Les téléphones portables sont-ils nocifs pour notre santé et en particulier pour celle de notre cerveau ? Le sujet fait débat depuis plusieurs années. Une étude vient d’y répondre et les résultats sont plutôt rassurants.

Les téléphones portables permettent une communication sans fil. Si nous y sommes maintenant habitués, il s’agit en réalité d’une véritable révolution. Pour réussir cette prouesse, nos téléphones utilisent des ondes radio transmises par un réseau d’antennes fixes (les stations de base). Les ondes de radiofréquence sont des champs magnétiques de faible énergie (entre 450 et 2.700 MHz). L’exposition diminue rapidement lorsque l’utilisateur s’éloigne de l’appareil. Par exemple, une personne téléphonant avec un kit main libre sera beaucoup moins exposée qu’une personne tenant son téléphone à la main.

Les ondes agissent-elles sur notre cerveau ?
Les ondes émises par nos téléphones ont la capacité de pénétrer de quelques centimètres dans la boîte crânienne quand l’utilisateur tient son téléphone à proximité de sa tête. Les lobes temporaux et pariétaux du cerveau sont particulièrement exposés. Il existe bien entendu des normes de fabrication des téléphones portables avec des seuils d’émission à ne pas dépasser. Néanmoins, les effets biologiques d’une exposition quotidienne font débat. Des études existent et la plupart d’entre elles démontrent qu’il n’existe pas de lien entre une utilisation normale du téléphone portable et la survenue de cancer du cerveau. Mais qu’est-ce qu’une utilisation normale ? Avec les forfaits illimités et le développement du télétravail, les appels peuvent durer des heures.

Une étude sur 20 ans et 800.000 sujets
Afin d’y voir plus clair, une nouvelle étude a été menée et publiée dans le Journal of the National Cancer Institute en mars 2022. Les données portant sur 800.000 sujets féminins ont été récoltées pendant 20 ans au Royaume-Uni. Des questionnaires ont été envoyés aux participantes à intervalles réguliers pour connaître leur usage du téléphone portable. Les questions étaient par exemple : « Combien de fois par jour utilisez-vous votre téléphone portable ? » ou « Depuis quand possédez-vous un téléphone portable ? » ou « Combien de temps téléphonez-vous par semaine (en minutes) ? ». En parallèle, des données sur leur état de santé ont été collectées : âge, classe socioprofessionnelle, IMC, consommation d’alcool et de tabac, survenue de cancer (localisation et grade), éventuel décès.

Aucune différence significative n’a pu être mise en évidence entre les groupes concernant le risque de survenue d’un cancer du cerveau, quel que soit le type de cancers (gliomes, glioblastomes, tumeurs des lobes temporaux et pariétaux). Cette étude particulièrement sérieuse présente l’avantage d’avoir été réalisée en prospectif, c’est-à-dire que les données sur l’usage du téléphone portable par la personne ont été collectées avant le diagnostic des tumeurs.

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