Etudiant en Master 1 à l’Ufr Sciences juridiques et politiques de l’Ugb, Matar Diagne a été retrouvé décédé dans sa chambre universitaire. «Il y a une tempête dans mon cœur», confesse-t-il dans sa lettre posthume dans laquelle il a évoqué ses souffrances et les raisons qui l’auraient poussé à abréger ses jours.

«Ne me jugez pas, laissez Allah en disposer, car Allah est miséricordieux !», demande-t-il in fine. Néanmoins, la police a été saisie pour élucider le mystère sur ce décès.

Le décès de l’étudiant Matar Diagne a plongé l’université Gaston Berger de Saint-Louis dans un désarroi absolu.

Affligés, ses collègues de l’Ufr Sciences juridiques et politiques se souviennent d’un étudiant studieux, mais très réservé. En l’absence de ses colocataires, il a décidé de mettre fin à ses jours dans sa chambre du campus universitaire.

A titre posthume, le natif de Guinaw Rails a laissé une poignante lettre d’adieu dans laquelle il explique son mal-être, ses souffrances et ses espoirs déçus.

Mais, il a voulu garder ses raisons. Morceaux choisis : «Je ne serai plus vivant quand vous lirez ce texte. J’ai décidé de mourir dans la dignité plutôt que de vivre dans le déshonneur. En 2020, j’ai obtenu mon baccalauréat en étant premier du centre, mais quelques mois plus tôt, une grave maladie m’a atteint et elle persiste jusqu’à maintenant.»

Il poursuit : «J’ai toujours été une personne réservée dont l’intégration était quelque peu pénible. Pendant cette période, j’avais commencé à m’intégrer socialement, mais à cause de la maladie, j’ai recommencé à m’isoler. Malgré tout, j’ai décidé d’aller à l’université et de poursuivre mes études, et là, je vis entre l’Ufr et ma chambre. Mais certaines personnes ne voient pas cela d’un bon œil.

«Ki dafa bonn, dou dem thi nitt yi. Beugoul nitt yi», disent-ils.

Cela m’a davantage isolé. Pourtant, il aurait été facile pour eux de comprendre que c’est ma situation qui me pousse à m’isoler. Certaines personnes sont très intelligentes, mais elles peuvent se révéler être des cons quand il s’agit de comprendre la situation de leurs semblables.»

Il a souffert de l’isolement, de la souffrance de la maladie, qui ont eu des conséquences «néfastes sur moi».

«Peut-être que ma mort ouvrira les yeux à certains étudiants et certaines familles. N’isolez personne, n’ignorez personne, ne vous moquez de personne et ne fuyez personne. Rapprochez-vous des gens qui s’isolent, parlez-leur et essayez de les comprendre, sans les juger.

Boulene bayi ken mouy wét ak ay problemame. Boulène khébale kéne problémame.

Cet acte, je l’ai fait en quelque sorte en guise de sacrifice pour que géne bayi xell les autres qui ont des soucis. Ne jugez jamais avant de connaître toute l’histoire.»

Lequotidien

Part.
Laisser Une Réponse

We want to send you notifications for the newest news and updates.

Exit mobile version