Le président de la République du Sénégal est sans langue de bois et se présente comme un avocat pour le continent africain en matière de justice climatique. Seulement, ses mots ne varient pas.

« La justice climatique voudrait qu’un continent qui contribue pour moins de 4% des émissions et qui en souffre le plus, ne soit pas condamné à s’endetter pour réparer et prévenir des dommages dont il n’est pas responsable », avait dit Macky Sall avant de quitter Dakar mercredi 29 novembre 2023, pour Dubaï aux Émirats arabes unis afin de prendre part à la 28ème Conférence de l’Organisation des Nations unies sur le climat (COP28).

Un événement de dimension mondiale, qui se tiendra jusqu’au 12 décembre 2023, et qui sera l’occasion pour le chef de l’Etat de porter la cause du continent africain devant les dirigeants du monde entier.

« En effet, le président Macky Sall est très attendu sur des problématiques déterminantes pour l’humanité telles que:

_le doublement du financement de l’adaptation, décidé à la COP26 de Glasgow pour mobiliser 40 milliards de dollars d’ici à 2025 ;_

_l’opérationnalisation effective du Fonds créé à la COP27 et dédié aux pertes et dommages associés aux changements climatiques ;

_une transition énergétique juste et équitable ;

_l’exploitation et la gestion des ressources en eau ;

_les financements verts et la résilience à la sécheresse », a informé le Bureau d’information gouvernemental (BIG).

Concernant la problématique de la résilience à la sécheresse, le Sénégal et l’Espagne vont co-organiser une réunion sur le sujet dans le cadre de l’Alliance pour la résilience à la sécheresse qu’ils ont conjointement lancée à la COP27.

La justice climatique reste la question inévitable pour le président Macky Sall.

« Protéger le climat en aggravant son fardeau de la dette, alors qu’on pollue le moins et qu’on subit le plus les effets du réchauffement climatique est une vraie injustice, avait-t-il relevé en novembre 2023 lors du Forum de Paris sur la paix.

Pour lui, la situation est d’autant plus alarmante que, pendant ce temps, nous peinons à mobiliser les 100 milliards de dollars par an convenus pour soutenir le financement de l’action climatique des pays en développement. « Je rappelle que nombre de pays africains font des efforts significatifs en matière de transition énergétique et de financement de projets verts ».

« La justice climatique voudrait qu’un continent qui contribue pour moins de 4% des émissions, et qui en souffre le plus, ne soit pas condamné à s’endetter pour réparer et prévenir des dommages dont il n’est pas responsable », a estimé le chef de l’Etat Sénégalais lors de la 78ème Assemblée générale de l’ONU en septembre 2023, regrettant que 600 millions d’africains sont encore privés d’électricité.

« C’est l’un des constats qui sous-tendent l’engagement de Macky Sall.

Celui-ci, depuis son avènement à la tête du pays, a fait de l’accès universel à l’électricité un objectif prioritaire tant au plan national qu’au niveau continental. Et c’est la raison pour laquelle il a plaidé partout les principes d’équité et de justice », Bureau d’information gouvernemental.

Cela, afin de permettre aux pays africains de mettre à profit leurs ressources naturelles, indispensables à leur développement socio-économique.

« Le Sénégal, disait-il récemment, est pour une transition énergétique juste et équitable, tenant compte des besoins spécifiques de nos pays, y compris l’accès universel à l’électricité dont plus de 600 millions d’Africains restent encore privés. »

Rappelons que dans une contribution cosignée avec le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest, le chef de l’Etat du Sénégal a fait noter que les besoins pour juguler le problème de l’électricité en Afrique subsaharienne sont estimés à plus de 200 milliards de dollars.

L’Afrique au centre du combat contre le réchauffement climatique

Même si elle est particulièrement vulnérable en termes de financement et pollue moins (moins de 4% des émissions), l’Afrique reste tout de même engagée sur le terrain de l’atténuation des effets du changement climatique. En atteste le lancement, depuis plus d’une décennie, donc bien avant l’Accord de Paris sur le climat, du projet de Grande Muraille Verte.

Programme qui regroupe 11 pays africains de la bande sahélo-saharienne au Sud du Sahara, doté d’un Plan d’investissement prioritaire décennal (2021-2030) de 17,8 milliards de dollars, pour soutenir des initiatives locales de reboisement, de restauration de terres dégradées et de création d’activités agro-sylvo-pastorales génératrices de revenus.

Plus récemment, les pays africains ont lancé avec des pays développés partenaires comme la France, les Partenariats pour une transition énergétique juste (en anglais Just Energy Transition Partnerships -JETP) visant à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par la promotion progressive d’une économie sobre en carbone, avec comme objectif ultime la neutralité carbone.

Cela, sans compter la question vitale de l’adaptation durable des systèmes agricoles. Rappelons, à ce propos, que l’adaptation de l’agriculture pour la souveraineté alimentaire de l’Afrique a été l’un des points de l’agenda de la 2ème Conférence de Dakar, Feed Africa, tenue du 25 au 27 janvier 2023.

VivAfrik

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