Les médicaments antiacides, anti reflux comptent parmi les plus utilisés par les Français. Longtemps considérés comme dénué d’effets secondaires, ils sont aujourd’hui reliés à un risque plus élevé de maux de tête et de migraine.

Les personnes qui prennent des médicaments réduisant l’acidité peuvent avoir un risque plus élevé de migraine et d’autres maux de tête selon une récente étude.

Le reflux acide se produit lorsque l’acide gastrique remonte dans l’œsophage, généralement après un repas ou en position couchée. Les personnes souffrant de reflux acide peuvent souffrir de brûlures d’estomac et d’ulcères. Les personnes souffrant de reflux acide fréquent peuvent développer un reflux gastro-œsophagien, ou RGO, qui constitue un facteur de risque du cancer de l’œsophage.

Les médicaments réducteurs d’acide comprennent des inhibiteurs de la pompe à protons tels que l’oméprazole et l’ésoméprazole, des antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine ou des bloqueurs H2, tels que la cimétidine et la famotidine, et des suppléments antiacides.

Alors qu’ils ont très longtemps figuré parmi les produits avec très peu d’effets secondaires, une nouvelle étude les relie à des maux de tête et des migraines.

Un risque augmenté de 70% de souffrir de migraine
Pour l’étude, les chercheurs ont examiné les données de 11 818 personnes qui ont fourni des informations sur leur utilisation de médicaments antiacide et si elles avaient eu des migraines ou des maux de tête sévères au cours des trois derniers mois. Seuls les médicaments sur ordonnance ont été . Certains médicaments sont devenus disponibles en vente libre sans ordonnance au cours de la période d’étude, mais l’utilisation de ces médicaments en vente libre n’a pas été incluse dans cette étude.

Au total, 25 % des participants prenant des inhibiteurs de la pompe à protons souffraient de migraines ou de maux de tête sévères, contre 19 % de ceux qui ne prenaient pas de médicaments. Au total, 25 % de ceux qui prenaient des anti-H2 souffraient de maux de tête sévères, contre 20 % de ceux qui ne prenaient pas ces médicaments.

Et 22 % de ceux qui prenaient des suppléments d’antiacides souffraient de maux de tête sévères, contre 20 % de ceux qui ne prenaient pas d’antiacides.

Lorsque les chercheurs ont ajusté d’autres facteurs pouvant affecter le risque de migraine, tels que l’âge, le sexe et la consommation de caféine et d’alcool, ils ont constaté que les personnes prenant des inhibiteurs de la pompe à protons étaient 70 % plus susceptibles de souffrir de migraine que les personnes ne prenant pas d’inhibiteurs de la pompe à protons. Ceux qui prenaient des anti-H2 étaient 40 % plus susceptibles et ceux qui prenaient des suppléments antiacides étaient 30 % plus susceptibles.

Une invitation à en parler avec son médecin ?
« Il est important de noter que de nombreuses personnes ont besoin de médicaments réduisant l’acidité pour gérer le reflux acide ou d’autres problèmes, et les personnes souffrant de migraine ou de maux de tête sévères qui prennent ces médicaments ou suppléments devraient discuter avec leur médecin pour savoir si elles doivent continuer », a déclaré le Pr Margaret Slavin de l’Université du Maryland à College Park.

« Compte tenu de l’utilisation généralisée de médicaments antiacides et de leurs implications potentielles sur la migraine, ces résultats justifient une enquête plus approfondie (…) Ces médicaments sont souvent considérés comme surprescrits, et de nouvelles recherches ont montré d’autres risques liés à l’utilisation à long terme d’inhibiteurs de la pompe à protons, comme un risque accru de démence » conclut la scientifique.

Des résultats qui demandent confirmation
Ces résultats devront cependant être confirmés, car d’autres études ont montré que les personnes souffrant de troubles gastro-intestinaux pourraient être plus susceptibles de souffrir de migraine, indépendamment de leur traitement.

Enfin, rappelons que l’étude a identifié un lien de corrélation (les deux phénomènes surviennent en même temps : la prise de médicaments antiacides et les migraines) et non un lien de causalité (rien ne prouve que la prise de médicaments cause la survenue de ces migraines).

doctossimo

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