Entre Ousmane Sonko et la presse sénégalaise c’est une longue relation tumultueuse. Le leader du Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) ne rate aucune occasion de tirer sur les journalistes et les patrons de presse.

Et pourtant, ces professionnels des médias ont participé à l’accession de l’ancien maire de Ziguinchor. Mais ce dernier et ses partisans se sont retournés contre ceux qui ont fait d’eux ce qu’ils sont.

L’ancien chef de l’opposition risque de créer le «monstre» de sa propre destruction.

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Le puissant premier ministre Ousmane Sonko

Au Sénégal, les réactions sont vives après le discours de Ousmane Sonko devant le mouvement des jeunes de son parti.

Comme à ses habitudes, le chef du Pastef a touché à tous les dossiers. Actuellement premier ministre, il n’a pas ménagé les professionnels des médias. « Avoir un organe de presse, menacer des gens et faire du chantage sur les gens ne passera plus.

Il y a des moins que rien qui assument leur vol et veulent que personne ne parle et qu’on leur pardonne tout. Ça doit cesser », a lancé Ousmane Sonko sur un ton assez menaçant.

La sortie de Ousmane Sonko contre la Presse, n’augure rien de bon.

La voie qu’il a prise ne sera pas sans conséquences. « Je dis, s’ils osent ou s’ils ont l’audace, qu’ils écrivent ce qu’ils avaient écrit », a prévenu le patriote en chef, revenant sur l’affaire de la mutation du général Kandé en Inde.

Une information qui pourtant n’a jamais été démentie ni par la Dirpa, ni par le ministère de tutelle, encore moins par la Primature. Mais comme par hasard, le patron du parti Pastef, a profité de cette affaire pour bondir sur une presse qui a toujours été là pour lui quand le régime sortant voulait le réduire à sa plus simple expression.

« Je veux rappeler à monsieur Sonko que quand on défendait la liberté de la presse et d’expression, il y avait à nos côtés des responsables de Pastef.

On ne sait pas ce qui s’est passé une fois au pouvoir, il commence à menacer les journalistes, interpellés et procéder à des harcèlements fiscaux sur les organes de presse.

Nous pensons que monsieur Sonko doit revoir sa copie parce qu’on n’est pas opposant et que les journalistes doivent continuer à faire leur travail », a déclaré le SG adjoint du SYNPICS.

Des mots sur lesquels le leader de Pastef et les professionnels des médias doivent réfléchir.

Avec Ousmane Sonko, la presse n’a-t-elle pas ce qu’elle mérite ?

Des journalistes ont usé de leur pouvoir pour le défendre. Dans un passé, ces journalistes en ont fait voir de toutes les couleurs au régime de Macky Sall. Depuis que le patriote en chef s’est lancé en politique, la presse l’a chouchouté.

Certains confrères se sont même pliés pour le «Projet».

Ce, au point de s’en prendre à certains de leurs compères. Cette guéguerre a divisé la presse. Les «bons» journalistes étaient ceux qui roulaient pour le PROS (président Ousmane Sonko). Les «mauvais» sont ceux qui critiquaient Sonko.

Même pour faire des sorties médiatiques, le leader de Pastef s’est toujours contenté de déclarations sur ses propres plateformes digitales, à défaut de cibler ou d’accorder des interviews à des organes de presse ou autres journalistes avec qui il serait beaucoup plus à l’aise.

Ou des journalistes avec qui il ne risquait pas d’entendre des questions qui fâchent.

Si cette presse est devenue la nouvelle cible de celui qu’il a adoubé dans le passé, cela ne surprendra personne.

Cette phobie que l’ancien leader de l’opposition présente, prouve autre chose.

Les patriotes cachent ainsi leur peur de la presse.

Cette presse a été le fer de lance de tous les combats démocratiques. Même si le leader de Pastef a «ses» propres journalistes, ils ne sont rien par rapport à ceux qui exercent pleinement leur rôle de quatrième pouvoir.

Et si l’actuel régime veut être à la hauteur de ses ambitions, il devrait éviter de réveiller le monstre. Car la presse debout ne saurait se courber devant qui que ce soit. Cette liberté de la presse durement acquise ne sera pas abandonnée face à des politiciens qui ont oublié leur principale mission.

Les sénégalais ont élu un président de la République.

Ce dernier s’appelle Bassirou Diomaye Diakhar Faye. C’est lui qui définit la bonne marche du pays. Et il devrait demander à son premier ministre de s’occuper de sa mission sur la réduction des prix.

Et non sur une tentative de musellement de la presse.

Nul besoin de rappeler aux nouvelles autorités qu’à une semaine de la Tabaski, les ménages croulent sous la hausse des prix des denrées de premières nécessités. Les «Goorgorlu» sont devant un avenir incertain !

Xibaaru

Part.
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