Au Sénégal, la pêche artisanale est menacée. Un rapport de la Fondation pour la justice environnementale (EJF) dénonce les chalutiers de fond, principalement étrangers, dont les énormes filets captent l’essentiel du poisson disponible.
Dans son enquête, l’ONG britannique EFJdécrit des « pratiques de pêche destructrices de l’environnement » qui amputent fortement les revenus des artisans pêcheurs sénégalais et les poussent, de plus en plus, à l’exil.
On les surnomme « les bulldozers des océans » du fait de leurs gigantesques filets qui raclent les fonds marins et capturent massivement tous les poissons sur leur passage, sans distinction !
Selon l’EJF, l’essentiel de ces chalutiers de fond, dont certains battant pavillon sénégalais, sont en réalité liés à des entreprises européennes et chinoises qui privilégient les marchés étrangers, au détriment des consommateurs de la Teranga.
Après neuf mois d’enquête, le rapport de l’ONG basée à Londres estime que plus de 79 % des artisans pêcheurs interrogés peinent à nourrir leur famille et 77 % d’entre eux ont vu leurs ressources chuter, ces cinq dernières années, de quoi provoquer une grave crise dans le secteur et pousser nombre d’entre eux sur le chemin périlleux de la migration !
Les témoignages accusent aussi des chalutiers de pénétrer illégalement dans les zones réservées à la pêche artisanale, ce qui augmente les risques de collision avec les pirogues – 76 % des pêcheurs affirment que leur équipement a été endommagé par les chalutiers – causant parfois la mort des pêcheurs !
La méthode du chalut de fond dégrade également les écosystèmes marins du Sénégal dont deux millions de tonnes de ses réserves annuelles de carbone bleu, essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
RFI