A Ndombo Alarba, dans la zone de Richard-Toll, la culture de plantes aromatiques constitue une véritable aubaine pour de nombreuses femmes auxquelles elle procure des revenus substantiels.

Aussi passent-elles toutes leurs journées à travailler dans les périmètres aménagés sur les bords de la rivière Touey, à une dizaine de kilomètres de cette capitale sucrière du Sénégal.

Même les jeunes filles et les femmes âgées en ont fait leur activité privilégiée.

Ainsi, c’est tôt le matin que les femmes quittent leur domicile pour se rendre dans les périmètres où elles cultivent depuis plusieurs décennies les herbes aromatiques, dont la menthe verte.

Elles ne retournent chez elles qu’à la tombée de la nuit, après avoir défriché, arrosé et entretenu leurs champs situés sur le Taouey, une rivière qui traverse beaucoup de villages du lac de Guiers et du Walo.

Les femmes d’un âge plus mûr sont les premières à arriver sur les lieux, suivies plus tard par les jeunes filles. Celles-ci semblent visiblement avoir du mal à se lever de bonne heure pour se rendre dans les champs.

Le soir, à la fin des cours, elles sont rejointes par un grand nombre d’écolières qui viennent donner un coup de main à leur maman.

En cet après-midi de lundi, le temps est plutôt clément. Les champs d’herbes aromatiques forment un charmant tapis verdoyant.

Ils s’étendent à perte de vue, formant un magnifique paysage. L’ambiance est bon enfant. Partout, les productrices affichent des mines satisfaites à la vue du bon état des plantes.

Plusieurs dizaines de femmes munies d’arrosoirs, de seaux d’eau ou portant d’autres ustensiles sur la tête s’attellent à l’arrosage des périmètres. D’autres entretiennent des plants de menthe verte.

Le visiteur est comme grisé par l’arôme de la menthe à tel point qu’il a la sensation de le toucher.

Mané Thioye, une femme d’une cinquantaine d’années, s’adonne à la culture d’herbes aromatiques depuis plusieurs décennies. Elle dit tirer son épingle de cette activité, soulignant que celle-ci lui permet de subvenir aux besoins de sa famille.

La productrice quitte sa maison après la prière de l’aube pour se rendre dans sa parcelle où elle travaille jusqu’au crépuscule. Ses filles la rejoignent plus tard pour l’aider dans ses travaux.

‘’Nous sommes des femmes braves et nous sommes toutes animées par le même désir, celui d’entretenir leurs foyers’’, lance-t-elle dans un grand sourire.

Elle estime que les hommes et les femmes doivent s’aider mutuellement, car ‘’les dépenses quotidiennes sont aujourd’hui excessives’’, du fait de la conjoncture économique.

‘’C’est tout le monde qui doit participer à la gestion du foyer’’, estime la productrice, qui a vu beaucoup de générations passer par les champs d’herbes aromatiques de Ndombo Alarba.

Des revenus journaliers et mensuels satisfaisants

‘’Sur les petits plants de menthe, on peut gagner 1500 francs par jour et jusqu’à 20.000 à 30.000 francs par mois’’, confie Mar Sène. Elle précise qu’une seule productrice peut posséder cinq à six plants.

Selon elle, les revenus procurés par cette activité sont satisfaisants, dans la mesure où les productrices arrivent à satisfaire les besoins de leurs familles. En plus, la culture des herbes aromatiques permet aux jeunes journaliers de gagner leur vie.

La commercialisation marche bien en cette période de l’année à Richard-Toll, ville où la récolte du jour est acheminée pour être commercialisée, renseigne Mané Thioye, une autre productrice.

Elle indique qu’il se pose cependant un problème de formalisation des productrices de la menthe.

Cette activité offre beaucoup d’opportunités en ce sens qu’elle leur permet d’aménager d’autres espaces pour la culture de la mangue et de la banane, selon elle.

Cependant, les productrices peinent à obtenir des papiers légaux pour mieux développer leurs exploitations.

Awa Ndiaye, une productrice, plaide pour le regroupement des femmes productrices de menthe verte en Groupement d’intérêt économique (GIE), afin de formaliser cette activité et faciliter la commercialisation de la production.

Elle estime aussi que l’acquisition de nouvelles parcelles pourrait leur permettre d’augmenter leurs revenus.

Mar Sène invite l’Etat et l’administration territoriale à les accompagner davantage dans la formation, l’encadrement, l’assistance technique et financière pour booster leur production.

aps

Part.
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