Au Sénégal, la mission d’assistance technique pour la mise en place de l’Observatoire national du littoral (ONL) a été lancée jeudi 1er février 2024 à Dakar, à l’initiative du Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA).
A cet effet, le directeur de la Direction de l’environnement et des établissements classés (DEEC) au ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique (MEDDTE) a soutenu que « l’observatoire du littoral, est un instrument d’une importance capitale qui a pour objectif de permettre à tous les acteurs qui travaillent sur la gestion intégrée de la zone côtière, de partager des informations, de coopérer ensemble pour aider à la prise de décision ».
Baba Dramé s’exprimait lors de l’atelier de lancement de la mission d’assistance technique pour la mise en place de l’Observatoire national du littoral (ONL), d’opérationnalisation du Système d’information géographique (SIG) et du renforcement du Système d’alerte précoce (SAP) de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
« On ne peut pas asseoir les bases d’une politique de gestion intégrée de la zone côtière sans pour autant avoir des informations sur lesquelles, on doit bâtir cette politique », a dit M. Dramé.
Aujourd’hui, « nous constatons qu’il n’y a pas suffisamment de coopération à ce niveau entre l’ensemble des structures étatiques concernées par la gestion intégrée du littoral », a-t-il relevé,
Poursuivant son speech, il a renchéri que « ce déficit de coopération est une faiblesse qu’il faut corriger et c’est la raison pour laquelle depuis très longtemps, le gouvernement du Sénégal a jugé très utile de mettre en place cet Observatoire du littoral en rapport avec l’ensemble des structures étatiques concernées et la société civile ».
Il a déploré l’absence de coordination sur les informations liées à la gestion intégrée du littoral, entre les structures étatiques concernées et la société civile.
« Il y a beaucoup d’informations liées à la gestion intégrée du littoral mais qui ne font pas l’objet d’une bonne transmission vers les populations et les acteurs concernés », a-t-il dit.
En plus de l’Observatoire du littoral, a souligné Baba Dramé, la mission technique d’assistance va veiller à l’opérationnalisation du Système d’information géographique (SIG) et le renforcement du Système d’alerte précoce (SAP) de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM).
Le directeur de la Direction de l’environnement et des établissements classés a expliqué que ce système d’alerte précoce de l’ANACIM est mis en place pour prévenir les catastrophes naturelles, anticiper des actions préventives contre la houle ou d’autres phénomènes naturels du littoral.
Le littoral est une zone extrêmement sensible, surtout dans un contexte marqué par les changements climatiques, une recrudescence des houles qui peuvent arriver à n’importe quel moment avec des conséquences néfastes, a-t-il souligné.
Concernant le système d’information géographique de l’ANACIM, le directeur de l’environnement et des établissements classés a assuré qu’il va être renforcé pour disposer d’informations météorologiques à diffuser auprès des acteurs locaux qui en ont le plus besoin.
Baba Dramé a aussi fait savoir que « ce travail devrait permettre à notre pays de disposer d’instruments qui devraient lui permettre d’avoir les bases d’une gestion beaucoup plus efficace du littoral, de lutter contre tous les risques et dangers (érosion côtière, submersion) du littoral tout en aidant à la prise de décision des autorités centrales et décentralisées ».
Pour sa part, le chef du département recherche et développement de l’ANACIM, a de son côté insisté sur l’importance capitale de ce projet qui, selon lui, est en droite ligne de ses objectifs stratégiques, notamment sur la mise en place d’un système d’aide à la prise de décision pour prévenir et mieux gérer les catastrophes naturelles.
Oumar Konté a précisé que « la zone d’intervention du projet concerne tout le littoral du Sénégal où on a beaucoup d’activités socio-économiques ».
« Une zone très sensible fortement exposée au changement climatique d’où l’urgence de mettre ce système pour être dans l’anticipation et non dans la réaction contre ces dangers », a ajouté, M. Konté qui a appelé à renforcer le système d’alerte précoce de l’ANACIM de l’observation, à la prévision en passant par le mode de transmission des informations météorologiques aux populations.
Le Système d’alerte précoce de l’ANACIM a été mis en place en 2014.
Il fait recours à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour alerter chaque fois que de besoin, les acteurs de la pêche artisanale, de la navigation maritime, de l’agriculture, et de la gestion des inondations, sur des dangers liés aux effets de la météo.
L’information est ainsi véhiculée à travers plusieurs canaux de diffusion : sms, voix, application mobile, radio, presse écrite, réseaux sociaux pour prévenir et protéger les populations et leurs biens, des catastrophes naturelles.
Le coordonnateur du WACA Sénégal, le colonel Cheikh Daouda Diallo, a pris part à cet atelier. Cette activité importante du WACA, est une composante importante, financée par le Fonds nordique de développement (FND).
VivAfrik