La possibilité d’appliquer des images satellitaires pour mesurer les arbres individuels surtout ceux qui ne sont pas dans la forêt (des arbres hors des forêts) a rythmé l’animation scientifique.

Organisée par le Centre national de recherches forestières (ISRA /CNRF), en collaboration avec le Centre de recherches agricoles de Saint-Louis (ISRA/CRAS) au Pôle de recherches de Hann (PRH) de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) le 20 août 2024, cette rencontre est animée par le Professeur David Skole du Michigan State University par ailleurs directeur du laboratoire sur l’observation globale des écosystèmes et des forêts où il fait les mesures des arbres et surtout des mesures de carbone des arbres au niveau des paysages.

« Ces méthodes nous permettent de calculer les taux de séquestration de carbone de ces arbres et de les suivre dans le temps », a dit David Skole qui a animé la séance qui a traité du thème suivant : « De nouvelles avancées dans la cartographie de carbone des arbres individuels sur de vastes paysages pour atteindre le zéro net émission ».

La méthode utilisée peut être développée par différentes institutions comme le Centre de suivi écologique (CSE) et l’ISRA pour répondre à plusieurs besoins sur l’atténuation au changement climatique mais aussi les questions d’adaptation, a fait valoir M. Skole.

Qui est d’avis qu’il y a beaucoup d’intérêts pour les Etats, notamment africains, de pouvoir utiliser ces méthodologies pour accélérer un peu la mise en œuvre des politiques nationales en matières de changement climatique.

« Ce ne sont pas des méthodes qui sont très difficiles à appliquer mais l’intérêt c’est qu’elles permettent de répondre à l’agenda politique mais aussi de répondre aux besoins locaux des communautés en matière de restauration, les motivations que les communautés doivent avoir, en matière d’adaptation (et) d’utiliser ces outils pour suivre la productivité de leur paysage et des modes de vie sur le terrain.

En plus de cela, il y a de plus en plus des investissements qui viennent du secteur privé pour appuyer les initiatives locales en matières de reboisement, des crédits carbones et tout ce qui suit ces crédits carbones. Ces méthodes permettent également de donner le cadre de reportage qui permet à ces institutions privées de financement d’appuyer les communautés locales qui peuvent tirer des bénéfices directs des arbres qu’ils plantent dans leur paysage ».

Se prononçant sur les limites de ces méthodes de calcul de carbones sur les arbres, le Pr David Skole a souligné que c’est déjà un défi d’acquérir des images autorisées du champ car, pour faire ce travail, il faut des images qui peuvent identifier les arbres.

A l’en croire, ces images coûtent chères mais il y a des gouvernements comme celui de Norvège qui achète toute une base de données mondiale à haute résolution et qui l’offre dans des programmes comme le Programme de l’Union africaine (UA), l’AFR100-Initiative pour la restauration des paysages forestiers africains, avec la possibilité de pouvoir collaborer, on peut acquérir ces données et faire ce travail.

L’autre limite dans le cadre de ce travail, c’est que les satellites ne peuvent pas mesurer ce qu’ils ne voient pas.

Par exemple, sur le carbone racinaire, le satellite ne voit pas mais il y a des méthodes inversées qui permettent de faire le calcul. Le modèle pour les bosquets n’est pas par exemple éprouvé mais pour les arbres individuels, la méthode les mesure de façon assez précise.

Et c’est un très bon début pour pouvoir faire le reportage plus complet de stock de carbone au niveau de nos écosystèmes.

Enfin, le Pr du Michigan State University a conclu que les solutions fondées sur la nature ont besoin d’investissements mais il n’y a pas encore des niches pour faire cet investissement. Donc l’un des défis majeurs en ce moment, c’est de mobiliser les financements adéquats pour pouvoir appuyer un peu ce type d’initiative et qu’il est en train d’y travailler.

VivAfrik

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