Chaque année, l’épidémie de grippe entraîne des symptômes gênants chez des millions de personnes en France, mais également des complications importantes chez plusieurs milliers d’entre eux. Doctissimo vous présente les signes de cette maladie virale, ainsi que sa durée moyenne.

La grippe est une infection respiratoire aiguë abondamment décrite dans les plus vieux ouvrages médicaux. C’est à ce titre l’une des maladies virales les plus anciennes. Pourtant, on a parfois tendance à utiliser le terme grippe pour un ensemble de pathologies qui ne relèvent pas du virus de la grippe, mais d’un simple état grippal.

Quels sont les signes et quand apparaissent-ils ?
Plusieurs caractéristiques permettent de distinguer le syndrome grippal de la vraie grippe.

Symptômes de l’état grippal (ou syndrome grippal)
Les symptômes du syndrome grippal sont souvent passagers et d’intensité modérée. Les responsables de ces « fausses grippes » sont des virus respiratoires syncytial (VRS), les virus para-influenza, les adénovirus, les rhinovirus, les entérovirus, les coronavirus…

Symptômes de la grippe
A contrario, la vraie grippe, saisonnière et virale, se caractérise par des symptômes d’une forte intensité survenant brutalement :

_Une fièvre intense (autour de 39°C);

_Une fatigue intense (asthénie);

_Des maux de tête (céphalées);

_Des courbatures (douleurs musculaires et articulaires diffuses);

_Des frissons ;

_Parfois une toux et une congestion nasale…

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Loin d’être aussi anodins que ses homologues, le virus de la grippe reste en France une des premières causes de mortalité infectieuse. Il est responsable chaque année de plusieurs milliers de décès.

Les virus de la grippe (Influenza)
Les virus de la grippe appartiennent à la famille des Orthomyxoviridae et au genre Influenzavirus, dont il existe trois types A, B et C. Les virus de type A et B sont responsables des épidémies grippales annuelles, mais seuls les virus de type A sont à l’origine des pandémies grippales. Le virus de type C semble lié à des cas sporadiques.

Les virus de type A sont les plus fréquents et les plus virulents ; on en distingue plusieurs sous-types sur la base de leurs antigènes de surface, l’hémagglutinine (H1 à H16) et la neuraminidase (N1 à N9). Cela donne donc 144 combinaisons possibles, mais pour la grippe saisonnière, les virus impliqués se résume à H1, H2, H3 et N1 ou N2 responsables de la grippe annuelle.

Grippe ou Covid : comment faire la différence ?
La période hivernale est propice à l’épidémie de grippe, mais aussi à celle de Covid-19. Comment distinguer les deux infections aux symptômes similaires ? Interviewé par Doctissimo, le professeur Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale à l’Institut Pasteur et responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes, explique en effet qu’il est « très difficile de faire la différence.

[Dans les deux cas], cela peut commencer par une fièvre, une sensation de courbature, une fatigue généralisée, très rapidement une toux et quelques jours plus tard éventuellement un essoufflement. »

Néanmoins, le diagnostic peut être orienté par certains signes.

Par exemple, pour la grippe, la fièvre, les maux de tête, les maux de gorge, les douleurs musculaires, la fatigue, les éternuements et le nez bouché sont plutôt communs. Or, pour le coronavirus, l’apparition de la fièvre est très commune mais les autres signes peuvent varier d’un patient à l’autre. Parmi eux, des réactions cutanées, une perte de l’odorat et du goût caractéristiques, un mal de tête, des troubles digestifs…

Le Covid-19 peut également présenter des signes plus sévères, comme une détresse respiratoire aiguë, ou une insuffisance rénale aiguë.

Mais le seul moyen de réellement savoir si l’on est contaminé par le coronavirus ou le virus de la grippe est de réaliser un test de dépistage nasopharyngé du Covid-19 (PCR ou antigénique). Si le test est positif, il conviendra de respecter une période d’isolement de dix jours et de surveiller l’évolution des symptômes. Si le test est négatif, il faudra continuer à respecter les gestes barrière.

Temps d’incubation de la grippe
La période d’incubation de la grippe (délai entre la contamination par le virus et les premiers symptômes) varie entre 24 et 48 heures.

Combien de temps dure la grippe et combien de temps reste-t-on contagieux ?
Le malade est contagieux pendant une période moyenne de six jours, y compris avant que les symptômes apparaissent.

La transmission de la grippe se fait par des sécrétions : la toux, les postillons, les éternuements mais aussi par contact avec une personne infectée ou des objets touchés et contaminés (poignée de porte…). Chez des sujets non fragilisés, le rétablissement est complet après une à deux semaines.

Pendant combien de jours durent l’état grippal et la fièvre ?
En moyenne, la fièvre dure trois à cinq jours. Les douleurs peuvent persister pendant trois à cinq jours. Quant à la fatigue, il faut compter une à deux semaines pour qu’elle s’estompe.

Le virus de la grippe a une durée de vie variable, elle de :

_5 minutes sur la peau ;

_quelques heures dans les sécrétions séchées ;

_8 à 12 heures sur les mouchoirs, vêtements, papiers etc ;

_plusieurs jours sur des surfaces inertes (boutons, poignée de porte, plan de travail..).

Grippe : les personnes à risque de complications
Pour certaines personnes, le virus de la grippe « est plus dangereux car il peut entraîner des complications graves », alerte le ministère de la Santé. Il leur est recommandé de se faire vacciner chaque année.

Il s’agit :

_des personnes âgées de plus de 65 ans ;

_des femmes enceintes ;

_des personnes atteintes de certaines affections chroniques ;

_des personnes obèses ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 40 ;

_des nourrissons de moins de 6 mois particulièrement fragiles (prématurés notamment).

Selon l’Inserm, parmi les complications graves les plus fréquentes, on retrouve :

_la pneumonie, due à une surinfection bactérienne ;

_l’exacerbation de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de mucoviscidose ;

_la décompensation de l’asthme.

_Vaccination contre la grippe

La vaccination contre la grippe est recommandée chez :

_Les femmes enceintes, quel que soit le trimestre de la grossesse ;

_Les personnes âgées de 65 ans et plus ;

_Les personnes, y compris les enfants à partir de l’âge de 6 mois, atteintes des pathologies suivantes :

_Affections broncho-pulmonaires chroniques répondant aux critères de l’ALD 14 (asthme et BPCO) ;

_Insuffisances respiratoires chroniques obstructives ou restrictives quelle que soit la cause, y compris les maladies neuromusculaires à risque de décompensation respiratoire, les malformations des voies aériennes supérieures ou inférieures, les malformations pulmonaires ou les malformations de la cage thoracique ;

_Maladies respiratoires chroniques ne remplissant pas les critères de l’ALD mais susceptibles d’être aggravées ou décompensées par une affection grippale, dont asthme, bronchite chronique, bronchiectasies, hyper-réactivité bronchique ;

_Dysplasies broncho-pulmonaires ;

_Mucoviscidose ;

_Cardiopathies congénitales cyanogènes ou avec une HTAP et/ou une insuffisance cardiaque,

_Insuffisances cardiaques graves ;

_Valvulopathies graves ;

_Troubles du rythme cardiaque justifiant un traitement au long cours ;

_Maladies des coronaires ;

_antécédents d’accident vasculaire cérébral ;

_Formes graves des affections neurologiques et musculaires (dont myopathie, poliomyélite, myasthénie, maladie de Charcot),

_Paraplégies et tétraplégies avec atteinte diaphragmatique,

_Néphropathies chroniques graves,

_Syndromes néphrotiques,

_Drépanocytoses, homozygotes et doubles hétérozygotes S/C, thalasso-drépanocytose,

Diabètes de type 1 et de type 2,
Déficits immunitaires primitifs ou acquis (pathologies oncologiques et hématologiques, transplantations d’organe et de cellules souches hématopoïétiques, déficits immunitaires héréditaires, maladies inflammatoires et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur), excepté les personnes qui reçoivent un traitement régulier par immunoglobulines ; personnes infectées par le VIH quel que soit leur âge et leur statut immunovirologique,

Maladie hépatique chronique avec ou sans cirrhose;
Les personnes obèses avec un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40 kg/m2, sans pathologie associée ou atteintes d’une pathologie autre que celles citées ci-dessus ;

Les personnes séjournant dans un établissement de soins de suite ainsi que dans un établissement médicosocial d’hébergement quel que soit leur âge ;

L’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave ainsi définis : prématurés, notamment ceux porteurs de séquelles à type de broncho-dysplasie, et enfants atteints de cardiopathie congénitale, de déficit immunitaire congénital, de pathologie pulmonaire, neurologique ou neuromusculaire ou d’une affection longue durée.

Il convient de renouveler la vaccination chaque année, car de nouvelles souches de virus de la grippe apparaissent et changent constamment.

Le vaccin contre la grippe est donc différent chaque année. Les épidémies de grippe peuvent survenir d’octobre à mars. La meilleure période pour se faire vacciner va du mois d’octobre à mi-décembre, un délai de 15 jours est nécessaire à votre organisme pour la production d’anticorps responsable de votre protection.

Les traitements
Chez les personnes qui ne présentent pas de fragilité particulière, l’organisme est capable de combattre efficacement l’infection à condition d’un peu de repos, d’une bonne réhydratation et de médicaments antipyrétiques.

Les conseils sont donc simples :

_Rester au lit ;

_Boire beaucoup ;

_Dégager le nez ;

_Soigner la fièvre.

Pour les enfants, quelques particularités s’imposent. Le choix de l’antipyrétique dépend de son âge, votre médecin jugera de l’utilité d’utiliser tel ou tel médicament.

Il est également possible de recourir à des traitements antiviraux, capable de réduire la durée et l’intensité des symptômes. Il en existe aujourd’hui deux classes :

Les inhibiteurs de la protéine virale M2 (amantadine et rimantadine) sont actives contre les virus influenza A, mais présentent quelques inconvénients : elles ont une mauvaise tolérance rénale, hépatique et neurologique. De plus, des résistances apparaissent rapidement ;

Les inhibiteurs de la neuraminidase (zanamivir – Relenza ® – et oseltamivir – Tamiflu ®) seraient efficaces en réduisant l’intensité et la durée des symptômes s’ils sont administrés dans les 48 heures après l’apparition des premiers symptômes.

Ces médicaments posséderaient également une action préventive vis-à-vis de l’infection de la grippe. Mais une étude* publiée en 2012 reprenant l’ensemble des travaux concernant l’oseltamivir (Tamiflu ®) arrive à des conclusions plus décevantes concernant ses effets.

En incluant les études publiées et non publiées en double aveugle comparant ce médicament à un placebo, les bénéfices se limiteraient à une réduction de la durée des symptômes de 20 heures si le médicament est pris dans les 24 heures suivant les premiers symptômes. Aucune réduction statistiquement significative des complications graves (pneumonie ou hospitalisation) n’a été notée par les auteurs. De quoi revoir son utilité en cas de pandémie grippale ?

Rappelons que l’utilité des antibiotiques se limite à la prévention des complications de la grippe (des infections bactériennes). Ils sont totalement impuissants face au virus.

La prévention de la grippe
Des gestes simples permettent de limiter la contamination :

_Un lavage des mains régulier à l’eau et au savon ou à défaut avec une solution hydrolalcoolique ;

_Se couvrir la bouche dès que l’on tousse ou éternue, et apprendre aux enfants à faire pareil ;

_Porter un masque ;

_Limiter les contacts et éviter les lieux trop fréquentés lorsque l’on est contaminé ;

_Aérer son logement tous les jours.

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Part.
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