La Gendarmerie et la Police n’ont pas chômé du tout avant-hier dimanche et hier lundi dans le département de Mbour. Les forces de sécurité ont été en alerte maximale et ont suivi le président du PASTEF, en déplacement dans le département pour dix jours dans le cadre de sa tournée « Ne-meeku Tour ». De Fadial à Pointe Sarène, en passant par Joal et Malicounda les hommes en bleu ont suivi le cortège du leader de l’opposition tandis que les « bérets rouges » impressionnants par le nombre et les équipements déployésveillaient au grain dans différents endroitsstratégiques de la capitale de la Petite Côte.
Annoncée d’abord pour novembre rapprochée à septembre, la tournée nationale du leader du Pastef, dénommée « NemeekuTour », a finalement démarré en ce mois d’octobre. Mais ce périple d’Ousmane Sonko entamé dimanche dernier dans le département de Mbour a connu un départ plutôt mouvementé. En effet, la Gendarmerie, qui a sorti les grands moyens surveille le chef de l’opposition comme du lait sur le feu et ce marquage à la culotte a vite dégénéré à l’étape de Joal où le cortège du maire de Ziguinchor a été bombardé de grenades lacrymogènes par les hommes du général Moussa Fall.Pourtant, tout avait bien démarré un peu plus tôt en cette journée ensoleillée du dimanche dans un coin perdu mais hospitalier de la commune de Nguéniène, le village de Fadial où le président du parti PASTEF a été accueilli en héros par les populations.
C’est vers 16h qu’Ousmane Sonko, son chef du protocole, Djiby Guèye Ndiaye, et le coordinateur départemental du Pastef à Mbour, Mamadou Lamine Diaïté ont été accueillis par les notables, les femmes et les jeunes du village. Vêtu de bleu, le leader de l’opposition était considéré comme un roi en milieu Sérère. Sur la base du cousinage à plaisanterie entre Diolas et Sérères, les populations ont soutenu accueillir leur roi.
Pour le chef de village de la localité, c’est rare de voirdes imams et certains notables faire le déplacement à la place publique pour accueillir une autorité. Et s’ils l’ont fait ce dimanche, explique-t-il, c’est parce que Ousmane SONKO est l’espoir du peuple. Ainsi, a soutenu lechef du village, le fait que Sonko a démarré sa visite à Fadial qui signifie « arrivée et sourire » n’est pas anodin. Donc durant ce « Nemeeku Tour », le leader du PASTEF sera content, a-t-il prédit. Le chef de l’opposition, qui a échangé avecl es villageois, a expliqué que le but de sa tournée qui est de trouver les populations dans leurs localités afin d’échanger avec elles.
Après l’étape de Fadial, Ousmane Sonko a fait cap sur Joal où il a rencontré les populations. Mais là, la gendarmerie attendait le leader de Pastef de pied ferme. En effet, au moins sept pick-up remplis de pandores lourdement armés s’étaient déjà postés au village de Warang pour accueillir à leur manière l’opposant. Ces gendarmes qui attendaient tranquillement le cortège ont été surpris d’apprendre que le président du Pastef était déjà à Fadial.
A Joal, ils ont tenté d’écourter la visite sous prétexte qu’ils avaient reçu réquisition du préfet de disperser le cortège parce qu’il y avait bien risque d’attroupement. En effet, sur la bretelle menant au quai de pêche, un incident est vite survenu. Visiblement dépassés par la mobilisation spontanée des habitants qui commençaient à manifester leur sympathie au leader du Pastef, les hommes en bleu ont balancé quelques grenades lacrymogènes, histoire pour eux de disperser la foule.
Interpellé par Ousmane Sonko lui-même, le commandant du détachement justifie l’acte« exagéré » de ses hommes par une volonté de maintien de l’ordre public, considérant que les renseignements à leur disposition faisaient état de risques de troubles à l’ordre public. Mbour quadrillé par les « bérets rouges » Une explication qui ne fera qu’augmenter la rage du leader de l’opposition qui asséna à son interlocuteur que nul ne pourra l’empêcher de continuer cette tournée. « Vous obéissez à des ordres manifestement illégaux, mais sachez que ma détermination à poursuivre cette tournée est sans faille », a martelé la tête de liste nationale (disqualifiée) de la coalition Yewwi Askan Wi aux dernières législatives.
Cet incident de Joal, dimanche, renseignait suffisamment sur la suite de ce « Nemeeku Tour » placé sous haute surveillance policière. Hier lundi, la commune de Mbour était prise d’assaut par des policiers du Groupement Mobile d’Intervention (GMI) déployés en nombre impressionnant à l’intérieur et aux abords immédiats du commissariat central de Mbour. Cinq véhicules blindés, un camion d’intervention, un bus… tel est l’arsenal répressif, ou en tout cas dissuasif, déployé sur les endroits stratégiques de la ville notamment au niveau de deux stations d’essence et à hauteur du supermarché français Auchan. Hier matin, beaucoup de citoyens ont été choqués en constatant ce déploiement massif de « bérets rouges » dans la ville avec autant demoyens logistiques. Toutefois, cette démonstration de force n’a entamé en rien la détermination du leader de Pastef qui a poursuivi son périple en rencontrant d’abord une autorité locale du Clergé catholique à Saly Carrefour avant de se rendre par la suite à Malicounda Bambara, dans la commune de Malicounda, où il a eu un long entretien avec le chef de village.
Après Malicounda Bambara, le convoi du chef de l’opposition a pris la direction d’autres villages de la zone nord de la commune de Malicounda puis s’est rendu à Pointe Sarène dans la zone sud mais avec la même volonté de la Gendarmerie de prévenir tout « trouble à l’ordre public ». En effet, il a été signifié aux opposants que leur convoi ne devait tout simplement pas occuper les axes routiers principaux. Une injonction respectée quand même par Ousmane Sonko depuis hier car, à l’étape de Malicounda Bambara par exemple, son cortège a emprunté les ruelles du village pour se rendre aux domiciles des différentes notabilités ciblées par cette visite. La tournée se poursuivra aujourd’hui encore dans le département de Mbour.
) LeTémoin
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