La démocratie sénégalaise est actuellement mise à rude épreuve. C’est le constat dressé par le documentaire : «Sénégal : Un pouvoir, deux mandats», réalisé sous la direction de Cheikh Fall, président d’AfricTivistes. Sorti vendredi dernier, ce film de 30 minutes explore les périodes d’alternance en 2000 et 2012, tout en jetant un regard critique sur la situation politique actuelle du pays.

Le documentaire de 30 minutes, réalisé par une équipe «passionnée» sous la direction de Cheikh Fall, président d’AfricTivistes, s’intitule Sé­négal: Un pouvoir, deux mandats. Plus qu’un simple documentaire, il s’agit d’un «appel à l’action», selon ses réalisateurs.

«C’est un appel à l’action, un appel à la réflexion sur l’importance de la vigilance démocratique et de la participation civique.

En mettant en lumière les événements-clés qui ont façonné le paysage politique sénégalais, le documentaire offre une perspective unique sur les luttes pour le pouvoir et l’impact de ces luttes sur la stabilité démocratique», précise-t-on dans la note qui annonce la sortie officielle du film pour le vendredi 1er mars 2024.

En effet, le documentaire s’ouvre sur une citation frappante de Cheikh Fall : «Dans une démocratie, le succès d’un homme politique ne se mesure pas à la manière dont il accède au pouvoir, mais plutôt à la façon dont il le quitte.» Il faut ainsi voir ce film comme une enquête établissant la réalité de la démocratie au Sénégal, remettant en question les performances du pays en matière de démocratie durable et inclusive.

«La démocratie sénégalaise est dans le coma», dira un des protagonistes, un jeune homme hanté par les récents évènements qui ont secoué le pays. Fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine semble répondre à cette interrogation : «Il y a eu des morts, la violence, la question du troisième mandat.»

Et l’historienne Penda Mbow d’ajouter : «Beaucoup de violence, beaucoup de répression. Un parti dissous.»

Avec Sénégal : Un pouvoir, deux mandats, Cheikh Fall donne la parole à des témoins directs de la brutalité et de la répression exercée contre les journalistes et activistes lors des manifestations, illustrant ainsi les défis persistants en matière de liberté d’expression et de droits civiques.

Ce­pendant, le film met en lumière les périodes d’alternance politique de 2000 et 2012, tout en examinant de manière critique la situation politique actuelle du pays.

«Dans un monde où la démocratie semble être mise à l’épreuve à chaque coin de rue, le Sénégal, reconnu comme un phare de démocratie en Afrique de l’Ouest, n’est pas exempt de défis. Sénégal : Un pouvoir, deux mandats plonge au cœur de ces défis en explorant les périodes d’alternance en 2000 et 2012, tout en jetant un regard critique sur la situation politique actuelle du pays», souligne-t-on dans la note.

En juxtaposant le passé et le présent, Sénégal : Un pouvoir, deux mandats pose des questions essentielles sur la réalité de la démocratie.

A travers des entretiens approfondis avec des politiciens, des historiens, des militants et des citoyens ordinaires, le film explore la définition et l’essence-même de la démocratie et de la République.

«Ce documentaire arrive à un moment de crise politique et institutionnelle, à l’approche de l’élection présidentielle de 2024, offrant une plateforme pour le dialogue et la réflexion sur l’avenir démocratique du Sénégal», a fait savoir l’équipe de Cheikh Fall, rappelant que le film n’est pas seulement un récit historique, mais un vibrant plaidoyer pour la participation civique et la responsabilité gouvernementale.

«En ces temps incertains, ce documentaire est un rappel opportun de l’importance de chaque voix dans la construction d’une démocratie forte et résiliente.

Il nous rappelle que, bien que le chemin vers une véritable démocratie puisse être semé d’embûches, l’espoir et l’engagement civique peuvent illuminer la voie à suivre», note le document.

Lequotidien

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