La pêche et le tourisme sont des piliers de l’économie nationale. Mais l’activité touristique, surtout à Saly, est en net recul ces derniers jours à cause de la crise politique en cours suite au report de la Présidentielle qui devait se tenir le 25 février 2024.

Plusieurs touristes au Sénégal ont déprogrammé leur séjour alors que la ville de Saly est un endroit qui n’a jamais été touchée par des manifestations politiques. Un arrêt qui peut replonger le secteur dans de grosses difficultés quelques mois après la relance du secteur après la pandémie du Covid-19.

Le Sénégal est une destination phare dans le domaine du tourisme.

D’ailleurs, les 6 pôles touristiques que compte le pays sont très fréquentés par les touristes grâce à leur endroit paradisiaque, mais aussi la stabilité du pays. Depuis quelques jours, l’attractivité de la destination semble être écornée par la diminution du taux de touristes qui fréquentent le Sénégal. Elle connaît un ralentissement.

La station balnéaire de Saly, qui est très prisée par les touristes, est aujourd’hui très affectée par les tensions politiques.

A Saly, à quelques deux mois de la fin de la haute saison qui dure de novembre à avril, les touristes, qui d’habitude envahissent les hôtels, se comptent. Ils ont peur de venir à cause des récits sur les tensions électorales véhiculés par les médias, surtout étrangers.

Saly présente un visage qui n’est pas habituellement le sien.

Le village artisanal, passage obligé pour les visiteurs à la recherche d’objets d’art, de souvenirs de leur séjour sénégalais, est presque désert. Bocar, vendeur d’objets d’art dans ce centre depuis des années, assure : «C’est le mois de février le plus catastrophique que j’ai vécu dans ce centre, hormis la période de la pandémie.

Le mois de février est très attendu par les vendeurs, car c’est un mois qui voit arriver beaucoup de touristes, surtout les Européens.

Mais là, vous voyez ce qui se passe sous vos yeux, juste une dizaine de touristes en train de faire les boutiques pour acheter des souvenirs. C’est très dur pour nous, il n’y a pas beaucoup de monde.»

Il poursuit en faisant ses comptes : «L’année dernière, je gagnais parfois 25 000 F ou plus par jour.

Mais cette année, c’est soit 7000 francs Cfa, soit même je peux rester une journée sans rien vendre.» A l’image des vendeurs d’objets d’art, les riverains sont aussi impactés par cette situation car beaucoup d’activités connexes liées au tourisme marchent au ralenti.

La morosité du secteur n’épargne pas également certains hôtels et résidences qui ont vu quelques réservations annulées.

Selon Pape Béranger Ngom, président de l’Association des professionnels de l’hôtellerie et de la restauration du Sénégal, plus de 20% des réservations ont été annulés dans l’ensemble du pays depuis le début de la crise politique. «25 à 30% d’annulations, c’est énorme dans un secteur d’activité comme le tourisme.

Parce que quand même, il faut savoir qu’il y a beaucoup de zones au Sénégal où les gens ne vivent que du tourisme.

On parle de Saly, Pointe Sarène, Mbodiène, Toubab Dialaw…, toutes ces zones-là ne vivent que du tourisme», estime Pape Béranger Ngom.

Des propos confirmés par un autre gérant d’hôtel.

Or, la ville de Saly est plongée dans le calme, signe de sécurité. Elle n’a jamais été secouée par des manifestations politiques. «Actuellement, nous avons tous constaté une baisse des réservations. Certains touristes ont peur de venir au Sénégal.

Pourtant, à Saly, c’est le calme plat, le tourisme rime avec la sécurité, et ici il y a de la sécurité.

Mais là, nous nous contentons de la clientèle locale, surtout avec les séminaires, pour compenser un peu nos pertes, mais cela ne peut pas totalement effacer le manque à gagner», déclare M. Samb, qui refuse de donner des chiffres.

La destination Sénégal est très appréciée par les touristes grâce au balnéaire, aux belles plages, mais aussi au soleil.

Au niveau de beaucoup de plages à Saly, à cette période, il y avait beaucoup de touristes, mais actuellement la clientèle a beaucoup diminué. «Nous sommes à l’approche du week-end, mais il n’y a pas beaucoup de clients. Ici, les touristes connaissent mon restaurant. Je faisais de bonnes recettes journalières, mais là je peine à avoir 10 clients par jour.

C’est pourquoi nous devons tout faire pour nous entendre et dépasser cette étape.

Sinon, beaucoup d’acteurs qui vivent de ce secteur vont mettre la clé sous le paillasson», avertit Edou, gérant de restaurant au niveau de la plage de Saly Niakh-Niakhal.

La haute saison du tourisme était pourtant considérée comme une traite pour les acteurs qui voient leur rêve se transformer en cauchemar.

Des transporteurs de touristes aux hôteliers, vendeurs d’objets d’art, restaurateurs, en passant par plusieurs corps de métier du secteur, tous ont peur de souffrir si le suspense sur la date de la tenue de l’élection continue.

lequotidien

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