Des acteurs culturels de la banlieue sont très remontés par rapport à la gestion du Fonds de développement des cultures urbaines (Fdcu), géré par la Direction des arts. Après plusieurs rencontres, la semaine dernière, ils ont décidé de mettre sur pied, une nouvelle structure dénommée Comité national de défense du fonds de développement des cultures urbaines. «Désormais, cette structure va veiller sur toutes les activités qui vont se dérouler. Une manière d’avoir un œil sur cette gestion discriminatoire que nous déplorons», a laissé entendre Ibrahima Ndiaye dit Néant, technicien du son. En présence des acteurs culturels de la banlieue, il a tenu en haleine l’assistance sur les véritables problèmes auxquels sont confrontés les acteurs culturels.

«Au début du hip-hop ici au Sénégal, il y a des gens qui l’ont poussé jusqu’à à ce qu’il puisse connaître une ampleur. Mais force est de reconnaître qu’aujourd’hui, ce sont ces gens qui sont sacrifiés. Combien de personnes parmi nous, qui font partie de la première génération du hip-hop, ont été sacrifiées ?», s’interroge le technicien du son, avant de révéler que «beaucoup de (nos) projets pour des financements ont été rejetés. Et cela, depuis plus de 5 ans». «C’est inadmissible !», estime M. Ndiaye, qui révèle que nombre de gens ont bénéficié de ce fonds alors qu’ils ne sont même pas des acteurs de la culture. «C’est un groupe de personnes qui font porter des projets à des jeunes. Et dès que les financements sont sortis, elles ont leur quota. Une véritable mafia. Nous demandons au ministère de la Culture de mener une enquête approfondie à ce sujet. Des documents sont falsifiés avec la complicité d’une tierce personne pour les introduire au niveau du fonds.»

«La majeure partie des gens qui bénéficient de ce fonds ne sont pas des artistes. Et demain, c’est nous qu’on va pointer du doigt pour nous dire qu’on a financé des milliards dans le secteur culturel alors que tel n’est pas le cas. C’est un groupe qui est là et qui capte les sous en faveur de leurs amis et proches, parce que tout simplement, ils ont un nom, ils sont populaires et que ces gens qui leur octroient cet argent ont un complexe envers eux. C’est un business qui est instauré depuis des années. Il est temps de revoir la situation et de faire la répartition des choses.»

Dans un autre registre, ces professionnels de la culture ont décrié le manque d’infrastructures. «Vous l’avez constaté, beaucoup de centres culturels sont pour les étrangers. Et c’est un danger pour la culture sénégalaise. L’Etat doit promouvoir des centres comme les centres culturels français et allemand qui sont là. Et cela va permettre de former des animateurs, des jeunes, et de faire des productions locales», dit-il. Pour Lamine Sène alias Dj Tal Rek, animateur de radio et producteur de musique, «la Direction des arts a raté sa mission. Si tout était géré dans les règles de l’art, on n’en arriverait pas à ce stade.

Nous avons des informations fiables et des preuves que des gens qui bénéficient de ce fonds, ne font pas bouger les choses. Aujourd’hui, le fonds dispose de 600 millions de francs Cfa. Et bientôt, il va passer à 2 milliards F Cfa. Donc cette manne financière doit être mise entre de bonnes mains pour éviter les discriminations et les financements partisans».
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