« En Afrique, depuis plusieurs décennies, les phénomènes de la dégradation des terres et de la désertification connaissent des proportions très inquiétantes.
Cette tendance est également notée au niveau mondial avec des chiffres alarmants : certaines données estiment que 40% des terres de la planète sont dégradées, affectant directement la moitié de la population mondiale », a regretté le ministre Sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique.
Le Pr Daouda Ngom s’exprimait, ce mardi 4 juin 2024 à Dakar, la capitale sénégalaise alors qu’il présidait la cérémonie d’ouverture de la conférence publique organisée, en prélude de la Journée mondiale de l’environnement prévue mercredi 5 juin 2024, par l’Association des journalistes pour la transparence dans des ressources extractives et la préservation de l’environnement (AJTREPE) sur le thème : « L’agroforesterie : une solution pour la restauration des terres, l’autosuffisance alimentaire et la régénération des forêts ».
Le choix de ce thème n’est pas fortuit.
Il est en adéquation avec le thème de la Journée mondiale de cette année 2024 : « La restauration des terres, la lutte contre la désertification, et la résilience à la sécheresse ».
Avec comme slogan : « Nos terres, notre avenir. Nous sommes la Génération restauration ». Cette thématique colle bien à l’actualité, car l’année 2024 marque le 30ème anniversaire de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
« Malgré les nombreux efforts déployés pour la promotion d’une agriculture durable, il reste encore confronté à une dégradation des terres arables.
Cela a induit des impacts négatifs sur la société, l’économie et l’environnement. Ceci étant lié par ailleurs ! Malheureusement, si des mesures hardies ne sont pas prises, ce phénomène va s’accentuer du fait de l’augmentation des besoins en ressources naturelles accentuée par la forte croissance démographique », a alerté M. Ngom.
Qui, remettant en cause les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé qu’en 2015, l’organisation onusienne, à travers son rapport sur l’évaluation des ressources forestières mondiales, estime les pertes en forêt à 40 000ha/an dont 37,5% lié aux activités agricoles, 25% du fait de la production illégale de charbon de bois, 25% à cause des virulents feux de brousse et 12,5% pour les besoins d’exploitation minière.
Pour endiguer ce carnage forestier et le lessivage des sols, le ministre Sénégalais de l’Environnement et de la Transition écologique a laissé entendre qu’« il est nécessaire, voire, urgent d’accompagner les pratiques agricoles par des actions d’agroforesterie pour assurer une résilience des communautés et des écosystèmes ».
Le thème de la conférence publique axé sur « L’agroforesterie : une solution pour la restauration des sols, l’autosuffisance alimentaire et la régénération des forêts » est très « pertinent et prouve l’engagement et la détermination de votre association à lutter contre la désertification et à participer à l’autosuffisance alimentaire.
Votre engagement est d’autant plus déterminant qu’il concerne les professionnels de l’information et de la communication, outillés pour toucher les cibles les plus diverses et les plus larges possibles », a dit le Pr Daouda Ngom, s’adressant aux membres de l’AJTREPE avant de leur tendre la main.
« Je vais beaucoup travailler avec cette association parce que c’est une association qui va nous aider dans la sensibilisation, dans l’information en matière d’environnement.
Votre engagement est déterminant dans la mesure où vous êtes des professionnels outillés pour toucher les cibles les plus diverses et les plus larges possibles.
Nous sommes tous acteurs, nous sommes tous responsables. Nous sommes la première génération à avoir vraiment subir les conséquences des changements climatiques mais nous serons la dernière génération à pouvoir agir pour stopper ce phénomène », a ajouté le patron du département de l’environnement.
Le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique a également salué cette belle initiative de l’Association des journalistes pour la transparence dans les ressources extractives et la préservation de l’environnement et l’a exhorté à continuer dans cette belle lancée.
Pour sa part, le président de l’AJTREPE qui s’est réjoui de l’accompagnement du ministre de l’Environnement et accepté sa main tendue a donné les raisons qui pousse sa structure à militer en faveur de l’environnement.
« En Afrique le phénomène de la désertification et de la dégradation des terres prend des proportions très inquiétantes et le Sénégal n’est pas en reste, d’où notre engagement à travers cette activité pour inverser la tendance », Abdou Diouf Jr.
Qui ajouté qu’« en tant que journaliste, nous avons un rôle crucial à jouer et apporter plus d’engagement, plus de prise de conscience ».
Le journaliste a enfin, affiché sa satisfaction de voir « les participants bien sensibilisés sur la dégradation des sols qui touche plusieurs terres arables du pays et impacte notre système de production agricole ».
VivAfrik