Si au niveau national, la campagne de vaccination marque le pas, le District sanitaire de Kédougou a décidé de relancer la sienne. Pour y arriver, il faut vaincre les rumeurs distillées par les antivax, qui sont à l’origine de cette méfiance des populations

Depuis le début de la campagne vaccinale, 1 million 651 mille 649 personnes seulement ont été vaccinées contre le coronavirus, selon le ministère de la Santé et de l’action sociale. A Vélingara, le district sanitaire a décidé de reprendre les activités de vaccination contre le Covid19. Hier mercredi, après avoir présidé un Comité départemental de développement (Cdd) axé sur la relance de ladite vaccination, l’adjoint du Préfet du département, Mamadou Lamine Ngom, a pris sa 3e dose, donnant le coup d’envoi de la reprise des injections au niveau du territoire départemental.

A sa suite, les sous-préfets de Pakour et Bonconto, le Commandant de la Brigade de gendarmerie, le personnel médical et plusieurs autres anonymes se sont fait inoculer, qui une seconde dose, qui une 3ème et d’autres leur première.

Mamadou Lamine Ngom déclare : «Le Cdd est consacré à la relance de la vaccination contre le Covid-19. Parce que le Sénégal s’est rendu compte qu’il y a une certaine léthargie par rapport à la vaccination. C’est dans ce sens que les moyens ont été déployés pour relancer la vaccination dans les différentes circonscriptions du Sénégal. A ce Cdd, sont invitées les différentes parties prenantes afin de les entretenir sur l’urgence qu’il y a de relancer l’activité dans le département. Nous avons montré l’exemple en prenant la 3e dose de Sinopharma. Au sortir de cette rencontre, le plaidoyer devra continuer au niveau des communautés.»

Toutefois, il faudra aux parties prenantes, que sont les imams et curés, les leaders des jeunes et femmes, les autorités politiques et administratives, beaucoup d’éloquence et de tact communicationnel pour venir à bout des rumeurs qui découragent la prise du vaccin.

A ce propos, l’autorité administrative enchaîne : «Les rumeurs, le canal par lequel elles sont diffusées, les réseaux sociaux, qui, malheureusement, prennent toujours le contrepied des bonnes actions de développement, en tout cas des politiques publiques que l’Etat du Sénégal met en place. Il faut s’en méfier.»

Mamadou Lamine Ngom explique : «Les réseaux sociaux, c’est comme une maison qui n’a pas de porte, chacun peut venir y déposer ce qu’il veut. Maintenant, c’est à l’usager de savoir faire le bon tri, afin de prendre ce qui est important et de laisser ce qui ne l’est pas. A ce propos, nous avons demandé aux imams et au curé, à l’occasion des sermons et des différentes prières, de porter le bon message. On en a fait de même avec les différentes personnes influentes. Nous leur avons montré que la maladie est une réalité, et les personnes qui ont perdu un être cher ne diront pas le contraire.»

La situation géographique de Vélingara, frontalière à 3 pays (les 2 Guinée et la Gambie), l’expose à l’importation de diverses maladies dites émergentes. Aussi, une mobilisation communautaire efficace et celle institutionnelle au niveau des frontières est considérée comme un préalable pour stopper le virus à Dialadiang, Nianao ou Badiara, les points d’entrée terrestres.

En plus d’un «matraquage communicationnel» pour inviter les populations à accepter de se rendre vers les points dédiés à la vaccination. Il faut savoir, d’après le bulletin épidémiologique du ministère de la Santé et de l’action sociale, huit nouvelles contaminations au Covid-19 ont été enregistrées hier au niveau national.

Toutes les contaminations proviennent de la transmission communautaire ont été enregistrées à Dakar (7) et Touba (1). Depuis mars 2020, le Sénégal a enregistré 88 mille 555 cas de Covid-19 dont 86 mille 486 patients guéris, 1968 décès et 100 malades actuellement sous traitement.

Lequotidien

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