Le Sénégal souffre. Son peuple endure une précarité grandissante, des injustices criantes et une insécurité rampante. Pourtant, au lieu d’affronter les véritables urgences, le débat public s’égare dans des polémiques stériles, orchestrées par une classe politique (mouvance présidentielle comme opposition) plus préoccupée par des joutes verbales que par les aspirations profondes des citoyens.

Où est passé le rapport de la Cour des Comptes ? Ce document crucial, attendu aussi bien par les Sénégalais que par les investisseurs nationaux et étrangers, demeure dans l’ombre. Il détient pourtant les clés d’un déblocage économique essentiel.

Ce rapport nous dira enfin qui, du Premier ministre ou de l’ancien régime, a manipulé les chiffres. Il permettra aux bailleurs de fonds de savoir sur quel pied danser et de restaurer une confiance indispensable à la relance de notre économie.

Et que dire de cette somme faramineuse de 1 000 milliards détenue par un seul individu ?

Pendant que le gorgorlou peine à subvenir à ses besoins, que les prix flambent et que les entreprises souffrent, cette révélation d’une richesse colossale détenue par un seul Sénégalais devrait être au cœur des préoccupations nationales.

Qui est cet homme ?

Comment est-il parvenu à accumuler une telle fortune ?

À l’heure où l’État serre la ceinture à ses citoyens sous prétexte d’austérité, ces questions méritent des réponses claires et transparentes.

Nos routes sont devenues des pièges mortels.

Chaque jour, des familles pleurent la perte de proches dans des accidents évitables, faute d’infrastructures sécurisées, de contrôle rigoureux et de mesures de prévention efficaces.

Pourtant, au lieu de s’indigner face à cette hécatombe routière, l’opinion publique est détournée vers une énième polémique sur une déclaration maladroite d’un ministre qui, bien que faillible, semble collectionner les erreurs avec une inquiétante régularité.

Notre système de santé est en détresse.

Il demeure la seule alternative pour la majorité des Sénégalais, mais il agonise sous le poids du manque de moyens, de la mauvaise gestion et de l’indifférence des autorités.

Les files d’attente interminables dans les hôpitaux, les pénuries de médicaments, l’absence de personnel qualifié en nombre suffisant sont autant de symptômes d’un secteur en souffrance. Et pourtant, ce sujet vital ne suscite ni débats structurés ni mesures d’urgence à la hauteur des enjeux.

Bref, le débat national est en panne de pertinence.

Pendant que des sujets dérisoires monopolisent l’attention, les véritables urgences sont reléguées au second plan, laissant le pays s’enliser dans un marasme inquiétant.

Il est temps pour nous, responsables politiques, intellectuels, acteurs de la société civile, citoyens engagés, de nous ressaisir et de changer de cap. Il en va de l’avenir du Sénégal, de la survie de son économie, de la dignité de son peuple.

L’histoire jugera notre capacité à redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard.

Georges Sadio
Coordonnateur de AGIR Thiès

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