Les cimentiers disent ne pas avoir augmenté leurs prix, malgré l’actuelle flambée notée sur le marché. Ce sont donc les spéculateurs qui se sucrent. Pour faire changer les choses, Dangote Cement a mis son personnel en chômage technique et arrêté la production, en attendant une réaction de l’Etat.

Profitant d’une cérémonie de signature de convention de Rse avec des villages environnants, la direction de Dangote Cement à Pout, a échangé sur la situation sociale de l’entreprise.

S’agissant notamment des difficultés que traverse la société Dangote, M. Ousmane Mbaye, le Directeur général, précise : «C’est l’industrie de cimenterie qui, de façon générale, traverse des difficultés».

Selon lui, «le prix du ciment a été bloqué depuis 2019 au niveau usine. Donc, toutes les augmentations constatées sur le marché depuis une certaine période, sont le fruit de spéculations pratiquées par les différents intermédiaires. Ce ne sont donc pas les industries qui ont augmenté le prix du ciment. Il faut que ce soit clair pour tout le monde».

Parce que, explique M. Mbaye, «un arrêté ministériel, qui date de 2019, avait bloqué le prix du ciment ; depuis lors, les cimentiers n’ont pas pu augmenter les prix, malgré toutes les difficultés qu’ils ont traversées (Covid-19, augmentation du coût du charbon qui a été multiplié par 6)». Le directeur de ladite entreprise a souhaité que «l’Etat aide les cimentiers à surmonter cette période difficile».

Malgré l’arrêt, les salaires sont payés

Le Directeur général de l’entreprise a tenu à préciser qu’«il n’y a pas de menace, des discussions ont été entamées avec nos autorités depuis plusieurs années, ça ne date pas d’aujourd’hui. Nous échangeons avec le ministère du Commerce depuis plusieurs années et ils ont tous les éléments d’appréciation pour voir si le prix du ciment peut être ajusté, parce que ce qui se passe, c’est qu’actuellement le prix est déjà augmenté sur le marché et c’est là, de la spéculation».

Ousmane Mbaye pense que «tout le monde a effectivement intérêt à ce que l’homologation se fasse très rapidement pour que les prix soient stabilisés, que ça soit au prix usine ou détaillant. Tout le monde va y gagner».

Le patron de Dangote Cement Senegal a aussi rappelé que «malgré l’arrêt, les travailleurs, qui ont tous repris le boulot depuis le 1er septembre, continuent à percevoir leurs salaires comme cela se doit. Nous supportons toutes les charges fixes, qu’on produise ou pas».

A la question de savoir «jusqu’où peut aller cet arrêt de production», M. Mbaye a fait savoir que «cela dépendra de l’Etat, avec qui nous avons engagé des discussions depuis plusieurs mois dont notamment, entre autres, la ministre du Commerce, qui a en charge la régulation des prix, qui a tous les éléments d’appréciation pour pouvoir prendre des décisions».

Il a ajouté attendre une réaction très rapide «parce que nous, notre corps de métier, c’est produire et vendre du ciment».

Le Quotidien

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