Le propriétaire de l’entreprise agricole Global business est dans le désarroi. Un violent incendie est survenu ce samedi dans ses aménagements. Djibril Mar Diop parle de plus de 300 millions de francs de pertes.

Des machines neuves achetées récemment sont calcinées, le nouveau système d’irrigation (le goutte-à-goutte) réduit en cendres, les habitations toutes brûlées, entre autres dégâts notés.

C’est la situation faite par le propriétaire, visiblement désappointé.

Appelant de toutes ses forces une aide de l’Etat pour sauver les emplois des centaines de jeunes qui travaillent dans le domaine.

Il avait entretenu un rêve loin de chez lui : faire de la région de Tambacounda un hub fruitier et maraîcher, telle est l’ambition de l’opérateur économique rufisquois qui a délaissé la mer pour se lancer dans l’agrobusiness. Djibril Mar Diop a investi plusieurs centaines de millions de nos francs dans la brousse de Missira, située dans le département de Tambacounda.

Il veut y exploiter la terre pour cultiver des arbres fruitiers et faire du maraîchage pour mieux booster l’agriculture hors saison dans cette partie du pays.

Le projet a démarré en 2015. Aujourd’hui, il n’a que ses yeux pour pleurer les pertes subies. Un incendie est venu anéantir son rêve. Les pertes sont estimées à plus de 300 millions. Les habitations, les machines, le nouveau système d’irrigation acheté pour préparer la campagne de l’oignon, entre autres investissements, sont partis dans les flammes.

De quoi appeler l’aide de l’Etat.

«Les pertes sont énormes», s’est fendu l’entrepreneur agricole. «Nous nous sommes réveillés atterrés par l’incendie. Il n’a presque rien laissé sur son passage», s’est désolé le Pdg de Global business.

Djibril Diop, qui semblait en avoir marre de voir le pays continuer d’importer des fruits et légumes, va devoir garder son mal en patience du fait de l’incendie ravageur.

Conscient de la fertilité et de la disponibilité de la terre, il avait décidé de quitter les eaux, où il évoluait à Rufisque, pour la terre ferme. Depuis 2015, il exploite dans la forêt de Missira, des hectares de terre. Il y cultive diverses spéculations et des arbres fruitiers.

Il ambitionnait de faire de la région un carrefour et un vrai hub fruitier et maraîcher.

«Pour cela, plusieurs centaines de millions sont déjà consentis sur le site pour rendre la terre arable et les aménagements opérationnels. Malheureusement, l’incendie est survenu pour tout anéantir.

Surtout que pour cette saison, nous ambitionnions est de faire focus sur l’oignon. Ce qui a motivé l’achat d’un nouveau système d’irrigation et de nouvelles machines. Le tout estimé à plus de 300 millions de nos francs», éclaire-t-il.

200 ha exploités en ce moment
A la date de ce jour, ce sont plus de 200 ha de terre qui sont en exploitation sur le site. Selon Djibril Mar Diop, c’est en 2015 qu’il a commencé à exploiter la terre dans la zone. Aujourd’hui, explique-t-il, «je suis à des centaines d’hectares de terre exploitée, toutes spéculations confondues».

«Dans le domaine, il y a de la carotte, du chou, du piment, du manioc, de l’aubergine, entre autres variétés cultivées.

Nous ambitionnions de faire de la zone, les Niayes du Sénégal Oriental», martèle l’agrobusinessman. En plus de ces variétés cultivées, le site compte des milliers de plants d’arbres fruitiers. «Ici, outre la culture maraîchère, il y est développé la culture des fruits.

Le domaine compte plusieurs variétés d’arbres fruitiers, même les orangers du Maroc y sont plantés», détaille-t-il.

«Tout cela, enchaîne le propriétaire terrien, pour mieux accompagner l’alimentation et la nutrition dans la région, voire le pays. Actuellement, tout est réduit à néant.»

Une bonne partie de la main d’œuvre constituée d’émigrants de retour
Cette exploitation agricole n’est pas seulement une entreprise qui produit des variétés de fruits et de légumes. Le domaine est aussi une véritable machine à créer de l’emploi, surtout pour la jeunesse, déboussolée, désœuvrée et laissée à elle-même.

Selon le propriétaire du domaine, «plus de 500 personnes s’activent en ce moment dans les différentes plantations.

Et parmi celles-là, une centaine est employée de manière permanente. Les employés sont tous, tant qu’ils sont, logés et nourris sans bourse délier», informe Djibril Diop. «Mieux, poursuit-il, parmi le personnel qui travaille aujourd’hui sur le site, la presque totalité est composée de migrants retournés d’Europe».

Ici, sur 100 personnes, les 60 sont des jeunes qui ont tenté l’émigration sans succès.

Et aujourd’hui, ils ne pensent plus reprendre les chemins mortels de l’émigration grâce aux possibilités offertes par les exploitations. Raison pour laquelle, explique-t-il, cette perte doit rapidement être compensée par l’Etat. Car, dit-il, son entreprise contribue à l’emploi des jeunes et à l’autosuffisance et à la souveraineté alimentaires.

L’accompagnement de l’Etat sollicité
«Il faut que l’Etat pense à accompagner cette entreprise», ont soutenu des employés. «Rien que pour les emplois qu’elle crée en faveur de la jeunesse, l’entreprise doit être accompagnée», ajoutent-ils.

«Aujourd’hui, le domaine à lui seul, emploie plusieurs centaines de jeunes qui devaient être admis au chômage», martèle l’un d’eux.

«Les opportunités d’emplois sont rares dans la région», argumentent les ouvriers agricoles. D’où leur appel lancé à un accompagnement de cette entreprise qui traverse aujourd’hui une situation très délicate. En attendant, la gendarmerie a ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de l’incendie.

lequotidien

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