La 18ème conférence de la CODATU, l’association de coopération pour le développement et l’amélioration des transports urbains et périurbains, a été lancée ce mardi matin, à Dakar, au Sénégal. Occasion pour la Banque mondiale de promettre plus de financement dans la lutte contre les changements climatiques.
Organisée dans le cadre de la «Semaine de la mobilité durable et du climat», la conférence a été une opportunité pour aborder les enjeux de la mobilité dans les pays africains ainsi que la lutte contre les conséquences du changement climatique. Prenant la parole, Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, a rappelé que pour mettre en place un bon système de transport en commun, «il faut des espaces». Et dans cette recherche d’espaces, il appelle au «respect de l’environnement». Donnant l’exemple de la Commune de Lyon, il a rappelé que si les transports en commun se portent bien dans sa localité, c’est en partie parce qu’ils sont financés par les entreprises, à hauteur de 2% de leur masse salariale.
Charlène Kouassi, Directrice de Movin’on Lab Africa, a, de son côté, interpellé l’assemblée sur l’avenir des véhicules d’occasion sur le continent africain. Rappelant que d’ici quelques années, il n’y aura plus en Europe que des véhicules fonctionnant avec l’énergie verte, elle demande : «faut-il capitaliser ce savoir-faire en l’intégrant dans une filière coordonnée pour créer de la valeur ajoutée locale ou faut-il continuer à importer les véhicules électrique ? ». Selon elle, l’urgence aujourd’hui est d’établir des plateformes de dialogue pour «recueillir les réels besoins des populations. D’où l’importance d’avoir une vision commune».
«Dans les cinq prochaines années, 35% des financements de le Banque mondiale seront orientés vers le climat»
Pour sa part, Andy Costa, président de l’association Dream Africa, qui se présente par ailleurs comme ambassadeur du vélo, a précisé que sa «mission est de démocratiser l’usage du vélo». Il dit miser sur la green-tech pour faciliter la mobilité. Dans son pays, la Côte d’Ivoire, il mise sur l’opérationnalité, avec comme option de «travailler sur des plateformes comme Woman mobility». Il s’évertue, avec son association, à sponsoriser des vélos pour les jeunes filles dans les coins les plus reculés du pays. Le président de l’association Dream Africa appelle à mettre des vélos en libre-service dans les campus. «Il faut mettre le vélo en priorité», lance-t-il. «Pour faire du vélo, il faut des infrastructures», souligne M. Costa, rappelant que le vélo a traversé les époques. Il a terminé en faisant savoir que «la vie est comme un vélo, si tu ne pédales pas, tu n’avances pas ».
Ibou Diouf, responsable des politiques de transport à la Banque mondiale, a assuré que désormais, dans les cinq prochaines années, 35% des financements de l’institution financière seront orientés vers le climat. Egalement, 50% des financements seront orientés vers l’accompagnement des mesures liées à la transition énergétique». Ronan Dantec, président de Climate Chance, est, lui, revenu sur la question de la gouvernance qui reste au centre des préoccupations. «C’est important d’échanger sur les concepts, mais il faut regarder ce qui se fait sur le terrain», a-t-il insisté. Non sans mettre en garde que «si on continue comme çq en Afrique, on fonce vers une explosion des émissions de gaz à effet de serre. Il faut des stratégies fortes de réductions des émissions des gaz à effet de serre». Il a en outre appelé à adopter les nouveaux modèles de financement sur la lutte contre les changements climatiques.
La Semaine de la mobilité durable et du climat à Dakar est co-organisée par le CETUD (Conseil exécutif des transports urbains de Dakar), le CODATU et l’Association Climate Chance. Elle accueille plus de 1 500 participants. Notons par ailleurs qu’il a été procédé, ce mardi 4 octobre 2022, à la signature de la convention de partenariat entre la CODATU et l’Agence française de Développement.
AFRIK
Un commentaire
Pingback: read my posts