» (Maison de formation et d’économie), a été porté sur les fonts baptismaux au cours d’une cérémonie officielle présidée par le ministre de la Culture et du patrimoine historique, Aliou Sow.
Il est placé sous la responsabilité de la Direction des arts et a été baptisé du nom du producteur sénégalais Mamadou Konté (1948-2007), fondateur du festival «Africa fête».
L’incubateur, se trouvant à la Maison de la culture Douta-Seck, à Dakar, «démarre avec un budget d’1, 3 milliard de francs Cfa», selon Aliou Sow.
Il «va servir de haut lieu de sélection, de pré-incubation, d’incubation, de formation et de renforcement de capacités, d’orientation, mais également de coaching de porteurs de projets culturels», a expliqué M. Sow lors de la cérémonie de lancement de la nouvelle structure.
La cérémonie s’est déroulée en présence du Directeur général du Bureau opérationnel du suivi du Plan Sénégal émergent (Bos/Pse), El Ousseyni Kane. De nombreux professionnels de la culture, toutes disciplines confondues, étaient également présents.
«Il s’agit, à travers cet encadrement, de faire éclore le talent de ces porteurs de projets, de booster la croissance, de créer des richesses et des emplois», a précisé le ministre de la Culture et du patrimoine historique.
Selon lui, ce projet se veut «l’une des réponses» des pouvoirs publics «aux défis économiques dans le monde de la culture et l’une des belles expressions de la culture, secteur contributeur au Produit intérieur brut à hauteur de 40 milliards, voire 50 milliards de francs Cfa, et au développement socio-économique».
M. Sow dit être «persuadé que l’impréparation des jeunes entrepreneurs dans la gestion de leurs projets est parfois un facteur d’échec».
C’est pour agir en amont contre ce constat que l’incubateur a été créé, selon lui.
Le ministre de la Culture et du patrimoine historique a dit aux acteurs culturels qu’ils seront éligibles à tous les fonds mis en place par l’Etat du Sénégal, une fois l’étape de la formation et de la structuration dépassée.
Aliou Sow espère que les autres départements ministériels, les partenaires du Sénégal et les mécènes de la culture viendront accompagner cette «belle dynamique» à la fois culturelle, économique et sociale.
Le Directeur général du Bos/Pse a salué la mise en place de cet incubateur d’entreprises culturelles.
El Ousseyni Kane signale que «depuis longtemps, une dimension essentielle de la culture a été occultée, à savoir l’économie de la culture».
Il précise que c’est le premier de neuf incubateurs prévus dans le cadre du Pap2, le Programme d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent, lequel cible 32 projets phares prenant en compte de nombreux domaines dont celui des industries culturelles et créatives.
«Je voudrais faire une suggestion […]
faut arriver à un effet de levier en créant des liens avec l’écosystème qui se développe autour de ce secteur, avec Sénégal Connect, avec l’Institut supérieur d’enseignement professionnel technique, avec Dakar Arena et les structures de financement de l’Etat», a recommandé M. Kane.
Il ne s’agit pas seulement de former des personnes, mais surtout de travailler à leur insertion, a-t-il précisé.
El Ousseyni Kane s’engage à formuler, auprès du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, des requêtes de financement en faveur de la culture.
Les professionnels présents ont salué la mise en place de cet incubateur. La chorégraphe Marianne Niox estime que «c’est une bonne idée pour ceux-là qui sont des autodidactes du secteur, qui ont beaucoup d’idées et ne savent pas comment les gérer pour faire aboutir leur projet». «C’est très inintéressant», dit-elle.
Aps