De Darou Salam à Darou Khoudoss, en passant par Darou Minnan, Darou Rahmane…chaque localité de Touba, par son histoire, renferme tout un symbole.

Selon Serigne Afia Niang, conférencier, les Darou, pour la plupart, étaient des maisons de Serigne Touba. Mais c’est avec l’arrivée en masse des populations, qu’on a fini par en faire des quartiers. « Il a créé Darou Salam en premier quand il a quitté Mbacké Kadior en 1885. C’est ensuite qu’il a créé Touba. Mais avant Touba, il avait des maisons dans différentes zones. Touba même était une des maisons, elle se situait là où se trouve la Grande mosquée de Touba », renseigne-t-il. Ensuite, il a créé Darou Khoudoss, selon notre conférencier : « C’est là-bas qu’il faisait ses retraites spirituelles et aujourd’hui, c’est cette localité qui abrite beaucoup de reliques du Cheikh durant son exil. Un magal y est célébré chaque année, un mois avant le grand Magal.

Par la suite, il a créé Darou Minnan et Darou Rahmane qui est aussi appelé Darou Naar (maures) en référence à la forte présence des Maures dans cette zone, tous situés à Touba. Il y a aussi Darou Alimoul Khabir qui n’est pas très connu. En effet, c’était sa maison, mais il y avait amené un de ses disciples du nom de Serigne Ndam Abdourahmane Lô, pour qu’il y enseigne le Coran. Plus tard, il lui a donné la maison. C’est pourquoi, de plus en plus, cette localité est appelée Ndaam en référence à celui qui y enseignait, mais le nom d’origine c’est Darou Alimoul Khabir ».

Darou Mannan et l’exil au Gabon

Différent de Darou Minnan, Darou Mannan est étroitement lié à l’exil de Serigne Touba au Gabon. Selon Serigne Afia Niang, en 1900, alors que Serigne Touba était retenu au Gabon, Mame Cheikh Anta lui a rendu visite. « Il lui a remis une lettre pour son jeune frère Mame Thierno Birahim, dans laquelle il a demandé à ce dernier de construire une maison entre Touba et Mbacké et de s’y installer avec la famille », soutient-il. Selon Serigne Afia Niang, à son retour d’exil, c’est là-bas que le Cheikh s’est installé, faisant régulièrement des voyages entre le Sénégal et la Mauritanie. « Mais il a dû quitter cette maison en raison d’un incendie, pour s’installer dans une autre localité qu’il a baptisée Darou Salam. C’est là-bas que se trouve l’institut Al Azhar. Il l’avait d’ailleurs laissée à Serigne Mourtalla à la fin des travaux », poursuit l’historien.

Darou Salam, la préférée du Cheikh

À en croire Serigne Afia Niang, si Darou Salam est la localité préférée du Cheikh, qui l’a d’ailleurs dit dans plusieurs de ses écrits, c’est aussi parce que c’est le premier village qu’il a créé. « Quand il a quitté Mbacké Kadior pour Mbacké Baol, il a trouvé une forêt qu’il a balisée pour créer Darou Salam. Il était accompagné de ses premiers disciples. Il y a passé deux ans à enseigner le sens du travail, les fondamentaux du mouridisme. Il y avait les Mame Thierno Birahim, Serigne Mbacké Bousso, Mame Cheikh Mbaye, Ibrahima Sarr…», fait-il savoir. Et, à son retour d’exil, c’est à Darou Salam qu’il a été accueilli par Mame Cheikh Anta.

Soleil

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