Ce jeudi 6 octobre est jour de rentrée des classes pour plus de 3 millions d’élèves de l’élémentaire du collège et lycée du Sénégal.

3. 810. 000 élèves selon les chiffres communiquées vendredi dernier par le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Anne reprennent le chemin de l’école.

Présidant vendredi dernier le Conseil interministériel consacré à la rentrée scolaire 2022-2023, le ministre de l’Education nationale Cheikh Oumar Anne a fait savoir que : « a déclaré qu’au total, 91.967 enseignants seront mobilisés pour le fonctionnement des écoles et établissements dont le nombre est estimé à 17.000. »

La polémique sur les chiffres exacts du manque d’enseignants continue de faire rage entre la tutelle, la Cosydep et les syndicats d’enseignants

Sur le déficit d’enseignants la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a publié une information faisant état d’un déficit de 45 000 enseignants au Sénégal. Une information quai a été vite démenti du côté du ministère de l’Éducation nationale. Une situation qui a mêlé les syndicats de l’enseignement.

Selon la Direction de la formation et de la communication (DFC) « »Ce déficit avait été enrayé en 2021, grâce à un recrutement spécial de 5 000 enseignants en sus de 3 800 autres issus des concours de recrutement des élèves maîtres et des élèves professeurs. » Et de préciser aussi que le déficit en enseignants constitue un stock qui se renouvelle annuellement à cause des départs à la retraite, des cas de décès, des positions de disponibilité, de détachement, de mise en position de stage, des enseignants admis en commission santé…

De même la DFC indique qu’ »au titre de l’année scolaire 2022-2023, la direction des ressources humaines a demandé, pour autorisation de recrutement, 5 726 enseignants dont 2 992 maîtres, 2 525 professeurs et 209 inspecteurs. »

Ceci dit, il faut noter, selon la DFC, qu’il y a aussi 1 075 enseignants en attente d’affectation, pour le compte de l’année 2022-2023.

Pour Aliou Diouf du Cusems conforte la Cosydep même s’il dit ignorer le chiffre exact du déficit d’enseignants : Aliou Diouf du Cusems y est revenu : « Je ne connais pas le nombre exact, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un déficit. On ne peut pas le nier. Vous regroupez deux classes dans une salle et vous dites qu’il n’y a pas de déficit. C’est une façon de tromper. Imaginez qu’on éclate cette salle en deux classes. Là c’est pour, au moins, deux enseignants. Le manque est là. Il faut savoir qu’au Sénégal, il y a un nombre pléthorique d’élèves. Comme dans certaines écoles de la banlieue dakaroise où l’on met dans une salle presque 120 apprenants. C’est un phénomène qui était connu au primaire. Mais maintenant, c’est arrivé au niveau du collège et même au lycée. »

Abdou Faty secrétaire général du Sels/Authentique appuie aussi la Cosydep : » il y a, au minimum, un manque de vingt mille enseignants. Il avance : ‘’Nous affirmons qu’il manque, au moins, plus de vingt mille enseignants. On peut comprendre la Cosydep. Déjà, dans un pays normal, le ratio maître-élèves ne doit pas dépasser quarante. Aussi, il ne doit pas y avoir de classes multigrades, (effectif de deux classes dans une seule salle), ni de classes doubles flux (où une partie des élèves fait cours le matin pour ensuite céder la salle à l’autre partie qui va faire cours le soir). Alors, en tenant compte de tout problème de multigrade, de doubles flux que nous connaissons ici au Sénégal, on n’est pas du tout loin des chiffres de la Cosydep. Il y a même, dans le Fouta, où l’on regroupe trois classes dans une seule salle. »

Selon M. Faty. Et pour mieux appuyer la thèse du déficit d’enseignants, il rappelle : »Faites le tour à Dakar, à la rentrée. Nos camarades dames qui vont en congé de maternité ne sont pas remplacées pour la plupart. Leurs classes restent vacantes, sinon c’est des gens qui les tiennent jusqu’à ce qu’elles reviennent. Cela dénote qu’il y a un manque d’enseignants. »

»Un déficit de 30 000 enseignants l’année dernière »

Le secrétaire général du Sels/Authentique a rappelé un grand déficit de l’année passée. Monsieur Faty révèle : « Ce qui est constant, c’est que, l’année dernière, il manquait plus de 30 000 enseignants. C’est pourquoi, d’ailleurs, l’État avait fait un recrutement spécial de 5 000 enseignants, au-delà des 3 000 recrutés classiquement. »

D’après lui, le recrutement supplémentaire ou spécial était fait pour résorber le gap des 30 000. Et s’il n’y avait pas de déficit d’enseignants, il n’y aurait pas nécessité de faire ce recrutement supplémentaire.

L’année académique 2022-2023 doit prendre fin le 31 juillet 2023, selon le ministère de l’Education, qui précise que l’année scolaire devant durer 9 mois est répartie en deux semestres qui seront entrecoupées de vacances en janvier et décembre et en mars et avril.

teranganews

Part.
Laisser Une Réponse

Exit mobile version